Les Français au Québec : «Anything but French ?»

Ou la colère d’un amoureux de la France...

Tribune libre

«Comme s’ils ne savaient pas ce qu’il y a de lâcheté dans la modestie.»
Charles de Gaulle, à propos de ses compatriotes, in André Malraux, Les Chênes qu’on abat

Réf. : Chronique de M. Philippe Mollé publiée dans le quotidien québécois [Le Devoir du 5 mars 2016->www.ledevoir.com/plaisirs/alimentation/464414/saveurs-europea-la-recette-du-succes ]

Note préliminaire : Le mot qui suit constitue un cas de figure ponctuel d’une situation largement généralisée
-
Résidants de Montréal, en Québec, ma compagne et moi sommes de véritables gourmands/gourmets.

Et, parmi quelques-uns de nos mignons péchés, le moindre n’est certes pas celui de découvrir de nouvelles tables de qualité.

Aussi le texte de M. Mollé nous a-t-il interpellés. Spontanément.

Hélas, pour rapidement déchanter.

C’est que, voyez-vous, une entreprise de restauration de propriété franco-française dont l’ensemble des établissements (Andiamo, Beaver Hall, Europea, Birks café, Jerry’s…) se voient libellés d’appellations en diverses langues, sauf le français (et même le latin à une voyelle près [Europaea, ce qui eût été joli pour l'occasion], mais avec, bien entendu, un traitement de «faveur» pour l’anglais), en dit long, ce me semble, sur la mentalité du propriétaire.

Une mentalité qui a cours en France depuis, je dirais, une bonne génération. Au bas mot. Et que l’on pourrait résumer par la formule suivante : Anything but French !

Nous avons beaucoup et longtemps aimé la France. Et point uniquement pour des raisons gastronomiques. Mais depuis que la France se nie et se renie elle-même, nous sommes devenus incapables, Louise et moi, d’y remettre les pieds (au fil des ans nous y avons vécu l’équivalent de quatre années dans les trente dernières). Tant qu’à visiter un pays anglophone, nous disons-nous désormais, n’est-ce pas, aussi bien nous diriger vers les «Genuine Ones» : la Grande-Bretagne, l’Australie, les États-Unis, la Nouvelle-Zélande, voire, le Canada…!

Autrefois nous avions grande difficulté, en France, avec la cigarette partout présente. Mais absolument partout ! Même dans les bons restaurants ! Mais nous nous sommes entêtés. Et nous y retournions tout de même, à intervalles réguliers. En dépit de l’arrogance des gens aussi, pour ainsi dire proverbiale. Surtout à Paris. En particulier dans les services publics et les commerces, voire, dans les musées - nombreux et souvent exceptionnels, il est vrai - où c’est le visiteur, ô invraisemblance, qui trop souvent doit rappeler au personnel (!) qu’il n’est pas dans un bistrot. Soupir...

Bref, il faut beaucoup aimer la France pour y retourner, en dépit de ces gifles répétées, constantes. Je dirais : opiniâtres !

Mais cet anglaisement systématique et tout azimut (j’ai lu : Englissement), de la France de notre temps, nous a définitivement dégoûtés. Totalement. Irréversiblement. À quoi bon aimer un «être», en effet, qui n’en a rien à cirer de notre amour ? Puisque sa jouissance semble résider dans le mépris de sa propre personne. Pas facile madame, oh que non, d’aimer qui se réveille la nuit pour se conspuer lui-même.

Et c’est sans compter le terrible effet tache d’huile de cette attitude, se généralisant, et absolument dévastatrice de par la Francophonie entière à l’échelle de la Planète. À commencer par la Belgique et la Suisse. Désormais aussi anglaises (la langue dans son tissu même, les bannières commerciales, la publicité, et même la Science et la Littérature, etc.). Et de plus en plus en Maghreb. Aussi. Tache d’huile, dis-je. Et le Québec enfin… Car si la France s’écrase, comme elle semble en avoir le désir profond, de toute évidence, que reste-t-il, en effet, de la Langue française à Namur, à Libreville, à Dakar, à Alger, à Port-au-Prince, à Nouméa et à Saguenay…? Nothing at all. So, Thank you United Departments of France ! Great Leader you are. Leader of the Englissement of the World !

Aussi sommes-nous consternés, comme par surcroît, ma douce et moi, de constater un phénomène extrêmement pénible depuis quelques années dans mon pays. Et phénomène, pour tout dire, parfaitement intolérable : des Français qui s’installent au Québec en grand nombre. Pour mieux angliciser les lieux ! Inouï.

