30 ans après l'élection du Parti Québécois

Les fédéralistes ont plus que jamais le fardeau de la preuve

Tribune libre


Aujourd'hui, le Parti Québécois fête les 30 ans de sa victoire historique du 15 novembre 1976. Ce fut un véritable vent de changement qui se fit sentir partout au Québec, et ce, jusqu'en Outaouais. Un parti souverainiste venait, pour la première fois, de faire élire des députés dans la région. À cette occasion Jocelyne Ouellette et Jean Alfred étaient élus respectivement dans les circonscriptions de Hull et de Papineau.

Ce gouvernement du Parti Québécois a changé la face du Québec moderne en adoptant des mesures progressistes qui sont aujourd'hui un cadre de référence pour la société québécoise. De la charte de la langue française, en passant par les règles de financement des partis politiques, la réforme de l'assurance automobile ou la protection des terres agricoles, toutes ces avancées ont laissé une marque dans l'esprit de tout le peuple québécois. Cela a également permis de démontrer que les souverainistes savaient comment gouverner de façon responsable.

À l'occasion de cette fête historique, l'heure est maintenant à la réflexion pour les fédéralistes. Maintes et maintes fois ont-ils eu la chance de démontrer que le fédéralisme canadien pouvait se réformer et devenir avantageux pour le Québec. Force est de constater que ceux-ci ont failli à leur tâche. Les promesses de changements annoncées en 1982 sous le rapatriement de la constitution n'ont été que poudre aux yeux, ce qui a imposé un recul pour le Québec. Jamais les souverainistes, comme les fédéralistes du Québec, n'ont accepté cette constitution. Suite à cet épisode triste de notre histoire, le peuple québécois s'est fait promettre la lune avec un accord du lac Meech qui s'est soldé par un autre échec retentissant. N'oublions pas l'accord de Charlottetown qui a été refusé d'un océan à l'autre alors qu'on disait ici, au Québec, que c'était trop peu et qu'ailleurs au Canada, il y en avait trop pour le Québec.
Suite à ces nombreux échecs, le fardeau de la preuve incombe maintenant aux fédéralistes. En quoi le système fédéral est-il à même de répondre aux ambitions du peuple québécois en 2006 ?

« Oui, on a les moyens », disait Jean Charest en France l'été dernier en parlant du projet souverainiste. Il n'a pas manqué de se contredire lui-même au mois de septembre dernier devant ses militantes et ses militants de la région en disant « que l'Outaouais devrait vivre avec les conséquences d'un référendum ». Devant les médias internationaux, Jean Charest a été forcé de dire l'évidence alors qu'en Outaouais, il a continué à se fier sur la peur afin de continuer à tenir la population de la région pour acquise. Cela peut nous démontrer clairement le mépris libéral pour notre région car, au lieu de dire la vérité, nous avons encore eu droit à la campagne de peur. Heureusement, ce genre de discours, ici comme ailleurs, n'a plus d'emprise sur la population car les gens constatent qu'on ne peut pas dire une chose devant le monde entier et son contraire devant une salle dans la région.

Ce regard que nous portons sur le passé nous permettra à nous, Québécois d'aujourd'hui, de mieux envisager le futur. Ainsi, il est essentiel que nous ne répétions pas les erreurs du passé. Ces erreurs, nous les reconnaissons dans les multiples tentatives avortées d'inclure le Québec dans un projet qui n'est pas le sien.

Après 30 années de promesses rompues, les fédéralistes ont maintenant le fardeau de la preuve. Actuellement, Jean Charest et Benoit Pelletier proposent au Québec ce qu'il a refusé depuis des décennies, soit le statu quo constitutionnel et politique. 30 ans plus tard, il ne reste qu'un parti conséquent qui propose une alternative au statu quo et un véritable projet social : le Parti Québécois.
Pour la première fois, l'ensemble des générations sera partie prenante de ce projet. De Gilles Vigneault aux Cowboys Fringants, de Paul Piché aux Loco Locass, le Québec a traversé le temps en attendant le pays. Il ne reste qu'à l'ensemble des générations de se dire OUI.


