Les marécages du MTQ

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Miasmes






À nouveau aux prises avec des allégations d’irrégularités tenaces au ministère des Transports (MTQ), Philippe Couillard s’embourbe dans les marécages d’une crise digne d’un roman d’Agatha Christie.




Résultat: l’«affaire» Poëti suivie d’une lettre-choc de son ex-enquêteuse Annie Trudel soulèvent encore et toujours les mêmes questions laissées sans réponses. Pourquoi le premier ministre a-t-il expulsé Robert Poëti du cabinet en janvier? Voulait-il se délester d’un ministre pressé d’y faire le ménage?




Sinon, qui avait intérêt à le sortir du MTQ? À moins de croire au plus pur des hasards, plus le temps passe, plus le dégommage de M. Poëti sent mauvais.




Brasseur de milliards




Le «plus gros donneur d’ouvrage» au Québec, c’est connu, est depuis longtemps l’objet des convoitises gloutonnes d’une flopée d’entrepreneurs et de firmes de génie-conseil. Des allégations plus récentes de pratiques douteuses de gestion, de vérificateurs intimidés et d’une comptabilité nébuleuse s’ajoutent maintenant au portrait.




Cité par Le Devoir, un de deux rapports produits par un contrôleur envoyé au MTQ par le ministère des Finances avance même qu’il n’est plus «possible de connaître le coût réel de construction d’un projet spécifique». Misère.




Or, avant l’éclatement de l’«affaire» Poëti dans les médias, le MTQ, semble-t-il, ne se faisait pas trop déranger par son successeur Jacques Daoust.




Des « si » ?




En réaction, M. Couillard répond que «s’il y a des choses irrégulières qui ont été faites, on va les sanctionner». Pourquoi encore des «si»? Son propre ex-ministre des Transports et Mme Trudel ont eux-mêmes fait état d’irrégularités et de résistances persistantes.




Justin Trudeau s’apprêtant aussi à investir des milliards en infrastructures à travers le pays, même le Bureau fédéral de la concurrence appelle maintenant les trois paliers de gouvernement à se prémunir contre la fraude et le truquage d’appels d’offres.




Bref, combien d’autres alertes ou de fonds publics dilapidés pour que M. Couillard comprenne enfin l’urgence d’un redressement radical au MTQ?



 




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