Les autres "pleureuses"

Tribune libre

Caroline,
Me voilà. J’arrive de la Vigile du Samedi de Québec. Il y avait un soleil qui donne l’espoir et un vent qui défrise... Est-ce un présage? Et la chanson de Vignault animée par Jean-François Vallée: "Tu peux ravaler ta romance" à l'intention de ce Canada usurpateur. J’avais renoncé à l’idée d'y présenter un texte devant la pauvre représentation prévue samedi et dimanche dernier. Je n’étais pas accordée au projet tel que prévu. Mais je dois avouer qu’encore une fois, malgré les embuches, Luc Archambault - Pauline Dufour - ont tiré leur épingle du jeu.
Mais là n’est pas mon propos. Je veux plutôt vous poser quelques questions. Et pour ce faire, je vais tâcher de me positionner comme quelqu’une de neutre. Mais pour moi, le terme de « pleureuses » réfère ici aux personnes qui se lamentent et crient pour confirmer que quelqu’un est bel et bien mort et qu’il faut passer à autre chose, fût-ce en hurlant.
Supposons, oui, que le PQ est une bouteille de champagne périmée ou une vieille picouille, une vieille bagnole sur ses derniers milles, ou un repaire de carriéristes, d ‘ambitieux(ses), de traîtres, et ses membres des « inconscientEs » aveugléEs et dépasséEs... Des espèces de déficientEs. Supposons donc que vous avez raison et que l’existence du PQ tire à sa fin; que, comme le Bloc, il sera – et vous n’êtes pas la seule à le « prédire » - rayé de la carte à la prochaine élection. Supposons même que ce soit là une perspective réjouissante et favorable. Supposons. Alors; je veux savoir... Je veux un cours d’Indépendance pratique 101 d’urgence. Et sans échappatoire. Sans plus de procès du PQ – IL est mort, mettons. On n’en parle plus! pour se mettre plutôt à parler enfin de VRAIEs solutions efficaces et réalistes de rechange. Si vous ne parlez plus du PQ, vous parlez de quoi? Je serais curieuse de relever tous les titres de Vigile, depuis un bail, qui, tout en le reniant, s'y attardent. Comme quelqu'un qui passerait son temps à parler de son ancienne blonde - ou blond et pas tellement de la nouvelle - nouveau.
Mais au préalable, parlons-en quelques instants encore pour me permettre une petite satisfaction : je me demande chaque fois que je lis ou entends - comme tantôt sur la ligne « vigilante » - des propos qui se rapprochent des vôtres: qu’est-ce qui fait donc autant plaisir à certainsEs dans le fait d’envisager cette perspective de la défaite et de l’humiliation du PQ? Deux personne en tremblaient de rage tantôt devant moi! Cette délectation devant la présomption qu’il va bientôt mordre la poussière? À part, bien sûr, les réponses qui originent des désirs de vendetta personnelles faisant suite à des petites guéguerres - ou grandes guerres - intimes, inévitables dans quelque organisation que ce soit qui réunisse des humains avec toutes leurs richesses mais aussi leurs bassesses. J’imagine que nous avons tous quelques exemples ou vécus facilement en tête. Autrement, exceptions faites de ces déceptions et rancunes tenaces, de quoi se nourrit cette satisfaction? Voire cette sorte de jouissance anticipée? Car, il reste qu’une bonne proportion de personnes désireuses de voir se faire l’indépendance du Québec, des alliéES donc en principe, supportent toujours ce Parti, s’y investissent et s’y identifient. Avons-nous si peu de respect et d’égards entre nous? Cela me questionne vraiment.
Peut-être certainEs répondraient-ils, sans aucune hésitation, que c’est parce que le PQ nuit à la cause et retarde l’avènement de l’Indépendance. Alors me viennent les questions de deuxième ordre. Le cas échéant, mettons la déchéance du PQ en novembre ou même en mai prochain - et les « pleureuses » rangent leurs mouchoirs - qu’y a-t-il alors à l’horizon pour un redressement de la colonne vertébrale indépendantiste? Que pouvons-nous imaginer et inventer pour les dix prochaines années, en terme de démarche efficace vers le but? Que se passera-t-il une fois le PQ rayé de la carte? Rapidement, des États généraux desquels on se réjouirait de le voir exclu, avec tout son monde, et l’orchestration d’un nouveau départ ? Comment s’orientera alors cette action commune? Quel parti ou organisme RASSEMBLEUR prendra la relève? Québec solidaire? P.I ? Un autre? Le groupe de Legault? Cap sur l’Indépendance? Les divisions s’estomperont-elles de facto? Une démarche collégiale, vraiment ? Sans leaders, afin d'éviter ces « chefFEs » que l’on abhore? Et qu’en sera-t-il des égos de toutes sortes, qui attendent leur tour? Et de la population? De ce peuple « souverain » que l’on souhaite convaincre ? Aura-t-il envie lui aussi d’y croire? De recommencer à s’instruire, à parler de souveraineté ou d’indépendance? Ou ne s’enfargera-t-il pas les pieds et les bulletins de vote dans les cadavres ? J’ai peut-être l’air de faire du cynisme mais non. Pour moi, ces questions pratiques et non théoriques n’ont pas encore reçu de réponses. Moi, je ne les entends pas clairement. Et personne ici ne m’a amenée à imaginer le COMMENT ils/elles voient les choses se dérouler dans la réalité réelle après la mort du PQ. J’entends bien certainEs INDÉPENDANTISTES qui croient être les seulEs « vraiEs » ruer dans les structures, réclamer le passage à l’acte immédiat, excommunier tout ce qui ne loge pas dans leur chapelle mais encore... S’ils ont raison; COMMENT?, demain matin? Sitôt le PQ renversé par leurs soins?
Pour ma part, peut-être suis-je idiote mais je n’ai jamais reçu de réponse ici – ou ailleurs - à cette question du Comment? Le jour où j’en recevrai une qui me satisfasse vraiment et qui me convainque de sa faisabilité, j’envisagerai de ne plus soutenir le PQ si l’autre avenue m’apparaît plus efficace. D’ici là, ça me semble toujours la seule voie praticable.
Cordialement, Caroline,
Nicole Hébert


