Les cinq conditions révolutionnaires pour le Québec

Tribune libre

1. VOLONTÉ DE CHANGEMENT ET IMPLICATION
Si on veut avoir une chance de changer les choses, il faut premièrement vouloir changer et il faut savoir quoi changer. Si vous entendez quelque chose qui vous choque et que vous croyez qu’une telle situation ne devrait pas arriver, ne vous assoyez pas dessus, dénoncez. Lorsque j’entends dire : «De toute façon, on ne peut rien faire.»C’est exactement cette phrase le problème du Québec. Si vous pensez que vous ne pouvez rien faire, détrompez-vous. Dénoncer est déjà une première étape, un grand pas dans la bonne direction. Pas besoin d’avoir un BAC pour dénoncer une situation inacceptable. Il faut se dire que l’on est rarement seul à juger une situation inappropriée et si tout le monde se dit : «quelqu’un d’autre le fera», c’est le contraire qui arrivera et personne ne le fera. Il existe même une grande quantité de groupes de pression pour plusieurs excellentes causes. Par exemple, le Mouvement citoyen national du Québec qui a dénoncé la corruption et le dysfonctionnement du gouvernement Charest.
Pour changer la mentalité d’une patrie ainsi que son système injuste, il faut l’implication de tous ses patriotes! Il faut lâcher le statut quo et se dire, je suis citoyen, cela me donne beaucoup de droits, mais en retour, j’ai un devoir envers ma société. Des gens se sont durement battus pour la démocratie de sorte qu’aujourd’hui, on a le droit de vote. On a tous le devoir de s’en servir et de s’en servir de façon consciente et intelligente, car un vote dans l’ignorance n’est pas digne d’un citoyen.
Il faut changer notre mentalité et arrêter de se contenter de regarder les nouvelles en se disant qu’on vit dans une société sans bon sens. Il faut agir et prendre nos responsabilités, car NOUS AVONS TOUS LE POUVOIR. C’est le sens même de la démocratie. Arrêtons d’en vouloir au gouvernement, car s’il est mal géré, s’il ne fait pas attention à nous, c’est la faute de tout un peuple qui ne prend pas ses responsabilités, pas seulement celle des politiciens. Si vous en avez assez que le gouvernement se foutes de vous, montrez-lui l’exemple et arrêtez de vous foutre des problèmes sociaux!


2. VISION DE SOCIÉTÉ
Un gros problème du Québec qui est commun aux autres sociétés occidentales est l’individualisme. Bien sûr, je ne nie pas le fait que pour avoir une société juste, il faut que chacun fasse sa part et que si un seul ne la fait pas, on perd tout équilibre qui mène à une société injuste et inéquitable. Je reprends l’exemple de l’aide sociale. C’est vrai qu’il y a des abuseurs, des fraudeurs et une quantité de gens qui profitent du système. Il faut cependant se rappeler que de laisser pâtir les gens dans le besoin n’est pas la bonne façon d’éliminer les profiteurs, car ce sont eux qu’il faut punir, pas les gens qui ont besoin de l’aide sociale.
Cet exemple est aussi valable pour l’aide humanitaire à l’extérieur de l’État. Lorsque l’on fait partie d’une société, telle le Québec, oui il est primordial de se soucier de son bien-être individuel, mais cela ne doit pas être fait au détriment de la société. Se contenter de notre petit bonheur personnel sans penser aux autres qui n’ont pas notre chance n’est pas faire sa part pour la société. C’est presqu’aussi pire que d’abuser du système comme les fraudeurs de l’aide sociale.
Tout le monde doit faire ce qu’il peut pour améliorer la société québécoise. Parfois, on a tendance à se dire que la société ne nous apporte rien de bon et on a l’impression qu’elle ne fait rien pour nous à part nous voler en taxes et en impôts, mais lorsque vous allez à l’hôpital et que l’on vous demande de sortir votre carte soleil au lieu de votre chèque de quarante mille, êtes-vous content de faire partie de la société québécoise? Quoiqu’il en soit, nous sommes tous libres de s’écarter de la société, rien ne nous retiens, mais en société, chacun doit faire ce qu’il peut selon les ressources que l’on possède. C’est le devoir d’une société de protéger les plus faibles.
Pour ce qui est des abuseurs et des profiteurs, il faut les repérer et les condamner, mais pour en arriver là, il faut que chacun fasse sa part pour les dénoncer. Le gouvernement ne peut pas tout voir par lui-même et lui laisser toutes les responsabilités revient à lui laisser le pouvoir absolu et ça, ce n’est pas de la démocratie.

