Les jeux sont-ils faits ?

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On sort Charest de boulles à mites? Pas très flatteur pour Couillard

« Fièvre électorale à Québec« , titrait Le Devoir d’hier, 15 février. Et Robert Dutrisac affirmait qu’avec Anticosti, Pauline Marois « déculottait » ses adversaires…
Doit-on pour autant croire que les jeux sont faits, en regard de ces prochaines élections – encore « provinciales » – qui se tiendront sans doute au printemps ? En tout cas, les enjeux – sinon l’Enjeu – sont clairs : en plus du Budget 2014, dont l’intention de blocage des oppositions justifie le déclenchement du scrutin, l’Intégrité, les Soins de fin de vie, la Charte des valeurs, l’Économie du Québec, l’Exploitation du pétrole, l’Environnement, l’Immigration peut-être… Autant de « dossiers » dont la pâte est sur la planche… Parole aux électeurs.
J’aurais, rêveuse obstinée que je suis, préféré une élection référendaire sur, justement, l’Enjeu principal qui renferme les autres. Une fois le Québec indépendant, tous ces autres deviendront d’autant plus intéressants. Et non plus « dépendants », comme ils le sont actuellement, ce que nous rappelent, avec une espèce de satisfaction difficile à comprendre, les Québécois de service, « lieutenants » du Québec à Ottawa, les Lebel, Bernier… De concert avec La Presse, de service.
Mais pour l’instant, ce n’est pas le cas. Pas de référendum. Sûr, la Première ministre a « annoncé » que, majoritaire, son gouvernement poserait les premiers jalons vers cette indépendance, d’abord avec ce Livre blanc sur l’avenir du Québec. En attendant…
Gouverner, bien sûr, c’est faire des choix. Pauline Marois et son équipe en font, dont celui d’ouvrir la porte à l’exploitation de notre « or noir », le cas échéant. À quel prix ? S’il pouvait donc jaillir vert celui-là, ou bleu comme de l’eau… Enfin, si l’eau l’est toujours.
Quand j’entends qu’un Michel Rivard s’est prononcé contre la Charte – il s’est ravisé depuis semble-t-il – ; qu’un Richard Desjardins lutte contre le PQ; qu’un habituel allié comme Biz s’éloigne sans doute, avec son nouveau roman « Mort-terrain », situé en terrains miniers; que le député Daniel Breton hésite…, le doute surgit.
D’un coté, il semble bien que le Québec s’en va dans la bonne direction et j’ai fait mienne cette conviction qu’en «renversant la doxa», comme le fait le gouvernement actuel selon Claude André - Huffington Post du 08 février dernier – nous arriverons plus vite au but qu’en appelant et repoussant constamment le Grand Soir mythique de nos voeux. Une avancée à pas lents, mais bon… « Petit train va loin ». Et le galop n’a jamais été notre fort. Peut-être avec un gouvernement majoritaire passerons-nous au trot ?
Mais il y a cet autre côté. Le discours opposé, qui nous parle de non-respect de la Loi sur les élections à date fixe, de pétrole sale, d’environnement menacé, d’exclusion des minorités, de tyrannie de la majorité…
Pour la prochaine élection, les jeux sont-ils faits ? Sans doute. Les QuébécoisEs se prononceront. Mon petit doigt me dit que ce sera en bon nombre et que les plus ardents « bénévoleront » et ce, même sans récompense. Par ailleurs, il ne semble pas qu’ils voteront pour l’ « homme », comme on dit, qu’il s’appelle Couillard, Legault, David/Khadir. Peut-être pour la Femme Marois. Mais plus sûrement, on peut croire qu’ils se prononceront vraiment sur ces enjeux : économie, intégrité, « mort dans la dignité », Charte, pétrole… Peut-être choisiront-ils cette fois plus clairement entre deux façons de voir le monde: au profit de l’individu ou à celui de la collectivité. Et ce sera une bonne chose de faite.
Pour l’occurrence, les Libéraux ont sorti Jean Charest de sa boule à mites. Pour questionner la Charte. Une bonne idée ? Pas très flatteuse pour Philippe Couillard… Pour faire peur à Fatima ? Peine perdue d’avance. Fatima est inébranlable. Pardonnez ma familiarité mais cette femme déterminée nous devient familière. Elle, qui semble si pleine d’aptitudes pour la liberté, si consciente, dirait-on, des méandres de l’oppression, difficile de comprendre pourquoi elle ne peut envisager la souveraineté du Québec. Et militer pour elle. À cause des vertus qu’elle attribue au Libéralisme ? au Fédéralisme ? À cause de son serment d’allégeance à Elizabeth, souveraine du Canada ?
Dommage pour le Québec.
Nicole Hébert


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