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23 commentaires

  • Marcel Haché Répondre

    16 septembre 2011

    C’était prétentieux de ma part de prévoir que vous n’auriez pas de réponse à votre présent texte. Vous en avez reçu beaucoup de réponses. Mais aucune, me semble-t-il—absolument aucune—satisfaisante à l’égard des questions que vous « mettiez sur la table ».
    La facilité de « prédire » des bloggeurs est grande, et d’autant plus qu’elle est sans conséquence pour eux, pour moi aussi. Un regret, un espoir, une simple opinion, un soupçon, une rancœur, une crainte, un intérêt personnel et quoi encore, le pire et le meilleur, n’importe quoi peut très bien se transformer soudainement par la variété de nos perceptions et notre insondable légèreté-- quand cela n’est pas puissamment instillé, n’est-ce pas, dans l’intimité et l’impunité du pseudonyme-- tout peut se transformer facilement en Prédiction, et participer tout aussi bien à la plus brave mais aussi souvent à la plus lâche des cabales, dans l’obscurité de l’anonymat.
    Elle doit partir. Elle partira. Elle est partie. Elle est morte. Bon débarras.
    Elle va rester. Elle va se battre et mener un grand Combat.
    Notre Cause est juste. Je ne sais pas si nous vaincrons. Je ne sais pas si Pauline Marois restera. Je crois de plus en plus qu’elle le mériterait bien. Mais ce n’est pas son mérite qui compte, c’est sa détermination. Je crois qu’elle en a. Je crois qu’elle en a…
    Salutations à vous.


  • Luc Archambault Répondre

    11 septembre 2011

    @ Jacques Noël,
    On est dans la chapelle, pas parmi la plèbe.
    Sur la Place du peuple souverain du Québec nous sommes pas mal plus proche de la plèbe que vous ne le serez jamais derrière votre ordi à disqualifier notre commission citoyenne.
    Mais comme vous n'êtes pas des nôtres vous ne savez pas que cet été les samedis du Festival d'été des dizaines milliers de personnes sont passé devant nos bannières pour se rendre sur les Plaines assister aux spectacles de groupes comme Metallica... Au lieu de voir un place vide, nous étions là avec nos drapeaux du Québec et du Canada tête-bèche affichant la détresse démocratique de l'État du Québec/Canada. Hier samedi 10 septembre, ils étaient des centaines, qui voyaient autre chose qu'un vide. Disqualifier ça, n'est pas fertile.
    Il n'y a pas de radio, ni de journaux, ni de télés dédié,es. Qu'est-ce qu'on fait ?
    On fait quelque chose ou pas ? À part souhaiter cet avènement que je souhaite aussi, que faites-vous ?
    Vous disqualifiez ce qui seul pourra renverser ce Régime collabo. Car même s'il y a un jour, une radio, un journal, une télé de masse en mesure d'informer les québécois,es correctement, il faudra bien quelque chose à couvrir. Dont la commission citoyenne d'aucun,es. Al jaazira a couvert des manifestations... pas des gens assis devant leur ordi qui disqualifiaient les manifs.
    Alors quand vous déciderez de faire quelque chose de fertile, quand vous vous serez des nôtres un bon samedi à venir, comme d'autres qui comme vous attendent le grand soir de la radio souveraine, ou je ne sais quoi qui ne vient pas, les médias auront quelque chose à couvrir qui soit autre chose que les sourires ou les colères du maire Labeaume. Nous étions 35 et Le Soleil nous a couvert. Si nous sommes 100, 200, 1 000... il ne nous couvrira pas... VRAIMENT !?

