Sonia LeBel, lundi, s’est indignée contre le gouvernement fédéral qui empiète sur les compétences du Québec en matière linguistique et qui n’est pas assez combatif dans sa défense et sa promotion du français.
La ministre caquiste est montée sur ses grands chevaux.
Sauf que son grand cheval n’a rien d’un beau grand destrier. C’est un misérable poney provincial qui ne fait peur à personne, et qui fait honte, en fait, quand on prend la peine de décrypter la manœuvre politique du gouvernement caquiste qui relève d’un misérable théâtre.
L’objectif est clair : la CAQ veut faire oublier qu’elle se couche sur la question linguistique en refusant d’appliquer la loi 101 aux cégeps.
CAQ
C’est pourtant le seul geste à faire, à court terme, pour redéfinir le rapport de force linguistique à l’avantage du français.
Faut-il rappeler que Sonia LeBel représente l’aile ultrafédéraliste et antinationaliste de la CAQ ?
Alors pour faire semblant d’agir, Sonia LeBel fait semblant de tenir tête à Ottawa. C’est ce qu’on appellera du nationalisme verbal. Il s’agit de faire de grandes phrases, et de grandes déclarations, pour se donner l’impression de faire quelque chose.
La situation exige un rappel historique.
L’histoire du fait français au Canada s’écrit à l’encre de la régression. Partout, notre langue est marginalisée.
Au Québec même, le français est de plus en plus fragilisé. À Montréal, et demain, à Laval, il est condamné à devenir minoritaire.
À cause du fédéralisme canadien, du multiculturalisme et de l’immigration massive, nous sommes condamnés à devenir étrangers chez nous.
Que faire devant cette situation ?
Les fédéralistes à la Sonia LeBel, au mieux, nous proposent des soins palliatifs. Il s’agit de programmer une disparition sans douleur, sans même qu’on s’en aperçoive.
Ils se contentent dans les faits d’un moignon de pouvoir et se demandent pourquoi ensuite, comme peuple, nous sommes de plus en plus impuissants.
Pendant ce temps, de petits farceurs incultes nous expliquent que le vrai problème au Québec serait celui de la qualité de la langue.
Dieu sait que j’aime notre langue, mais si elle régresse, ce n’est pas parce que les Québécois ne la parlent pas assez bien, mais parce qu’elle n’est pas assez forte institutionnellement chez nous.
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Indépendance
Aveugles aux données qui confirment l’effondrement du français, ils nous expliquent qu’il n’y a pas de déséquilibre linguistique au niveau collégial. Consciemment ou inconsciemment, ils propagent des fake news.
Et quand on leur présente les travaux de Frédéric Lacroix, qui a démontré la nécessité absolue du cégep français, ils font semblant qu’ils n’existent pas.
Les Québécois arrivent à l’heure de vérité.
Si nous refusons de disparaître comme peuple d’ici quelques décennies, il faut agir maintenant. À court terme, le cégep français est une mesure de salut national. À moyen terme, sans l’indépendance, nous sommes condamnés à crever,
Mais la CAQ version Sonia LeBel fait le contraire de ce qui est nécessaire, et se flatte le nationalisme en surjouant une fausse résistance au fédéralisme anglicisateur d’Ottawa.
C’est un nationalisme de cocu content.