Naïfs, nous leur ouvrons grand les bras. Immigration française au sein d’un État qui en a tant besoin : Bravo ! Oui, Bienvenue, cousins de Bretagne, de Savoie, d'Aquitaine et de Navarre ! Mais pour ensuite prendre acte que ces gens, souvent, le plus souvent, ne sont pas venus vivre en terre française des Amériques. Not at all ! Ils sont venus s’installer in North America !

Pour mieux ensuite, au surplus, la plupart du temps, et comme pour ajouter l’insulte à l’injure (après avoir obtenus la citoyenneté Canadian), s’opposer ouvertement, sinon vertement, à l’Indépendance du pays de Félix Leclerc ! Un pays français en Amérique ? No Way ! répondent (quasi) en coeur nos chers cousins de Bordeaux, Marseille, Paris, Compiègne ou Saint-Malo. On croit rêver. Et on cherche toujours. L’erreur…

Aussi vous comprendrez, M. Jérôme « Jerry’s » Ferrer *, qu’en dépit de votre table de bonne renommée, vous ne partagerez jamais celle-ci avec moi — avec nous.

Tout mignons que fussent vos «chiens chaleur».
En guise de dérisoire «prix de consolation»…

Et permettez-moi de présumer que ce n’est pas chez vous, n’est-ce pas, j’imagine, qu’on salivera avec Brel, Piaf, Brassens, Ferré, Françoise, Nougaro, Barbara, Bécaud, Aznavour, Ferrat ou Félix, Vigneault, Léveillée, Ferland, Piché et autres Lelièvre dans les oreilles…

Tous déjà remplacés du revers de la main par la dernière «Tune» médiocre venue. Des États-Unis, of course. C’est sûrement joli. Puisque ce n’est pas français. Habitude rapportée du pays d’origine, sans doute : de Carcassonne à Honfleur, de Nancy à Brest, via un Paris qui ne se pardonne pas de ne pas être Buffalo dans une France qui rêve - Ah ! l’ambitieuse - d’être une Alabama.

Mais c’est qu’on ne rigole plus, là… : Anything but France ! déclame la France à la France même !

Et ce, pour enterrer une seconde fois le grand Charles aux deux étoiles lumineuses comme des soleils. De 18 ou de 6 Juin. Enterrer de nouveau, eh oui, et à jamais, dans les poussières de l’oubli. Et du respect de soi-même. Colombey peut dormir en paix : la France n’éprouve plus aucune envie de générer des hommes de cette envergure. Elle préfère maintenant, et de loin, ouvrir, fille de France Télécom, des boutiques Orange tout anglaises. Pour ses clients, français, de Suisse, de Belgique. Et d’Alabama.

La Dignité n'est-elle donc plus qu'un vain mot - voire un très vilain mot - au pays des mots ???

Aussi on comprendra ma colère. Qui n’est pas - détrompez-vous - celle d’un Québécois à l'égard des Français. Et que l’on taxera de chauvin au passage, bien sûr, pour mieux ne pas entendre ce qu’il dit. Et pleure.**

Non point.

C’est plutôt la colère d’un amant mille fois éconduit par sa dulcinée.

Pardon. Oui, Pardon Mademoiselle Marianne.
De vous avoir tant aimée. En vain.

La France et les Français, je vous le confie à l'oreille, aura été la plus grande peine d’amour de ma vie.

----------

* À ne pas confondre avec Ferré, bien sûr. Qui écrivait / interprétait La Langue française. En 1962 (Petit-Clamart en arrière-fond mémoriel?). Chanson qui aurait pu être conçue ce matin même. 54 ans plus tard. À réécouter, donc. Attentivement.

** Je vous invite à lire la réponse de M. Jérôme « Jerry » Ferrer, ci-contre, reçue le 9 mars suite à la version initiale de la présente, plus courte, que je lui ai fait parvenir la veille. Face à un Québécois qui s’insurge contre l’Englissement du Québec par des Français, monsieur Ferrer n’a plus que les mots «Haine» et «Racisme» (à 6 reprises, svp!) pour dénoncer le citoyen Sébastien. Bêtise ou Lâcheté (car traiter de raciste sans l’ombre d’un motif raisonnable participe rien moins, en effet, que de la lâcheté. C’est d’une bassesse intellectuelle indigne d’un homme minimalement intelligent et tant soit peu informé)? Sans doute les deux : Bêtise et Lâcheté. Confinant, main dans la main, au délire. À l’hystérie, voire au fanatisme, dans le meilleur des cas. Tenez-vous le pour dit, concitoyens du Québec : si vous n’obtempérez pas à l’anglicisation du Québec, eh bien vous êtes un raciste habité par la haine et la peur de l'autre ! On croirait entendre Marc Cassivi...