  • Archives de Vigile Répondre

    11 septembre 2011

    Mme Hébert
    Désolé de ne pas avoir signé le texte précèdent...
    simple distraction...
    Sylvain Marcoux

  • Archives de Vigile Répondre

    11 septembre 2011

    Mme Hébert...
    Si je sais lire ? J'avais également cerné vos deux principales questions... lesquels j'ai d'ailleurs répondu... plus une troisième, celle concernant le fameux «respect» entre «nous»... Donc trois principale question... Alors, effectivement, je sais lire...
    EN ce qui concerne votre hypothèse qui affirmerait qu'il serait simpliste de faire le procès du PQ en deux paragraphes... Effectivement, deux paragraphes, c'est trop simple.
    Mais puisque vous semblez savoir lire... mais que vous n'ayez pas le temps de faire vos recherches seules... pour ne pas dire vos devoirs.
    Prenez le temps, à la fois d'en connaître sur un auteur... et sur un sujet en particulier; «l'imposture péquiste». Je n'ai pas l'habitude de faire des déclarations «en l'air»...
    Bonne lecture
    p.s. Paradoxalement, votre attitude envers le PQ... attitude de «foi aveugle»... que l'on retrouve encore chez des milliers de péquistes... confirme justement la seule «opinion» (et non fait) que j'abordais dans mon commentaire précèdent... à savoir que malheureusement, il va falloir attendre que le PQ s'éffondre avant de repartir sur des nouvelles bases...
    http://www.vigile.net/spip.php?page=rss-aut&id_auteur=3403

  • Nic Payne Répondre

    11 septembre 2011


    Permettez-moi une rectification :

    Je n'ai pas " appuyé " la proposition Crémazie. J'étais d'avis qu'il s'agissait, en principe, d'un progrès par rapport à la proposition de programme officielle, mais que, malheureusement, en pratique, cette proposition ( Crémazie ) risquait d'être totalement soluble dans l'esprit de la gouvernance souverainiste.
    Merci,
    NP

  • Nicole Hébert Répondre

    11 septembre 2011

    En guise de complément:
    D'abord, il y a le commentaire de M. Payne qui m'a laissée sur l'impression que mon ton ici était peut-être acrimonieux. Si c'était le cas, j'en suis désolée; ce n'est pas mon intention d'agresser qui que ce soit.
    Et surtout, il y a deux textes de la Tribune libre d'aujourd'hui qui rejoignent mon opinion. Le premier - qui a cependant le défaut de n’être pas signé – sur la question d’un nouveau parti, ce qui semble être l’option privilégiée par M. Payne, à qui je précise d’ailleurs que, pour ma part, je n’en vois ni la pertinence ni le besoin, c'est pourquoi je n'en considère pas l'éventualité :
    http://www.vigile.net/M-Aussant-ceux-qui-mettraient-au
    et les conclusions de M. Barberis dans le suivant :
    http://www.vigile.net/Constitution-provinciale-et
    Si ce n'est déjà fait: bonne lecture,
    Nicole Hébert

  • Archives de Vigile Répondre

    11 septembre 2011

    35? 50 personnes? Ca ne change rien. On est dans la chapelle, pas parmi la plèbe.
    Pour rejoindre le chauffeur de camion, jammé sur le Pont Champlain, l'agriculteur de St-Tite qui se lève à 4 heures, la serveuse du Tim Horton qui court entre deux clients et l'étudiant du cegep entre deux cours, faut un mass média. Idéalement une télé, mais au départ une radio ferait l'affaire.
    Pour le printemps arabe et Al Jazeera
    http://www.loriental.info/politique/712-ondes-de-choc-al-jazeera-et-le-printemps-arabe.html
    http://tunisitri.wordpress.com/2011/08/25/la-guerre-mediatique-dal-jazeera-contre-les-regimes-arabes/
    «Tout a commencé en Tunisie. Pendant plus d’un mois, Al Jazeera a été le seul média dans le monde à parler de l’affaire de Bouazizi. Confiné dans sa rubrique maghrébine à 22h, la médiation des événements en Tunisie s’est développée vers janvier 2011

  • Nicole Hébert Répondre

    11 septembre 2011

    @Monsieur Payne,
    Je suis honorée de vous lire. Et oui, ce sont là de vraies questions, quoi que vous en décidiez d'autorité on dirait! Mais avant même que d'aborder votre texte, je savais très bien ce que vous me diriez. Vous avez décidé une fois pour toute que je n’étais qu’une incorrigible partisane et vous n’en démordrez pas. Tout ce que je pourrais vous dire ne vous ferait pas changer d’idée. Je ne partage pas votre avis donc, je suis dans l’erreur. J’appuie actuellement le PQ, donc, je suis partisane. Vous avez appuyé la proposition Lapointe, ai-je alors prétendu que vous étiez partisan du groupe Crémazie? Et, avec tout le respect que je vous porte, je vous assure que non, vous n’avez pas répondu - ni en long, ni en large, etc... - à la seule question que je vous pose à vous et à d'autres - : COMMENT? Je sais ce que vous croyez et ce que vous prétendez fort habilement vouloir mais je ne connais pas la façon dont vous comptez y parvenir. Et je suis désolée si vous avez investi tous ces efforts en pure perte pour atteindre mon intelligence. Sortez-moi le texte où vous avez répondu clairement à ma question et je réviserai mes prétentions... Quant aux états d’âme que vous me prêtez, ça me rappelle ce qu’on disait de René Lévesque qui ne voulait pas, paraît-il, que les femmes aient des « états d’âme » en sa présence! La seule émotion qui m’envahisse à ce propos – mais rassurez-vous je la contrôle bien – c’est un profond agacement devant toutes ces paroles dépensées ici pour parler du PQ par des gens qui le renient - et c'est leur droit - et prétendent souhaiter une autre façon - politique ou autre – de réaliser l’Indépendance mais sans jamais la « mettre clairement sur la table ». Et j’aurais le même agacement si l’on s’attaquait sans en démordre à Québec Solidaire. Alors, lorsque vous m'invitez à la mesure, je vous retourne l'invitation. Il y a longtemps que l’on a tout lu ici sur le sujet. Pourrait-on enfin passer à autre chose, comme plusieurs d'entre-vous le souhaitent? Passons-y. Vivement qu’on les lise ici, plutôt que les procès du PQ, ces avenues si alléchantes devant nous!
    Passons ces autres avenues au crible.
    Quant aux mots que j’inventerais... là, j’avoue que vous me perdez... Tout ça cordialement M. Payne. Au fond, puisque je vous estime, je préférerais être de votre avis...
    @ M. Noël,
    votre commentaire me donne à penser que vous n'avez pas lu mon texte mais tant pis! Pour ma part, je me réjouis que les efforts de Luc Archambault et ses acolytes commencent à porter fruit. En voilà un autre qui n'arrive pas à me faire voir le COMMENT son postulat puisse engendrer du concret et dépasser les voeux pieux. Je trouve son idée convaincante alors, lorsqu'il me démontrera qu'il est possible de la voir être récupérée de façon efficiente (?), ou que je le trouverai moi-même, je passerai peut-être à autre chose.
    Nicole Hébert