3. OUVERTURE D’ESPRIT
Dans le monde actuel, que l’on soit québécois, chinois, européen ou africain, il est tout simplement impossible de rester fermé sur sa culture sans avoir à en côtoyer d’autres. Avec la mondialisation, on ne peut que parler notre langue maternelle, qu’accepter nos croyances et nos valeurs et que côtoyer des gens de notre nationalité. C’est juste impossible! Les préjugés n’ont plus leur place dans une société et ce, depuis longtemps.
Particulièrement au Québec, vu que notre population est vieillissante, nous avons grandement besoin d’immigrants, ce qui nous amène le multiculturalisme. Avant de juger ces nouveaux arrivants, par leur origine ethnique, il faut les connaître. La vision d’un Québec autonome repose entièrement sur la collaboration de ces immigrants au sein de notre société, car les « Québécois pures souches » sont trop peu nombreux pour former une nation, un pays. Suite à l’épisode des accommodements raisonnables et de la Commission Bouchard-Taylor, il est assez fréquent d’entendre des Québécois insulter les immigrants qui contournent les lois à cause de leur religion, leur culture ou même leur langue étrangère, mais c’est à qui de faire les lois au Québec? Si nous ne les appliquons pas, c’est notre faute, pas celle des immigrants qui tentent seulement de s’intégrer sous un regard de plus en plus sévère, contenant de plus en plus de préjugés face à eux. Ils sont pourtant essentiels à notre société.
Encore là, c’est notre responsabilité en tant que citoyen québécois d’intégrer les nouveaux québécois, de leur apprendre que nos lois doivent être respectées peu importe leur religion ou leur culture, que c’est pour éviter une sorte de favoritisme qui est une forme de discrimination. Je vise plus précisément les régions du Québec qui sont fermés face aux autres cultures. «Des étrangers, des autres races». C’est la peur de l’inconnu et c’est tout-à-fait normal, mais sortez de chez vous! Les immigrants ne mordent pas, après tout, ils sont là pour améliorer leur sort et en même temps, ils peuvent améliorer le nôtre. Malgré leurs différences, leur objectif est le même que tous les citoyens québécois : vivre heureux dans une société juste et équitable pour tous.
C’est d’ailleurs souvent la raison pour laquelle ils ont quitté leur pays d’origine et nous devrions nous sentir valorisés par le fait qu’ils choisissent le Québec, car cela prouve qu’ils ont confiance en notre société. Il suffit de les inclure dans nos projets sociaux et nous en seront les grands gagnants. S’ils ont du mal à s’intégrer au Québec, c’est notre faute, car on les laisse contourner nos lois, on est choqué et on devient raciste. Ils se sentent rejetés et par conséquent, s’écartent de la société en s’impliquant dans les milieux criminels ou ils perdent leur motivation à utiliser leurs compétences pour faire avancer la société qui les accueille.
Si on les regarde différemment et si on s’ouvre à eux, il sera plus facile pour eux de s’impliquer dans notre société. Le Québec a besoin de tous son monde pour s’améliorer et qu’on le veuille ou non, en 2010, on ne peut pas devenir un pays en étant déconnecté des autres réalités qui nous entourent et ce fait s’applique aussi aux nouvelles idéologies, bref, à tout ce qui est nouveau et différent des normes actuelles. Après tout, l’époque où l’on persécutait les gens qui affirmaient la sphéricité de la Terre est bien loin derrière nous!

4. L'ÊTRE HUMAIN, UNE PRIORITÉ
Dans notre société moderne, dans la culture de masse occidentale, les décisions qui sont prises en politique ont trop souvent pour priorité l'argent. Rien de mieux que les guerres actuelles pour le démontrer, car derrière elles, derrière leurs motifs "humanitaires", "démocratiques" ou "pacifiques", il y a souvent des raisons économiques, comme avoir un œil sur les ressources naturelles profitables présentes dans le pays où les forces militaires interviennent. Vu le désintérêt de la population envers la politique, donc envers les décisions qui sont prises pour la société, ces décisions se font plus souvent qu'autrement au profit des "business" qui ont pris la grande majorité du pouvoir politique.
Comme la population en général ne prend pas sa place, les "bourgeois" l'achète, littéralement. Nous devons reprendre notre place par des combats démocratiques afin que l'on prenne des décisions qui veilleront au bien-être des êtres humains qui sont, à mon avis, beaucoup plus importants que des bouts de papier appelés argent. Oui l'économie est essentielle au bien-être d'une société, mais elle ne doit pas être considérée en négligeant les humains et la population plus vulnérable à laquelle il faut donner une chance égale à celle de tous les autres de se développer sainement. Lorsque cet avancement sera faite, là nous pourrons parler de justice. Par exemple, l'enjeu des personnes âgées qui ont dans certains cas, des conditions démesurément plus lamentables que des prisonniers. Nous devrions les aider en priorité.


