Les indépendantistes, ces hurluberlus

Chronique de Nic Payne


Questionnée à propos du " Nouveau Mouvement pour le Québec " qui
s'annonçait récemment, Pauline Marois a eu la phrase suivante, sur la "
souveraineté " : " ... certains pensent que demain matin c'est possible de
le faire, d'autres pensent qu'il y a un certain travail à faire ". Puis,
Mme Marois de s'identifier à la deuxième catégorie.
Ces quelques mots, qui auraient pu être prononcés par bien d'autres
péquistes, renferment l'essence même de la relation actuelle entre le PQ et
les indépendantistes qui n'adhèrent pas à son programme.
Si les sages péquistes pensent qu'il y a du " travail à faire ", cela
veut-il dire que les autres croient que tout se fera tout seul ?
Les sondages donnent avec constance environ quarante pour cent d'appui au
Québec souverain. Voulez-vous bien me dire qui prétend qu'il n' y a pas de
" travail à faire " ?
Ce n'est pas le travail qui repousse plusieurs indépendantistes, mais bien
plutôt la perspective d'une gouvernance provinciale dont nous avons déjà vu
à quelle sorte d'enlisement elle peut mener.
Ce tableau que brossent la chef du PQ et consorts, à moins de traduire une
très étonnante mauvaise lecture des choses, ressemble bien davantage une
caricature qui vise à stigmatiser les indépendantistes pour mieux justifier
les positions du PQ.
D'un parti qui sermonne désormais Jacques Parizeau comme de bons libéraux
pourraient le faire, c'est d'autant plus probable. Du reste, la
terminologie employée par Mme Marois ne laisse pas grand doute sur le sens
de son intervention; " Demain matin ", ce n'est pas seulement bientôt, ou
même dans un avenir prévisible. Non. C'est extrême, c'est radical. Quand on
dit " demain matin " dans un tel contexte, on parle bien d'immédiateté.
Ajoutons à cela l'opposition entre cette immédiateté et le travail, et le
portrait, peu flatteur, est complet.
Ce mantra des " pressés " irréalistes qu'il faut prendre avec un grain de
sel, est maintenu ad nauseam par les péquistes et une frange "
souverainiste " très audible depuis plusieurs années, et avec de plus en
plus d'intensité ces derniers temps. Il ne faudrait quand même pas
s'imaginer qu'une telle entreprise de discrédit soit une bonne chose pour
l'option indépendantiste elle-même.

Nic Payne
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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    17 août 2011

    Tous ceux qui restent assis entre deux chaises ne pourront jamais se faire respecté.

  • Archives de Vigile Répondre

    17 août 2011

    J'aime ça vous écrire, j'me sent respecté...
    Bien le bonjour chez-vous!
    Eric

  • Archives de Vigile Répondre

    16 août 2011

    Nous pourrions préciser, M. Payne, que tous ces mantras qui ne sont destinés qu'à camoufler une certaine incompétence (restons modérés...) agissent, malheureusement, d'une manière très efficace chez bons nombres de sympathisants péquistes. Ils sont là pour culpabiliser ceux et celles qui de bonne foi soutiennent pourtant sincèrement ces carriéristes qui attendent que le fruit mûr tombe directement dans leur poche (usure du pouvoir). Mais est-ce que quelqu'un ou peut-être quelqu'une aura suffisamment de couilles pour demander à ces exploiteurs de se bouger le derrière ?
    Bon, ceci étant dit, il existera toujours des bedeaux, des sacristains et des pleutres de la chouveraineté mais, personnellement, je me sens impuissant à faire évoluer ces mollusques. Je préfère travailler avec ceux et celles qui ont une vision claire de l’avenir de leur pays et qui accepte de relever le défi de la rupture. Je préfère m’associer avec des québécois et des québécoises qui sont capable de s’assumer et qui sont conscients de leurs valeurs. Les colonisés ont bénéficié de suffisamment de temps pour se sortir de de leurs complexes. Ceux qui le sont encore, doivent être laissés à eux-mêmes.