  • Luc Archambault Répondre

    11 septembre 2011

    @ Jacques Noël
    D'abord nous n'étions pas 10 personnes, nous étions ± 35 et nous avons lu des textes devant plus de 200 personnes qui passaient par là. Plusieurs s'y sont intéressé,es. Un média de masse en a fait état, mais sans annoncer le fait que cette démarche est récurrente tous les samedis. Pourquoi !? Parce qu'ils craignent la rue, la commission citoyenne, et il faudrait nous taper dessus parce que nous ne sommes pas 1000 ? Vraiment !?
    Ça donne quoi de dire qu'une commission citoyenne ne donne rien ?
    Ce n'est certainement pas ça qui va nous pondre des médias utiles.
    Ce n'est pas soustraire qu'il faut, mais additionner.
    Et, le printemps arabe n'est pas le fait d'Al Jazeera. Ce ne sont pas les médias qui ont renversé les régimes de Tunisie et d'Égypte, mais bien plutôt le fait que les Tunisiens et Égyptiens sont sortis dans la rue. RIEN d'autre !
    Et au début, ils n'étaient qu'une poignée de proches se montrant solidaires d'un vendeur itinérant s'étant immolé par désespoir après qu'on lui eut retiré son permis. Ce qui a attiré l'attention du monde entier. Ces Régimes sont tombés seulement parce que le peuple est descendu dans la rue, quittant leur clavier d'ordi et cessant de lire les journaux, pour se commettre là où ça compte, dans le vrai RASSEMBLEMENT.
    Ici, aucune immolation. Seulement un commission citoyenne que votre infertile dénigrement ne saura ni ne parviendra à disqualifier et néantiser. Et pas davantage que la censure des médias de masse et autres.
    Opération VIGILE du samedi Québec | Montréal | Mont St-Hilaire | Gatineau

  • Nic Payne Répondre

    11 septembre 2011


    Madame,
    Sont-ce là de vraies questions, ou plutôt l'affirmation de votre inébranlable désir de voir le PQ se maintenir ?
    On a répondu autant que faire se peut, en long et en large, de gauche à droite, de haut en bas, de toutes les façons possibles, et on continue de le faire, aux interrogations que vous soulevez ici; Pourtant, je le sais parceque je vous lis toujours avec intérêt, vous répétez systématiquement qu'on ne vous répond pas. N'est-ce pas, au minimum, un peu court ?
    On le sent d'emblée quand on vous lit, vous prenez avec beaucoup d'émotion ce qui se dit sur le Parti Québécois.
    Ainsi, vous noircissez allègrement le trait lorsque vous évoquez ceux qui le critiquent, en faisant non pas une synthèse ou une moyenne de leurs arguments, mais plutôt en assemblant dans une caricature ce qu'ils ont pu dire de plus extrême, et en y ajoutant des mots exorbitants de votre cru.
    Revenons donc à un peu plus de mesure.
    Je ne sais pas si le PQ disparaîtra. Mais je sais que la nature politique a horreur du vide et que, comme ce parti est à toutes fins pratiques, déja disparu en tant que parti indépendantiste, on peut certainement imaginer l'apparition d'un nouveau parti mettant de l'avant cet objectif.
    Le PQ propose aujourd'hui une philosophie connue et déja amplement mise en pratique : gouverner pour créer des conditions favorables, sans engagement indépendantiste immédiat.
    Cette démarche a été un échec -- en ce qui a trait à l'indépendance --, tant pour le PQ que, plus récemment, pour le Bloc qui y adhérait même s'il ne se destinait pas au pouvoir, et rien ne permet de croire qu'il y a de bonnes chances qu'il en soit autrement à l'avenir.
    Dans de telles circonstances, pourquoi donc tellement craindre l'avènement d'un nouveau parti, construit notamment sur des enseignements de la riche expérience péquiste, et ainsi, peut-être, exempt d'une certaine quantité de manies et de stigmates encombrants ?
    Ou pourquoi, à tout le moins, ne pas accueuillir avec un peu plus d'empathie les arguments de ceux qui n'adhèrent pas au PQ ?
    Je vous propose, Madame, une perspective un peu moins partisane. Libre à vous d'en faire l'essai. Vous pourriez vous y sentir plus à l'aise que vous le ne croyez. Sortir de l'antagonisme partisan permet une sorte de réconciliation avec ses compatriotes qui n'est pas désagréable du tout. Au cas où je vous semblerais cynique ou moqueur, sachez que je vous dis ceci en toute sincérité.
    Mes hommages,
    NP