Comme quoi on peut préparer de bons petits boeufs braisés, mais réfléchir comme un âne. Pardon pour ma langue dans le vin, aigre. Mais il y a des limites, tout de même, à se faire injurier par des individus qui écrivent n’importe quoi, sans comprendre le sens des mots qu’ils utilisent. Indigence intellectuelle ou pensée infantile? Vraiment, je ne sais plus. Manifestement, M. «Jerry», vous avez eu du «nez» en optant pour une carrière dans la cuisine. Mais soyez prudent : n’en sortez pas trop souvent. Faute de quoi votre réputation à la fois citoyenne et intellectuelle aura tôt fait de laver à grande eau nauséeuse celle de vos jolis succès de table. Car votre attitude est à tous égards rigoureusement inacceptable. Votre mépris sans retenue de la société qui vous a accueilli avec hospitalité - et notamment votre mépris de la langue française, on ne peut plus officielle de cette dite société, langue qui est pourtant, le croirait-on, la vôtre également - est d’un odieux sans nom.

Cela étant, si vous saviez ce que je pense du Québec devenu des Philippe Couillard et des Jean Charest, messieurs/dames, ces authentiques fossoyeurs du pays de Gilles Vigneault et de Gaston Miron, vous y réfléchiriez à deux fois et demie avant de m’affubler d’une épithète de cette sorte. De fait, le Québec actuel ressemble de plus en plus à la France… actuelle. Et croyez-moi, ce n’est pas un progrès. Ni une fierté. Des de Gaulle, il n’y en a pas des masses ici non plus, vous savez. En revanche, les Pétain et les Darlan ne manquent pas… Apatride, je suis. De plus en plus. Et je pense aux Marquises… mon iPod bourré de Jacque-s B. Tantôt Brel, tantôt Blanchet, tantôt Bertin. Et notamment riche de l’un des plus récents albums de ce dernier, depuis Nantes, en grande petite Bretagne d'autrefois. Et intitulé, ô joli pied-de-nez : No Surrender !Car, voyez-vous, des Français qui se tiennent debout, il y en a encore.

_______________________________

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COURRIEL-RÉPONSE DU RESTAURATEUR JÉRÔME FERRER (le 9 mars 2016) À CELUI - CI-HAUT - DU CITOYEN QUÉBÉCOIS FRÉDÉRIC SÉBASTIEN, ACHEMINÉ LE JOUR PRÉCÉDENT

L'intelligence prend fin où commence le racisme. Le racisme, c'est le vers qui ronge le fruit de l'intelligence, la rouille qui corrode et détruit la dignité de la personne. Le raciste, fait de peur et d'ignorance, traumatisé par le manque d'intelligence et d'estime de soi, et nourri par la haine de l'autre du fait d'un complexe d'infériorité profond et incoercible, est à la fois le danger et la victime : un danger pour les autres (l'enfer virtuel, ce n'est pas l'autre, c'est le racisme) et une victime de lui-même. Une victime qui devient le bourreau de l'autre. Prisonnier de ses préjugés, phobies et contradictions, le raciste n'aime pas la liberté car la liberté, c'est la diversité, la pluralité d'être et de choisir. Lui aussi - né du métissage d'un homme et d'une femme - a peur de choisir parmi la diversité des options, critères et modèles tout comme l'effraient la cohabitation, la communication et le rapport individuel aux autres. Devoir reconnaître les différences l'angoisse tout comme le métissage - pureté ô combien audacieuse - l’épouvante.

"Il y a certaines perversions de l'intelligence et de la société humaines contre lesquelles il est inutile de lutter ouvertement. La seule action positive est d'éduquer les enfants de telle manière que ces perversions leur paraissent inacceptables moindres égarements. De toutes ces perversions, le racisme est sans doute la plus répugnante".

La chanson La Langue française, écrite par Léo Ferré, date de 1962. Il n’y chante pas ni ne célèbre les poètes qu’il aime tant, contrairement à ce que le titre pourrait laisser croire. Au contraire, il multiplie l’emploi de termes et d’ajouts anglais. Shocking ?

