Grâce au Bloc Québécois, la Chambre des Communes a adopté une motion pour condamner un redécoupage de la carte électorale fédérale désavantageux pour le Québec.
Ne nous désolons pas de cette motion, évidemment.
Quand un homme se noie, on se réjouira qu’il parvienne néanmoins à conserver pour un temps encore la tête ou le bout du nez hors de l’eau. Mais cette digue ne saurait tenir durablement.
Démographie
Ce que René Lévesque appelait « la noyade » démographique des Québécois par la politique d’immigration canadienne se radicalisera dans les années à venir. Nous sommes condamnés à disparaître dans cette fédération.
Mais dans le monde parallèle de la politique provinciale, on fait semblant de ne pas voir cette réalité.
C’est ainsi que sur Twitter, Sonia Lebel, une figure importante de la CAQ, mais aussi, et peut-être surtout, une représentante de son aile ultrafédéraliste, s’est permis un commentaire lunaire.
Je la cite : « Je suis très heureuse de voir les députés fédéraux voter massivement une motion du Bloc Québécois demandant que le Québec ne perde pas de siège lors du redécoupage de la carte électorale fédérale. Le Québec doit continuer d’avoir une voix forte à Ottawa ».
On ne fera pas l’injure à Sonia Lebel de croire qu’elle ne sait pas compter et qu’elle est étrangère à la loi d’airain de la démographie.
Lebel
Elle sait que nous sommes condamnés à peser de moins en moins au Canada. Elle sait aussi que les francophones sont condamnés à peser de moins en moins au Québec. Et son gouvernement refuse pendant ce temps d’imposer le cégep français. Posons alors la question brutalement : quel est l’horizon du caquisme ? Réponse : que le Québec ne régresse pas trop vite dans le Canada.
Traduisons : qu’il disparaisse sans que cela soit trop douloureux.
Le caquisme est au nationalisme ce que les soins palliatifs sont à la médecine.