  • Archives de Vigile Répondre

    11 septembre 2011

    Le Soleil a consacré un court article aux pleureurs...
    On revient toujours au même maudit problème que je dénonce depuis des années: ON N'A PAS DE MÉDIAS! On n'a pas de médias électroniques pour se faire entendre. On parle dans le vide, à 200 convaincus. Pis on s'astine entre nous...
    Ca donne quoi aller lire des textes devant 10 personnes devant l'Assemblée nationale? Zéro pis une barre. Faut un média électronique pour aller chercher le 20% de mous qu'il nous faut pour faire l'indépendance. Ce 20% de mous ne sera jamais devant l'Assemblée nationale, par un beau samedi ensoleillé.
    PS: le printemps arabe serait impossible sans Al Jazeera. La Révolution tranquille aurait été presqu'impossible sans Radio-Canada. Il nous faut un média électronique, ca urge!
    http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/la-capitale/201109/10/01-4433523-lartiste-luc-archambaut-plaide-pour-un-moulin-a-paroles-recurrent.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_la-capitale_577_section_POS1
    Ian Bussières
    Le Soleil

    (Québec) L'artiste et militant souverainiste Luc Archambault aimerait voir le Moulin à paroles, cet événement tenu en 2009 pour commémorer le 250e anniversaire de la bataille des plaines d'Abraham, revenir chaque année.
    Avec quelques acolytes, M. Archambault a choisi de souligner samedi le 252e anniversaire de la bataille et le deuxième anniversaire de ce grand spectacle oratoire où diverses personnalités ont lu durant 24 heures des textes ayant marqué l'histoire du Québec.
    En compagnie de l'historien Michel Lessard, de l'économiste Éric Gourdeau et d'autres militants souverainistes, il a donc fait la lecture de textes choisis devant une poignée de militants réunis devant l'Assemblée nationale.
    «C'est un bien modeste moulin à paroles que nous faisons aujourd'hui, mais il est important pour nous de souligner l'histoire et d'en tirer des leçons. Ce serait une bonne chose que cet événement revienne à chaque année sur les Plaines. Sébastien "Batlam" Ricard de Loco Locass, qui était l'un des initiateurs du Moulin à paroles, nous appuie dans notre démarche», a-t-il commenté.
    M. Archambault préconise une méthode un peu différente pour que le Québec puisse devenir un pays. Il souhaiterait voir le gouvernement du Québec s'engager à invalider l'État canadien parce que le Québec n'a jamais ratifié la Constitution. «Il se créerait ainsi un vide étatique qui serait comblé par un nouvel État québécois qui aurait une vraie base démocratique», résume-t-il

  • Nicole Hébert Répondre

    11 septembre 2011

    @ M. Gascon,
    Je vous cite: "Pour le pauvre (!!?) peuple, sans le PQ point de salut !"
    C'est moi qui m'exclame devant le "pauvre". Nous ne demandons qu'à bénéficier de votre imagination, Monsieur. C'est ce que je vous demande: dans QUOI le voyez-vous le salut? Mais si vous souhaitez accompagner le "pauvre peuple souverain" dans sa démarche, il faudra peut-être d'abord l'aborder avec un peu plus de considération, non?
    Salutations,
    Nicole Hébert