5. LA SOUVERAINETÉ Pour prendre NOS décisions selon ce qui NOUS convient
Je comprends les idées de réticence face à la souveraineté du Québec, pour les avoir déjà partagées moi-même. Il y a en fait trois principales causes qui font en sorte que des Québécois peuvent s'opposer à l'indépendance de leur nation. Premièrement, le manque de connaissances, tout simplement, peut amener des gens à prendre une position non fondée ou encore influencée par rapport à la souveraineté. Deuxièmement, lorsque l'on n'a pas de sentiment d'appartenance envers la nation québécoise, on n'est pas porté à vouloir défendre les intérêts du Québec, car on ne les partage pas. Troisièmement, l'idée de l'acculturation extrémiste qui pousse des gens à se détacher de toute nation, de toute culture dans le but de former un monde uni à dans une seule "nation", la nation humaine. Il est normal que lorsque l'on adhère à cette idée, on ne veuille pas défendre une nation en particulier, puisque l'on en veut plus.

Malgré toutes ces raisons, il est essentiel qu'une nation soit libre pour pouvoir se développer pleinement selon ce qu'elle désire vraiment et non selon ce que la majorité dominante de son pays désire. Il faut bien comprendre que le nationalisme n'a qu'une seule forme. Dans tous les cas, ce mouvement naît dans un pays regroupant plusieurs nations (comme le Canada). Dans tous ces cas, en démocratie, il est inévitable qu'une nation soit dominante par son poids démographique qui lui donne un poids politique proportionnel. Dans ces pays, les nations mineures ont de la difficulté ou ne peuvent tout simplement pas prendre des décisions qui servent leurs intérêts, puis que la nation dominante profite de sa majorité pour servir ses propres intérêts, souvent au détriment des nations minoritaires. Celles-ci veulent donc cesser d'être dirigées par une autre nation qui ne partage pas les mêmes intérêts qu'elles et elles demandent leur indépendance ou lutte pour l'obtenir. Le Québec est loin d'être la seule nation dans cette situation. On n'a qu'à penser à la Yougoslavie qui était sous domination serbe. Toutes ces nations slaves ont aujourd'hui leur indépendance. Si elles ont été capables, pourquoi le Québec qui jouit d'un meilleur niveau de développement que ces États ne pourrait-il pas être un État indépendant sans avoir besoin du fédéral?

Une fois que l'on a compris ce que représente le mouvement nationaliste, chaque citoyen se doit de connaître les enjeux de sa nation. Pour ce qui concerne le Québec, voici les principaux enjeux de son mouvement nationaliste, soit la souveraineté.

- Défense de la langue française, parce que les Québécois francophones ne cessent de perdre du poids démographique dans une confédération qui n'a aucunement intérêt à la défendre. Elle le fait par contrainte grâce aux pressions des Québécois qui auront de moins en moins d'importance pour le gouvernement fédéral en raison de cette perte de poids politique relié à sa perte de poids démographique.

- Possession de ses ressources naturelles (maîtres chez-nous). Le Québec possède un territoire très riche en ressources naturelles, cependant, il n'en est pas l'unique possesseur, puisqu'il doit partager les pouvoirs pour les gérer avec le gouvernement fédéral. Il ne peut donc pas toutes les exploiter afin qu'elles lui soient le plus profitables possible en raison du principe de la nation dominante qui fait servir ses intérêts avant celles du Québec, nation mineure.

- L'immigration, parce que le Québec ne possède que la moitié des pouvoirs pour la gérer et ce, même s'il est une société distincte du reste du Canada. Qui dit société distincte dit aussi besoins distincts, notamment en ce qui concerne l'intégration des nouveaux arrivants. Les Québécois subissent une dénatalité alors que les Canadiens anglais connaissent en général une croissance démographique ou du moins, une stabilité, ce qui joue beaucoup sur les besoins en matière d'immigration.
Est-ce normal que ce soit un même gouvernement qui gère une aussi grosse partie de l'immigration pour des sociétés n'ayant pas les mêmes besoin? En plus, comme la société distincte québécoise est minoritaire autour de ce gouvernement, ses besoins sont loin de passer en premier.

-Intérêts et priorités divergents (environnement, relations internationales, privé vs public etc...)On peut penser à Kyoto que Québec voulait signer, aux sièges à l'ONU que le Canada a perdu pour des raisons auxquelles les Québécois s'opposaient en majorité ou encore aux nationalisations des ressources naturelles au Québec vs la puissance du privé au Canada anglais (notamment chez les pétrolières en Alberta qui en passant, profitent plus aux Américains qu'aux Canadiens)...


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