Philippe Boucher, Président du Parti Québécois de l'Outaouais

Patrick Robert-Meunier, président du Comité régional des jeunes du Parti Québécois de l'Outaouais

Marc-André Gagnon, président du Parti Québécois de Hull

Sylvain Leblanc, président du Parti Québécois de Chapleau

Gilles Hébert, président du Parti Québécois de Papineau

Luc Lauzon, président du Parti Québécois de Gatineau

Hubert Leduc, président du Parti Québécois de Pontiac



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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    18 novembre 2006

    Les fédéralistes ont-ils plus que jamais le fardeau de la preuve ? Non,non et non.
    Votre approche revient à dire que si on pouvait réformer le fédéralisme, alors..., revient à dire si on pouvait décentraliser les pouvoirs du Central (à Ottawa) vers les provinces, alors...
    et que parce qu'on n'y est pas parvenu jusqu'ici, nous n'aurions d'autres choix que de l'indépendance.
    Une telle façon de voir les choses équivaut à dire qu'on doit se consoler avec l'indépendance. Une telle façon d'argumenter déconsidère l'indépendance qui devient alors un prix de consolation, faute d'avoir réussi le fédéralisme.
    Non, il ne faut pas déconsidérer l'indépendance.
    Non devons rechercher l'indépendance, indépendamment des circonstances, indépendamment des partis politiques au pouvoir, indépendamment de contextes, en tout temps et en toutes circonstances. Parce que seule l'indépendance nous permet d'agir par nous-mêmes, tant à l'intérieur, ce qu'on nomme l'autonomie interne, qu'à l'extérieur, ce qu'on nomme l'autonomie externe. Seule l'indépendance nous permet de vivre pleinement notre vie, en ne comptant que sur nous-mêmes, en collaboration avec les autres mais dans l'autonomie (interne et externe), en agissant par nous-mêmes tant à l'intérieur qu'à l'extérieur.
    Est-ce que le fédéralisme, est-ce que la réforme du fédéralisme nous permet d'agir davantage que l'indépendance ? Non. Aucunement. Ce ne sont pas les fédéralistes qui ont le fardeau de la preuve, ce sont ceux, celles qui désirent, qui veulent que le Québec devienne un pays souverain, indépendant qui ont le fardeau d'expliquer notre projet, notre but, notre idéal, un Québec indépendant. Parce que bien plus qu'une province, un pays souverain, indépendant nous permet de nous développer, de nous enrichir, (oui de nous enrichir), et de nous épanouir.
    Sommes-nous capable d'expliquer pourquoi et comment ? Voilà la tâche qui est nôtre et ce n'est pas aux fédéralistes de faire le travail, à notre place !

  • Archives de Vigile Répondre

    15 novembre 2006

    Les fédéralistes ont plus que jamais le fardeau de la preuve ? Non merci !
    Pourquoi les fédéralistes auraient-ils le fardeau de la preuve ? De quelle preuve fédéraliste avez-vous besoin pour désirer faire l'indépendance du Québec et vivre dans un Québec devenu un pays indépendant ?
    Soit le fédéralisme est souhaitable et préférable pour nous et alors il faut en faire la promotion. Prétendre que la réforme du fédéralisme n'est pas possible c'est entretenir des attentes fédéralistes de réforme du fédéralisme. C'est implicitement reconnaître que la réforme du fédéralisme est souhaitble pour nous Québécois(es).
    Or, toute réforme du fédéralisme, y compris une décentralisation importante des pouvoirs(du Central, à Ottawa)vers le provincial, ne fera jamais que le Québec soit un pays. Il y aura toujours une subordination, provinciale, dans tous les secteurs d'activité qui relèveront du Central (à Ottawa).
    Or, toute réforme du fédéralisme, dans le sens des revendications, fédéralistes, du Québec, ne changent pas nos relations d'inégalité et de subordination en relations d'égalité dans l'interdépendance que seul l'accession à l'indépendance procure.
    Soit on préfère vivre dans un Québec province du Canada anglais, soit on préfère vivre dans une Québec indépedant.
    Si on préfère vivre dans un Québec qui est devenu un pays, il faut en faire la promotion et expliquer que non, nous ne voulons pas vivre dans une province (pas comme les autres, la réforme du fédéralisme), mais dans un pays comme les autres.
    Voilà plus de trente ans qu'on nous sert l'argument que c'est parce que le fédéralime est irréformable, que c'est parce que l'on ne peut changer la constitution dans le sens d'une décentralisation des pouvoirs du Central (à Ottawa) au provincial, que c'est à cause de l'évolution du fédéralisme, de la centralisation des pouvoirs vers Ottawa, qu'il faudrait que le Québec devienne un pays. C'est maintenir, en celui, en celle, à qui on s'adresse des attentes de fédéralisme renouvelé, c'est laisser sous-entendre que si le fédéralisme évoluait dans le sens de la décentralisation nous ne désirerions pas que le Québec devienne un pays souverain.
    Et malgré que l'on observe qu'une majorité de Québécois(es) préféraient une réforme du fédéralisme, il ne vient à personne l'idée de questionner l'inefficacité de cette approche
    Non, la balle n'est pas dans le camp des fédéralistes. Elle est dans notre camp, elle le sera tant et aussi longtemps que le Québec ne sera pas devenu un pays souverain.
    Ce n'est pas aux autres de prouver quoi que ce soit. C'est à nous d'expliquer que oui la souveraineté, l'indépendance est souhaitable, désirable, qu'elle est, en soi, parce qu'elle nous permet d'accomplir d'avantage, tant à l'intérieur (ici au Québec) qu'à l'extérieur (dans le monde) qu'elle est, en soi, un facteur de développement, d'enrichissement et d'épanouissement, par et pour chacun d'entre nous et par et pour nous tous, collectivement.
    Ceux qui désirent, souhaitent et veulent que le Québec devienne un pays souverain ont,pas plus qu'hier mais chaque jour, le devoir de faire leurs devoirs et de travailler à expliquer à quel point cela change notre façon d'être et d'agir lorsque l'on n'est plus une province mais un pays souverain.