  • Nicole Hébert Répondre

    11 septembre 2011

    Ouf!... par où commencer à réagir? Voilà une autre question...
    @ M. Marcoux,
    Vous en avez compté trente mais non; si vous m'avez bien lue, vous aurez compris que je n’en ai que deux, les autres sont des « sous-questions ».
    1) Pourquoi autant de mépris et de jouissance à l’idée de voir le PQ mordre la poussière ?
    2) À ceux qui, comme vous, Caroline Moreno et autres, considèrent que le PQ est moribond - ils l’ont « croqué » et sont presqu’assurés que ce n’est qu’une question de peu de temps - je demande qu’ils me parlent, NON PLUS DU PQ mais de « leur » scénario de rechange privilégié, sitôt le PQ inhumé.
    Caroline Moreno m’expose le sien : c’est simple : une Assemblée constituante, la déclaration d'Indépendance, une constitution et un gouvernement provisoire et hop! le tour est joué et Charest ...out »... Je n’arrive pas à souscrire à la « simplicité » de cette trajectoire. Et vous? Quelqu’un a suggéré que oui, les supporteurs actuels du PQ, nous étions des naïfs mais je me demande sincèrement qui est réaliste ici? Mais je veux bien considérer ce plan et alors, je re-pose ma question du COMMENT à Caroline. Qui va procéder à cette simple démarche? Cap sur l’Indépendance? Un autre Mouvement? Un Parti? Les responsables en sont-ils là? voient-ils les choses de cette façon? Et le "peuple souverain" va-t-il souscrire? endosser? Et suivre?...
    Quant à vous, M. Marcoux, est-ce que je comprends que c'est le PI qui représente votre option de rechange??? Et il me semble que votre "procès" du PQ et de Québec solidaire manque un peu de nuances, non?
    @ M. Barberis :
    Je vous lis toujours, mais je ne vois pas comment vos textes répondent à mes deux questions. Vous n’annoncez pas la « fin » du PQ à ce que je sache... Et vous parlez surtout de Mme Marois! Vous ouvrez un peu sur la possibilité que le peuple tranche en ce sens mais alors vous parlez de "passer à autre chose"... mais à QUOI? Un autre chef d'un nouveau PQ? Sinon à QUOI? et COMMENT? Et, pour votre tranquillité, je ne suis pas une « inconditionnelle du PQ », ni de Pauline Marois. Je suis une « conditionnelle » qui estime que pour l’instant, c’est l’avenue POLITIQUE convenable. Et cette « cheffe » me convient. De plus en plus d'ailleurs; elle m'apparaît très solide dans la tourmente! Je lui accorde ma confiance jusqu’à nouvel ordre. Et cela m’amène à M. L’Engagé.
    @ L’Engagé :
    Vous savez, vous n’êtes pas le seul à l’être! Merci de vos conseils mais, en toute simplicité, je n’ai pas attendu votre message pour faire tout ce que vous dites là... Rassurez-vous! Et pour moi, cette sorte d’engagement, de fait indispensable, ne s'oppose pas au fait d'appuyer un Parti pour le volet Politique. Et en ce sens, il y a O qui écrit la petite phrase qui pour moi résume tout :
    « Il n’y a pas à démolir quoi que ce soit. » Je le remercie pour cela.
    @ M. Poulin,
    Ravie de vous lire. La profondeur de vos questionnements m’aide toujours à préciser mes positions et mes réserves.Et vous faites toujours preuve de réalisme. Mais pour ma part, pour l’instant, je ne suis pas vraiment dans le noir. J’ai fait mon choix malgré les doutes et je me sens plutôt confortable avec eux. Je me « commets » pour prendre un terme cher à Luc Archambault, de différentes façons et je me dis que l’avenir fera la part des choses.
    Merci à M. Diotte et Mme Vallée et à chacunE de vos commentaires
    Solidairement,
    Nicole Hébert

  • Archives de Vigile Répondre

    11 septembre 2011

    Pour le pauvre peuple, sans le PQ point de salut!
    En serions-nous rendu là dans ce parti où politiquement on croit les souverainistes/indépendantistes dépourvus de moyens et capacités de remettre le train souverainiste sur ses rails ? Que ces souverainistes/indépendantistes déçus du PQ devront désormais s'abstenir de militer et voter tant que ce parti existera ?
    Certains semblent manquer d'un peu d'imagination pour la suite des choses sans le PQ. Soyez patients, ça vous coûte rien du tout pour attendre et voir.

  • Archives de Vigile Répondre

    11 septembre 2011

    Madame Hébert,
    Je me permettrais de répondre à quelques-unes de vos multiples questions (au premier décompte… j’en ai compté plus de 30…) puisque je me considère comme étant l'un de ceux qui, effectivement, prédit la disparition du PQ de la scène politique… et ce, sans m’en désoler.
    Voici donc quelques-unes de vos questions…
    «Qu’est-ce qui fait donc autant plaisir à certains ? Es-ce dans le fait d’envisager cette perspective de la défaite et de l’humiliation du PQ ? De quoi se nourrit cette satisfaction ? Voire cette sorte de jouissance anticipée ?»
    La disparition d’un parti d’imposteurs, au niveau de sa direction, ne peut que satisfaire les membres de sa base militante qui constate s’être fait empissèter depuis plus de 40 ans. Jouissance vous dites ? Je vous répondrai plutôt «soulagement». Enfin, l’imposture démasqué et dénoncé, nous pourrons passer aux choses sérieuses et ce, malgré plus de 40 ans perdu… il faudra malheureusement attendre le verdict populaire qui lui, sonnera le glas de ce parti. Faut croire qu’il faudra attendre le verdict populaire (qui y inclut au minimum plus de la moitié de «nationalistes» dans l’âme …) pour qu’enfin ce qui reste de militants de bonne foi au PQ en tire les conclusions qui s’imposent…
    «Avons-nous si peu de respect et d’égards entre nous ?»
    Le manque de respect est venu de la direction du ce parti d’imposteur envers ses milliers de membres et militants qui y ont mit leurs confiances (souvent «aveugle»… comme dans l’amour… qui rends parfois aveugle), leurs énergies, leurs temps au fil de ce 40 ans d’existence et qui un jour ou l’autre, y ont constaté la supercherie. Il est là l’irrespect. Dans ce mensonge, cette imposture péquiste qui nous démontre que ce parti n’as jamais été ni indépendantiste, encore moins nationaliste.
    «Qu’y a-t-il alors à l’horizon pour un redressement de la colonne vertébrale indépendantiste ?»
    Vous n’êtes pas sans savoir que notre système électoral favorise le bipartisme… tout au plus, il tolère le tripartisme… Il faudra donc malheureusement attendre la disparition totale de ce parti de la scène électorale avant de passer à autre chose. La raison ? Il demeure encore des milliers de militants véritablement indépendantistes sincères et honnête (peut-être un peu naïf… effectivement, mais néanmoins sincères) au sein de ce parti et dont la force et l’énergie devra et sera récupéré par un futur parti indépendantiste d’envergure.
    «Que se passera-t-il une fois le PQ rayé de la carte ? Pour ma part, peut-être suis-je idiote mais je n’ai jamais reçu de réponse ici – ou ailleurs - à cette question du Comment ?»