[ Après plus d’un demi-siècle, on le constate, M. Jerry of France n’a toujours pas saisi l’intention de Ferré. Hallucinant ! Note ajoutée par Fr. Sébastien ]

Jerome Ferrer
Président Groupe Europea
Chef Exécutif

Grand Chef Relais & Châteaux
Les Grandes Tables du Monde

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Adjointe de direction
Bureau Administratif
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9 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    6 juin 2016

    Post Scriptum
    J'incline à penser qu'il est éclairant de signaler d' l'on parle.
    Aussi je désirerais introduire le petit complément qui suit, que par distraction j'ai omis d'insérer en finale de mon intervention précédente.
    Alors voici :
    [...] Texte signé par une Française émigrée naguère en Québec pour y (le) construire, non pour le saper dans sa langue et dans sa culture... tout en traitant de «raciste» - Ô suprême bêtise! - tout ce qui ne se soumet pas à cet asservissement volontaire dont témoigne, hélas, le restaurateur montréalais «Jerome» Ferrer. Eh oui, des veaux*, monsieur! Comme en Quarante. Hormis une poignée de braves. Autour de Charles. Bien entendu.
    Merci.
    Et désolée du contretemps.
    MC
    * Plat de prédilection de notre cuisinier Ferrer peut-être bien, qui plus est. Question de culture et de tradition, n'est-ce pas. Allez savoir…
    PS : Mettez-y le paquet, ce 7 Juin en cour, gens de Vigile, contre vos détracteurs : Cette volonté d’utiliser la Justice à des fins idéologiques, pour abattre un site cybernéen d’information et de réflexion de haute qualité, participe franchement de la barbarie. Et c’est parfaitement indigne d’une authentique Démocratie. Vos accusateurs sont des êtres sans scrupules pour qui la Liberté et le Droit ne sont plus que de vulgaires instruments de pouvoir au service de leurs opinions et de leurs préférences politiques. C’est ignoble. Profondément ignoble. La Justice au service de la Tyrannie, voilà ce qui se présente dans ce Procès.

  • Archives de Vigile Répondre

    2 juin 2016

    -
    Un Français moyen
    Ou de l’instrument empressé et consentant de sa propre aliénation ?

    M. Ferrer
    Président
    Groupe Europea
    Montréal, Québec

    «Les Français sont des veaux
    Charles de Gaulle
    (formule réitérée à maintes reprises dans sa vie, à compter... de Juin 1940)
    Manifestement, monsieur Ferrer, au vue de votre extraordinaire veulerie le grand disparu cité à l’instant n’est pas prêt de se voir démenti.
    Suggestion désintéressée, dans les circonstances : la lecture de Au bon beurre de votre compatriote d’autrefois, le toujours académicien (puisque Immortel, n’est-ce pas) Jean Dutourd.
    Qui sait, ce roman si vrai… vous émouvra peut-être.
    Si, bien sûr, il reste encore un peu d’amour-propre en quelque coin reculé de votre conscience (morale).
    Bien à vous, Mr. GyayRhome.
    Dont la décence et le respect de moi-même m’interdisent également, et à tout jamais, a contrario de messieurs Philippe Mollé et Jean-Philippe Tastet, chroniqueurs au journal Le Devoir, de me satisfaire de votre menu offert en exclusivité aux apôtres de la servilité tranquille.
    Remise substantielle aux groupes de douze, peut-être même...

  • Archives de Vigile Répondre

    26 mai 2016


    Invraisemblable !
    Devant les manières profondément répugnantes de M(r) J(e)r(o)me «Jerry» Ferrer, du groupe de restauration montréalais Europea, quant à ce qui regarde aussi bien le mépris de la Langue française dans les affaires de celui-ci que de de l’ineptie vertigineuse de sa lettre du 9 mars 2016 à M. Frédéric Sébastien, voici qu’un autre chroniqueur du Devoir, M. Jean-Philippe Tastet en l’occurrence, y allait également, il y a peu, de ses bons mots en faveur de l'entreprise anglo-défrancisante à souhait.
    Question. Messieurs Philippe Mollé et Jean-Philippe Tastet, votre rôle est-il de «protéger» un compatriote (vous êtes tous trois d'origine française, si je ne m’abuse : banale coïncidence ou raison suffisante, je n’en sais rien) ou bien d'informer objectivement les lecteurs concernant les sujets que vous abordez ???
    Ainsi. Messieurs les chroniqueurs «alimentaires», loin de révéler les «comportements a-sociaux» inacceptables de ce Jérôme Ferrer, vous en remettez, pour ainsi dire en boucles, pour vanter sa cuisine.
    Tout en prenant garde de dévoiler l'inadmissible.
    Décidément, avec l'auteur de ce texte, qui s'adressait spécifiquement à son directeur, M. Brian Myles, je me demande aussi, et de plus en plus sérieusement: Que devient Le Devoir ???
    Une succursale de Power - Desmarais - Gesca - Corporation ???

