Les députés libéraux - des lâches...

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Tribune libre

Depuis près de trente mois, les révélations fusent de toute part et elles nous démontrent sans qu'il n'en subsiste aucun doute que la malversation et la corruption sont devenus une norme presque banale du monde de la construction. Le crime organisé profite évidemment de ce climat trouble pour étendre ses tentacules à travers ce merveilleux monde qui lui fourni un accès privilégié pour infiltrer un peu plus la sphère politique. Malgré toutes les preuves et témoignages qui s'accumulent et malgré le rapport dévastateur de celui qu'il a expressément mandaté pour en avoir une vision plus claire et documenté, Jean Charest ne semble vouloir rien faire de plus que des enquêtes policières qui piétinent et font du sur place dans un monde ou tout se fait en subtilité, autant en immoralité légale qu'en illégalité diffuse.
En refusant l'enquête publique, Jean Charest prétend vouloir amener les bandits en prison et vouloir protéger les preuves, mais étant lui-même avocat, il sait très bien que les seuls bandits qui seront pris dans ce mealstrom juridique, ce sont les idiots qui travaillent sans aucune subtilité. Pour tous les autres, la preuve sera tellement difficile a étayer que les procureurs refuseront l'humiliation des les amener devant les tribunaux.
La seule peur de Charest, ce n'est pas celle du marasme dans lequel il pourrait plonger le monde politique ni celle qui concerne le pourrissement du climat social Québécois. Sa seule peur est pour lui et certain de ses riches amis qui seront peut-être éclaboussés par une enquête publique.
La moralité de Jean Charest, il nous l'a prouvé de façon éclatante le jour ou il su qu'un journal révélerait qu'une partie de son salaire était payé de façon occulte par le parti libéral, ne vole pas très haut. Parce qu'il se sentait coincé, il a pris le parti de devancer la révélation journalistique. Sans cette certitude d'avoir été découvert, nous ne saurions sans doute pas encore qu'il bénéficiait d'une gratification privée pour le poste le plus public qui soit. Pour lui, cette entorse à l'éthique, aussi fondamentale qu'elle puisse être, ne le troublait nullement et c'est pourquoi,il ne voyait aucun mal à dissimuler un émolument privé. Comment, sur une même base morale, pourrait-il être ému par la corruption et la malversation, même si elle est à la limite du légal ?
Je n'attend donc pas grand grand chose de Jean Charest qui a une vision légaliste des choses, mais à l'évidence, un sens moral, disons pour rester poli, déficient. Ce qui me fruste le plus c'est quand je regarde tous ces députés du parti libéral qui ont un devoir de représentation auprès de leurs commettants, ceux qui les ont élus en toute confiance et qui s'aplatissent tous comme des tapis devant une chef qui fait montre d'une mauvaise foi manifeste, un chef qui a perdu le sens de l'état et de la nation et qui se braque dans une attitude et une position définitivement beaucoup plus privé que publique.
On peut comprendre un Jean Charest qui se rend maintenant compte que les choses sont allés trop loin dans la compromission et qui comprend que beaucoup de gens de qualités, bien souvent, plus mal avisés que retords, seront, autant que les véritables vautours, entraînés et livrés en pâture devant l'opinion publique.
Si on peut comprendre l'entêtement de Jean Charest qui ne veut pas que les amis du parti paient les notes d'un party qui se termine avec beaucoup de casse, on ne peut toutefois pas endosser la lâcheté des députés libéraux qui se terrent tous comme comme des taupes et qui s'aplatissent comme des larves devant la direction d'un parti qui devrait être l'exécutant de leur vouloir.
Qui se comporte comme un tapis ne doit pas se plaindre si un jour on lui marche dessus.


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