    On dit que pour que les fleurs croissent… il n’est pas mauvais qu’ils y plongent leurs racines dans l’engrais… naturel. La dépouille du PQ servira d’engrais… D’ailleurs, la totalité, sinon la quasi-totalité des «détracteurs» du PQ y ont d’abords milité… avant soit d’en sortir carrément désillusionné ou encore y ont par la suite démarré des mouvements ou parti indépendantistes.
    Le parti indépendantiste dirigé par Eric Tremblay en est un bon exemple. Je ne pourrais prétendre que l’accouchement de se parti est totalement terminé… mais du moins, nous pouvons sans aucun doute affirmer que ce parti existe sous forme embryonnaire.
    Tant qu’au parti Québec solidaire, ce n’est qu’un autre leurre dont le pseudo-souverainiste n’est qu’un prétexte à ses visées marxistes et inter-culturalistes…
    Pour terminer, je prendrai l’exemple d’un corps cancéreux… disons celui de sa douce moitié. (pour reprendre votre analogie de «blonde»…) Il est légitime de vouloir le guérir… lorsque diagnostiqué à temps… Mais il faut d’abords que ce corps veule guérir… Et il vient un temps où il n’y a plus de possibilité de guérissons. Il ne reste alors plus d’autre choix que d’attendre que le temps faire son œuvre.
    Comme nous l'avous observé sur la scène fédérale.
    Il y aura d’autres rencontres, inévitablement plus enrichissantes. En amour, on appèle ça l'expérience.
    idem en politique
    Sylvain Marcoux

  • Caroline Moreno Répondre

    11 septembre 2011

    Le PQ a été mandaté par la population du Québec pour faire l'indépendance du Québec et non pour tergiverser, parloter, se défiler. Aux prochaines élections, il sera sanctionné pour promesses non tenues et pour les humiliations qu’il se réjouit de subir dans le but de démontrer au peuple à quel point il est difficile de vivre dans le Canada.
    Le peuple n’est pas idiot. Personne ne lui parle, ne lui rappelle sa force, son courage, sa fierté, la beauté de sa langue. Tout ce qu’on lui trouve à dire est noie-toi dans la masse anglo-saxonne et keep quiet.
    Puisque le Québec n’a pas signé la constitution canadienne, il n’est pas canadien. Les lois canadiennes ne s’appliquent pas sur son territoire. Il suffit de former une assemblée constituante et de déclarer l’indépendance. Un gouvernement provisoire adoptera une constitution provisoire puis, des élections seront déclenchées. DES ÉLECTIONS QUÉBÉCOISES. Charest va enfin pouvoir s’en retourner chez lui.
    Ceux qui cherchent d’autres solutions ne veulent pas comprendre que la lutte est déjà finie. De pays, nous avons régressé au stade de Province of Quebec. L’anglicisation ne se limitera pas à Montréal et ses environs. Elle s’étendra comme une trainée de poudre. Nous ne sommes plus à l’époque de Durham. Aujourd’hui, les médias ont le pouvoir de retourner un peuple contre lui-même. Nous sommes notre propre ennemi.

  • Archives de Vigile Répondre

    11 septembre 2011

    En effet, madame Hébert, que nous a-t-on proposé de sérieux depuis la défection des Beaudoin, Lapointe, Curzi, Aussant? Et autres opportunistes.
    Ne voulaient-ils faire de la politique autrement ? C'est curieux, mais je n'ai encore rien lu, sauf des lieux communs et beaucoup de rancoeurs, de vindicts.
    Qui s'est levé parmi ces gens pour dénoncer l'anglicisation de Montréal ? Qui s'est levé pour dénoncer cette immigration dévastatrice ?
    Au sujet du français, le seul que j'aie vu, c'est Gilles Rhéaume.
    Qui est véritablement derrière ces démissionnaires et leurs partisans ? On peut imaginer le pire.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    10 septembre 2011

    Il n'y a pas à démolir quoi que ce soit. De nombreuses représentations sont faites actuellement en faveur de M. Gilbert Paquette comme animateur des ÉGI. Son mouvement Cap sur l'indépendance étant déjà une coalition d'une vingtaine d'organisations indépendantistes, il est à prévoir qu'il saura s'adjoindre des personnes de son acabit qui constitueront un pôle d'attraction de l'ensemble du mouvement indépendantiste. Si ces leaders naturels savent proposer la formule électorale de coalition minimalement rassembleuse, il y aurait fort à parier qu'enfin, un programme nettement indépendantiste serait offert à l'électorat, sans même l'intermédiaire d'un parti, toujours un peu tyrannique.
    Plusieurs stratèges ont déjà ici élaboré sur cette mécanique. L'essentiel à retenir est l'abolition des compromis toujours utilisés en vue de courtiser des fédés mous. Ceux-ci étant en général irréversibles, vaut mieux s'en tenir à une proposition claire de pays, afin d'offrir, une bonne fois, la chance de voter pour l'option qui nous est trop diluée depuis des décennies.
    Ceci implique évidemment une sérieuse campagne pédagogique, effort qui a été négligé depuis aussi longtemps. L'argumentaire pour se défaire de la dépendance a d'ailleurs bien évolué depuis les derniers gouvernements encore plus agressifs. Raison de plus de partir du fait que ni les anciens, ni les nouveaux n'ont réellement été proprement renseignés sur le pourquoi ni sur le comment.

