Le carnage de la mosquée de Québec a obligé les médias à ouvrir leurs antennes à des immigrants, surtout de confession musulmane, mais aussi à d’autres, issus de pays non-musulmans.
C’est ainsi que l’on a été en mesure de constater, si on l’ignorait encore, que la qualité générale de la langue française de la quasi-totalité de ceux qui sont intervenus était bien supérieure à la langue parlée par les Québécois de souche.
Par exemple, ce n’est pas d’hier qu’on sait que les Haïtiens, les chauffeurs de taxi entre autres, manient la langue en respectant la syntaxe et usent d’un vocabulaire à faire rougir de honte nombre d’enseignants qui, eux, baragouinent le français.
Voilà un apport remarquable des immigrants à la survivance d’une langue trop souvent malmenée par les Québécois eux-mêmes. Et que dire des humoristes d’origines ethniques diverses, de Mariana Mazza à Rachid Badouri, de Boucar Diouf à Adib Alkhalidey, qui contrent par leurs prestations de qualité le piètre niveau de la langue parlée par tant d’autres humoristes aujourd’hui?
Franciser les immigrants
La décision du gouvernement libéral de couper dans les budgets de francisation des immigrants est inqualifiable culturellement et politiquement parlant. Et l’on sait que les spécialistes de l’enseignement du français réservé aux nouveaux arrivants sont souvent des personnes qui se sentent investies d’une mission. Celle de faire survivre le français grâce, en partie, aux immigrants venus vivre au Québec.
Il est incompréhensible que la détérioration accélérée de la langue parlée et écrite de centaines de milliers de Québécois – et cela déchire le cœur de l’écrire – provoque si peu d’intérêt. Notre indifférence à ces questions en dit long sur notre avenir linguistique.
L’apport immigrant à la perpétuation du français est réel, mais encore faut-il que les Québécois résistent à la franglicisation, donc à la créolisation de la langue ancestrale.
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