  • Archives de Vigile Répondre

    14 novembre 2006

    Bonjour à tous,
    Jean Charest, en disant en France que le Québec souverain est faisable, ne fait que répéter les conclusions de la Commission Bélanger-Campeau. C'est faisable et viable. C'est écrit noir sur blanc. On a pas à répéter cela. C'est connu depuis longtemps.
    Reste maintenant à savoir si on le veut se pays et si on est prêt à se sacrifier pour qu'il arrive.
    Suite au Rapport de cette commission Bélanger-Campeau, alors que le PQ était dans l'Opposition, celui-ci a cautionné un mouvement qui s'appelait MOUVEMENT QUÉBEC, et qui demandait à Bourassa de faire un référendum sur la souveraineté et rien d'autre. Lisez bien: rien d'autre.J'ai encore les affiches.
    LE PQ, en 1995, avec sa question confédéraliste n'a pas été capable de demander à ses concitoyens de se prononcer sur le fond de la question alors que dans l'Opposition, il demandait au Parti libéral de le faire. Drôle de monde !
    Le Québec indépendant est faisable et viable. Du moins c'est ce qu'on disait en 1990.
    Il faudrait remettre toutes ses études à jour et nous dire, avec les dettes énormes que nous avons sur le dos (on parle aujourd'hui d'au moins 125 milliards...plus ce qu'on nous cache) est-ce toujours viable et faisable? Ne pas oublier d'en ajouter autant de la dette du fédéral.
    Lorsque je vais voir les jeunes dans les polyvalentse et les Cégeps, on me demande toujours la même chose: si on part à notre compte, quels sont les actifs et quels sont les actifs? Lorsque je commence à leur expliquer l'énorme dette que nous aurons sur le dos, là on commence à reculer. Je donne tous les chiffres. 40 % des gens ne paient pas d'impôts au Québec. La population vieilit rapidement. On ne fait plus d'enfants...On n'est pas assez productif...Il faudrait créer plus de richesse...Il faudrait faire plus d'efforts, en demander moins, en emprunter moins pour boucler les budets, etc...Les syndicats doivent cesser d'être voraces. Tout le monde doit payer ses impôts. Etc...
    C'est là le noeud du problème. On veut un pays....correct ! Est-ce qu'on est prêt à en payer le prix ? Pas certain!
    Gilles Vigneault, dimanche dernier, à TOUT LE MONDE EN PARLE, disait qu'un pays, ça se mérite.
    Reste à savoir si on est prêt à mettre l'effort pour le mériter et le faire. Je suis toujours d'avis pour le faire ce beau pays. Mais il ne se fera pas par la pensée magique. Et je crains qu'il n'y ait personne dans le paysage politique québécois qui ait le courage de nous montrer ce chemin de l'effort à faire collectivement pour acquérir l'indépendance, ce qui est synonyme de liberté. On a des beaux discours. Parfait. Il faudrait qu'on les incarne dans la réalité. Le faire, c'est risquer...car les gens, comme toujours, s'ils ont à choisir en le bonheur et la liberté, ils choisiront ...le bonheur!