  • Archives de Vigile Répondre

    22 avril 2016

    -
    UNE TOQUE TOQUÉE SE TOQUE DE MORALE
    Ou de l'injure au service de la bêtise

    Jerome (sic) FERRER
    Président et Chef exécutif
    Groupe Europea
    1227, rue de la Montagne
    Montréal, Québec
    H3G 1Z2
    jferrer@europea.ca
    Bonjour,
    Monsieur «Gee Rôme» (prononciation à l’anglaise, comme il se doit), concernant ce dossier qui vous regarde… droit dans les yeux (mais qui concerne également tous les Marc Cassivi et les Philippe Couillard de France, du Québec et de Navarre, mais aussi de Suisse et de Belgique: liste non exhaustive…), permettez que je tente modestement de résumer le contexte, ou la problématique, par deux courtes citations tirées de l’univers intellectuel et littéraire de célèbres compatriotes à vous.
    Les voici :
    « La servitude abaisse les hommes jusqu'à s'en faire aimer.»
    Vauvenargues
    « Pour être original, il suffit d’être soi. »
    Paul Léautaud
    Je ne crois pas que vous soyez vraiment un ‘mauvais garçon’, M. Jérôme (mes excuses pour l'orthographie - i.e. graphie correcte - de votre prénom tel que préconisé naguère par votre maman et votre papa).
    Mais reste que vous blessez l’intelligence par vos manières.
    Aussi bien par vos actes que par vos discours.
    Vous qui pourtant semblez avoir une haute opinion. De vos opinions.
    Il y a de ces mystères… volumineux (mais pas toujours lumineux, il faut dire) comme une poutre d’acier dans un oeil minuscule.
    Aussi à ce titre, vous comprendrez, du moins tant que les choses n’auront pas changé dans ces dites manières, qu’il m’est impossible de songer un seul instant à fréquenter vos établissements de restauration sis dans la plus grande ville française du monde. Hormis Paris. Bien entendu.
    Et ce, même si l'article de M. Philippe Mollé, paru dans Le Devoir du 5 mars dernier, nous y disposait tout spontanément, ma famille, mes collègues, mes proches et moi.
    Je demeure perplexe, toutefois, pour ne pas dire déçu, lorsque je constate le mutisme du chroniqueur Mollé relativement aux dimensions ici en litiges. Qui ne sont pas anodines, c'est le moins que l'on puisse dire.
    Car, voyez-vous, pour ma part (et il n’y a sûrement que mon… «racisme», à mon tour, pour expliquer cela, si je m’en fie à votre puissante intelligence de ces questions) je serais bien incapable de me renier moi-même.
    Fût-ce pour satisfaire ma passion pour les plats raffinés conçus dans le plus pur esprit de la haute gastronomie.
    Française.
    Ou Frenchy, préférerez-vous, sans doute, en guise de qualificatif.
    Bien à vous, monsieur Jerry, en quelque Beaver Hall ou autres Jerry’s de votre propre cru, qui semblez inconsolable, et je compatis à ce «malheur», de n’être que Français (et/ou Néo-Québécois). Quoique heureux, à l’évidence, de votre statut de Canadian.
    À la vérité, je n’ose imaginer - Sprechen Sie Deutsch ? - la posture que vous auriez retenue dans la France de 1940-1944…
    Reste qu’insulter les gens des plus injurieuses épithètes qui soient ne changera rien à la donne, M. Ferrer.
    Très manifestement, le problème se loge chez vous. En vos lieux. En votre esprit, surtout. Alors la solution également. Il suffirait d'essayer de l’ouvrir. Cet autre oeil.
    Pour apercevoir enfin que par vos gestes c’est tout à la fois la France, le Québec, ainsi que vous-même, que chaque jour
    vous trahissez.

