Les Libano-Canadiens commémorent le début des bombardements israéliens

Le drapeau du Hezbollah a été vu à plusieurs rassemblements de protestation contre le conflit israélo-libanais.

Il y a un an, la guerre au Liban

Des drapeaux du Hezbollah pourraient flotter bien en vue à la manifestation organisée au cours de la fin de semaine prochaine à Montréal par la communauté libanaise québécoise, afin de commémorer le début des bombardements israéliens au Liban, il y a un an.



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Dans une ville qui a perdu une famille entière, d'origine libanaise, sous les bombes israéliennes, des partisans de ce groupe terroriste frappé d'interdit font maintenant fi de cette interdiction et se gênent de moins en moins pour exprimer leur appui.
Hussein El-Akhras, dont plusieurs proches sont morts dans les bombardements, déplore que ceux qui parlent du Hezbollah soient immédiatement étiquetés antisémites.
«Qu'est-ce que le Hezbollah? Qu'a-t-il fait? Quelle est son histoire et d'où vient-il? C'est de cela que nous devrions parler», a déclaré M. El-Akhras, dont le neveu a péri dans les bombardements. La femme de son neveu, ainsi que leurs enfants, ont aussi été tués.
Après la mort, en juillet dernier, d'Ali Al-Akhrass, de sa femme Amira et de leurs quatre enfants, leurs proches endeuillés avaient fait l'éloge du groupe illégal. «Le Hezbollah est notre protecteur. C'est lui qui a tenté de protéger ma famille», avait crié Maysoun Al-Akhrass, au cours d'une conférence de presse émotive.
Le conflit a éclaté l'an dernier avec l'enlèvement de deux soldats israéliens par le Hezbollah. L'un d'eux est toujours porté disparu.
Le drapeau jaune du Hezbollah — sur lequel une main surgit du nom d'Allah pour s'emparer d'un fusil — a été vu à plusieurs rassemblements de protestation contre le conflit israélo-libanais. Le leader du Bloc québécois Gilles Duceppe et d'autres élus québécois ont d'ailleurs été critiqués pour avoir participé à des manifestations où figurait également le symbole controversé.
Dans les mois qui ont suivi, les partisans du groupe ont fait pression pour que le Hezbollah soit retiré de la liste canadienne des organisations terroristes. Au Liban et ailleurs au Moyen-Orient, le Hezbollah est vu comme un acteur politique légitime autant par ceux qui adhèrent à son programme politique que par ceux qui diffèrent d'opinion, peut-on lire sur le site Internet des organisateurs de la campagne pro-Hezbollah.
Pour sa part, Frank Dimant, de B'nai Brith Canada, dit ne pas croire à une montée d'appui au Hezbollah à cause du conflit. Selon lui, le Hezbollah «personnifie le terrorisme».
Le Hezbollah a été formé après l'occupation du Liban par Israël en 1982. Les États-Unis lui attribuent quelque 200 attentats ayant coûté la vie à au moins 800 personnes.
Hicham Hallal, du groupe El-Hidaya, qui participe à l'organisation de la commémoration de samedi à Montréal, ne souhaite pas mettre l'accent sur le Hezbollah à l'approche de l'anniversaire. Mais il a indiqué que certains s'interrogent sur la décision de bannir un parti légitime dans son pays, et représenté démocratiquement au gouvernement.


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