  • Archives de Vigile Répondre

    21 mars 2016

    Éloge de l’Aliénation
    Il y a un élément dans cette «conversation publique» qui retient particulièrement mon attention : M. Jerry Ferrer est le seul ici (voir son courriel suivant immédiatement celui de M. Frédéric Sébastien) à ne pas libeller son (propre) nom correctement.
    En effet. Tous les intervenants en cette page numérique respectent rigoureusement l’identité dudit cuisinier en préservant la graphie de son nom (celle de son prénom, tout spécialement).
    Quant à lui il aura éradiqué, tel un «homme respectable» tenant en main une serpe bien affûtée qui tranche les têtes qui dépassent du lot, les signes diacritiques qui pourraient laisser l’impression… qu’il n’est pas anglophone.
    C’est ainsi que M. Jérôme Ferrer signe ostensiblement : Jerome Ferrer !
    Rien moins.
    (On aura remarqué, incidemment, que dans le reste de son très édifiant courriel à M. Sébastien, courriel totalement délirant il faut bien le dire, monsieur Jerry / Jerome respecte à tous égards, jolies particularités de la langue de Rabelais, ces fameux signes diacritiques.
    Partout, en effet. Sauf lorsqu’il s’agit de lui-même…
    À nouveau : Cherchons l’erreur…
    Il semblerait donc que M. Gouin ait doublement raison : non seulement le Français Ferrer se dévoile-t-il comme «anti-français», mais, qui plus est, également «anti-lui-même».
    Qu’est-ce donc que ceci ???
    À la manière de Louis Cornellier dans son compte rendu du récent ouvrage proprement aberrant de Marc Cassivi dans Le Devoir de la fin de semaine, à la manière aussi de madame Marianne, ci-haut, je répondrai que ce «ceci» se nomme : un éloge de l’aliénation.
    Le tragique du phénomène, car il ne s’agit pas en l'occurrence de transformer Jérome-Jerry-Jerome Ferrer en bouc émissaire, c’est que les JJJF de ce monde (JFF compris, ou Jean-François «Jeff» [eh oui...] Fillion, animateur style Elvis Gratton bien connu des Radios X) se comptent par milliers au Québec (à commencer par nul autre que notre propre Premier ministre, M. Philippe Couillard en personne).
    Et par millions en France.
    Et dont la morale sentencieuse, chez tous ces gens, tient, de toute évidence, dans ces quelques mots : Je serai vraiment quelqu’un quand je ne serai plus moi-même !
    Et quiconque s’insurge contre cette belle morale, ainsi en sommes-nous témoins devant la repartie de «Jerry» à Frédéric, sera taxé de raciste.
    Normal après tout.
    En évacuant notre propre personnalité, tel un déchet organique, ne perdons-nous pas du même souffle notre propre intelligence ?
    Sur ce, je retourne à mes casseroles. J’ai un souper à préparer.
    Et des enfants à éduquer. Dans la Dignité.
    S’il n’est pas d'ores et déjà trop tard.
    Car les Radio-Canada et les La Presse du Québec, voyez-vous, à l'instar d'un garçonnet nommé Justin Trudeau (ainsi, soit dit en passant, que toutes les plateformes médias de Power Corporation de la famille Desmarais), raffolent de la belle «intelligence» de Marc Cassivi.

  • Archives de Vigile Répondre

    16 mars 2016

    Post Scriptum
    Je tiens à signaler que cinq (5) jours plus tard, ni le consulat de la France à Montréal, ni l'ambassade du même pays à Ottawa, n'ont daigné donner suite au courriel que leur ai acheminé relativement à cette «affaire».
    Ce mutisme en dit long, je pense.
    Et notamment quant au professionnalisme des lieux...
    Bien triste que tout ceci.
    Décidément, la France n'est plus du tout ce qu'elle était.
    À croire que sa volonté de devenir une Alabama soit devenue son unique préoccupation.
    Hormis, à l'occasion, d'honorer un régime de terreur pour ses propres concitoyens (Pardon ! : pour ses sujets. Comme dans : Assujettissement) en accordant la Légion d'Honneur au prince héritier d'Arabie Saoudite, ben Nayef ben Abdelaziz Al Saoud.
    Nous sommes tous lamentables, citoyens de la Grande Francité !
    Car avec nos Philippe Pétain, nos Jean-Marc Fournier et nos Gaétan Barrette, pour lesquels les intérêts supérieurs du Québec ne constituent nullement des «intérêts», il est bien difficile de faire la leçon aux autres...
    Reste que cette France-là - peu responsable et empressée de s'angliciser tout azimut - donne bonne conscience à tous les Jérôme Ferrer et les Marc Cassivi de ce monde.
    Et ainsi elle contribue clairement à l'escalade de l'insignifiance et de l'indigence intellectuelle de notre temps.
    Dieu que nous vivons une époque d'une médiocrité sans nom.
    Sinon franchement suicidaire.
    Mais où se terrent donc les Pierre Bourgault et les Jacques Parizeau du XXIe siècle ???

  • Archives de Vigile Répondre

    12 mars 2016

    De l'éloge de l'Aliénation
    Bonjour,
    Un Français anti-français...
    J'aime bien la formule.
    Car fort juste.
    Une France anti-France aussi. De même que, de plus en plus, par effet tache d'huile, en effet, un Québécois anti-Québécois ainsi qu'un Québec anti-Québec.
    J'ai également constaté un phénomène analogue en Suisse et en Belgique.
    Nothing but English.
    Everywhere
    .
    Et entre autres conséquences de cet asservissement volontaire : Amenez-en des pipelines de mazout pour souiller tout sur leur passage. C'est inacceptable pour les États-Unis et pour la Colombie-britannique. Mais, curieusement, c'est inacceptable que ce soit inacceptable pour les citoyens québécois. Quelqu’un peut-il m’expliquer…?
    Le plus terrible en tout cela, c'est que les extra-terrestres qui propagent ce type de pensée et de comportement se multiplient à vitesse Grand V.
    Or cette attitude, aux antipodes de la Dignité et du Respect de Soi, porte un nom : Aliénation.
    Des André Pratte et des Alain Dubuc de La Presse "moins" à Marc Cassivi (de nulle part, mais bien apprécié à CBC, ou Canadian Broadcasting Corporation, comme chacun sait), en passant par Philippe Couillard en personne (notre propre Premier ministre ! Il est vrai que son prédécesseur, John James de son prénom, avait minutieusement préparé le terrain dix ans durant) et autres... Elvis Gratton de même farine (Jérôme Ferrer et radio-poubelles compris), nous baignons, à n’en pas douter, à n’en plus douter, dans un océan du mépris de Nous-Mêmes méticu
    «Eux» appellent cela : ouverture d'esprit et ouverture sur le monde.
    Nietzsche appelait cela : une pensée d'esclave.
    2500 ans de civilisation occidentale pour en arriver là.
    . C'est-à-dire : en arriver à se convaincre que le Respect de Soi-Même participe de la xénophobie, de la peur de l’Autre, sinon du racisme.
    Soupir... Soupir... encore Soupir... Jusqu'au tout dernier souffle.
    Peuple du Québec, peuples de la Francité, il serait peut-être temps de se réveiller avant d’être morts. Définitivement.
    Ensuite il sera trop tard. Pour regretter. Notre bêtise collective.
    À savoir : s’éliminer soi-même par courtoisie.
    Cela dit, je m’explique mal qu’en moins de 48 heures le présent «dossier» initié par M. Frédéric Sébastien ait disparu de la page portail de Vigile.
    Ça me laisse perplexe. Très perplexe, messieurs/dames les administrateurs.

  • Archives de Vigile Répondre

    11 mars 2016

    Un Français anti-français
    Ou le «racisme» anti-soi-même…

    L’intervention de M. Sébastien m’apparaît tout à fait pertinente.
    Ce qui est franchement comique (si je puis dire), quoique moralement pitoyable et intellectuellement malhonnête, c’est que dans les circonstances le «coupable», en l’occurrence Mr (comme on l’écrit à l’anglaise... en France) Jérôme Ferrer, maître Queue de son état, tente de se disculper en apostrophant son interlocuteur d’infamantes épithètes qui en disent plus long, infiniment plus long, sur lui que sur la personne visée.
    Par son langage ordurier, et profondément blessant, M. Ferrer donne même raison à M. Sébastien en ce qui regarde la «proverbiale» arrogance française (parisienne, pour le moins). Il n’est pas très correct politiquement de rappeler ce «trait de caractère» de nos cousins, certes. Mais entre nous, qui peut le nier…? Cela dit, il y a en France des gens absolument délicieux. Et adorables. Également. Et rien dans le texte de M. Sébastien — bien au contraire — ne dément cette non moins vraie proposition.
    Aux antipodes du racisme dont parle M. Ferrer dans une note que je qualifierais de délirante — à l’exemple de ces gardiens du «temple» qui dénoncent comme «antisémite», et au quart de tour, toute personne (surtout si elle a le malheur de prôner l’Indépendance du pays de Réjean Ducharme !) qui ose critiquer la politique guerrière d’Israël au Proche-Orient, par exemple — M. Sébastien décline bien plutôt une personne éperdument amoureuse de la France. D’où sa déception. J’allais dire : fatalement.
    Et qui de ce fait pardonne difficilement à celle-ci la médiocrité dans laquelle elle s’enlise depuis une bonne vingtaine d’années. Et notamment dans l’acte continu de ce qu’il faut bien nommer le mépris de sa propre langue (aux effets cataclysmiques partout en Francophonie planétaire : M. Sébastien a terriblement raison d’insister sur ce point). Si j’étais cynique, je dirais même : depuis 1970. Millésime de la disparition d’un Général aussi connu que Napoléon. Ou Jeanne d’Arc. Disparition dans le novembre de la Crise d’Octobre québécoise, pour mémoire
    (laquelle en notre temps dépasse rarement les trois semaines, sinon les dernières 72 heures…).
    Or à ce titre, c’est-à-dire sous l'angle d’un grand amour… critique, il faudra bien, si on est d’accord avec M. Jérôme Ferrer, en tirer la conclusion qu’on ne trouverait pas plus «raciste anti-Français», incidemment, que Charles de Gaulle en personne !
    Aussi l’aveuglement idéologique de M. Ferrer, intellectuel aussi (ce que confirme sa compréhension inversée jusqu’à l'extraordinaire de la belle chanson de Léo Ferré : de toute évidence il y a des Ferrer, et je ne parle pas ici de Nino*, moins ferrés que d’autres), laisse-t-il profondément songeur.
    Manifestement, il faut avoir un esprit puissamment tordu pour déceler chez M. Sébastien un «anti-Français».
    En revanche il m’apparaît clair que le Français Jérôme Ferrer est investi, quant à lui, d’un puissant sentiment «anti-français».
    Comme quoi, n’est-ce pas, n’est pas spontanément Résistant qui veut.
    L’Histoire, la grande et la petite, en témoigne, hélas, plus qu’il est nécessaire.
    Et si je puis me permettre une opinion personnelle, en terminant ce petit laïus, ce n’est certainement pas le retour aux affaires d’un certain Nicolas Sarkozy (les siennes, surtout : ce que notre actuel Premier ministre appellerait sans doute «les vraies affaires») qui changera la tangente… de ces vingt dernières années.
    Car enfin, un Président de la République capable de venir nous ânonner (pardon ! mais c’est le terme le plus doux que je pus trouver dans les circonstances) en pleine Assemblée nationale, c’était en 2008, que le noble projet de l’Indépendance du Québec participe, et je cite, de la «détestation de l’autre», est capable, il faut bien se le dire (et d’ailleurs il l’aura prouvé au-delà de toute attente au fil des ans), de toutes les errances possibles.
    So. Welcome dans le Select Club du Beaver Hall, Mister Jerry !
    Jean-Luc Gouin
    * Souvenons-nous, entre autres jolis bijoux, de la charmante petite Maison près de la fontaine. À une époque où notre «Grand six pieds» national chantait Le plus Beau Voyage… (Dis, papa Claude : On arrive bientôt, là…???).

  • Archives de Vigile Répondre

    11 mars 2016


    Des ressortissants français sans respect en sol québécois
    Att. : [Ambassade de France->webmestre@ambafrance-ca.org]
    et [Consulat de France à Montréal->www.consulfrance-montreal.org/Adresse-generale]
    Réf. : Les Français au Québec : Anything but French ?
    À qui de droit,
    À titre de Québécoise, il m'apparaît important que vos services procèdent dans les plus brefs délais à une sérieuse réflexion sur un problème de cette nature.
    L'anglicisation du Québec telle qu'elle se produit, et massivement, depuis quelques années (on s'croirait en France, quoi...), est absolument inacceptable.
    Mais lorsque ce sont des Français qui y contribuent avec empressement, et insultes à la clé, ça relève de l'incident diplomatique.
    Ce mépris du Québec ne peut rester sans suite.
    Ce n'est pas le Général de Gaulle qui aurait accepté sans sourciller un comportement injurieux de cette sorte...
    La France : un pays ami.
    Vraiment ???
    Merci.
    Marie-Louise Morgane
    11-03-2016