  • Patrick Diotte Répondre

    10 septembre 2011

    Vous soulever d'une manière extrêmement éloquente la position la plus raisonnable selon moi.
    Il y a beaucoup de «romantisme» dans l'air, de nostalgie même... et ça fait naître un genre d'espoir qu'il faudrait toucher le fond, qu'en détruisant la «maison», qui abrite l'indépendance, en la détruisant entièrement et sans ménagement, on se verra SI forcé de s'abriter à nouveau qu'on trouvera inévitablement le moyen de tout reconstruire et que ça engendra une lune de miel dans la population... mais on ne pense pas une seconde que l'abri peut devenir celui de l'itinérant...
    Bref, les émotions, la nostalgie, le romantisme, les espoirs souvent fondés sur cette vague impression de révolution (et le mot «vague» est bien choisi) tout ça nuit de plus en plus gravement... et je crois malheureusement que la plus grave erreur du PQ est de ne pas avoir su transformer le mouvement indépendantiste... parce qu'en ce moment, dans mon dictionnaire, c'est le mouvement qui a le plus grand besoin de changement, pas l'outil qu'est le PQ (quoi que bien des militants péquistes auraient besoin de changer, j'irais jusqu'à dire d'être salué si l'indépendance n'est pas la première raison de leur investissement politique)

  • L'engagé Répondre

    10 septembre 2011

    Un parti politique est un véhicule trop lourd pour mener efficacement une guerre d'indépendance, ce n'est pas assez mobile, souple pour mener efficacement le combat. De plus, le rôle d'un parti politique est de gagner une élection par tous les moyens, or le PQ est un regroupement d'humain, il a ses limites : il ne peut à la fois mener une guerre d'indépendance pour renverser le système et participer activement au système.
    On peut être pacifiste, mais l'indépendance demeure une lutte, une guerre. Penser que cela sera facile relève de la plus pure des naïvetés. Comment mène-t-on une lutte dans un pays occupé? On ne fait pas d'attaque frontale et brutale si l'on est pas certain de gagner. Seule des attaques de petits groupes décentralisés et autonomes sont efficaces pour nuire à l'ennemi lorsque l'on est pas prêt...
    Il faut occuper le pays et déloger l'adversaire. Seuls des groupes et des réseaux indépendantistes indépendants des partis pourront être assez mobiles pour y parvenir et pour initier l'éducation populaire sans laquelle la population ne voudra jamais abandonner son confort.
    Pour plusieurs, c'est un pas en arrière, alors qu'il s'agit d'un pas en avant. Nous nous battons contre les héritiers des plus grands impérialistes, nous devons devenir les plus grands et les meilleurs résistants. Nous serons les premiers à le tenter d'une manière démocratique.
    Pour l'instant, la confiance en un parti politique qui promet de faire l'indépendance à notre place est un gaspillage d'énergie et de temps.
    Comment on fait l'indépendance? On se joint à un réseau, à un groupe ou on en crée un. On élabore des stratégie pour diffuser l'idée de l'indépendance ou pour poser des gestes contre l'occupant, idéalement on fait les deux. On évalue notre action en fonction des succès et des échecs, puis on élabore de nouveau projet en fonction de ces apprentissages. Par ce travail incessant, on encourage d'autres groupes et on enracine profondément le combat pour l'indépendance dans le quotidien et dans les familles québécoises.
    L'indépendance devient réelle, incarnée. Mon travail à moi est la pédagogie de l'indépendance. Le vôtre? Vous me demandez un cours 101? Pourquoi ne pas organiser une campagne de boycott de Gesca chez tous les indépendantistes? Commencez par vos amis, invitez-les à se désabonner, créez un logo, un mouvement. Faites un pamphlet et distribuez-le dans votre rue.
    Autre idée? Faites du pointage indépendantiste, évaluez votre réseau social et classez le en fonction de catégories (indépendantistes, souverainistes mous, indécis) et choisissez-vous des cibles. Apprenez à convaincre les indécis, ou mieux, prenez des souverainistes et transformez-les en militants.
    Trouvez un local, une résidence et montez une bibliothèque indépendantiste et faite-la connaitre à votre liste.
    Vous posez des questions « métaphysiques »... Nous pouvons faire une grande différence et je reprends votre lettre à Madame Ferretti, vos trois propositions excluaient malheureusement une application concrète et pratique. C'est la même chose dans le texte « Marcher ? Manifester ? Pétitionner ?», vous attendez la grande union pour entrer dans la marche.
    Nous voulons l'indépendance? Commençons par cesser d'être immobiles. Commençons individuellement, par petits groupes, puis par réseaux. Tant que nous agirons, nous pourrons arriver à cette grande alliance, mais il s'agira d'une alliance formée par des acteurs concrets ayant synchronisés leur travail, mais ayant travaillé d'arrache pied auparavant.
    Les partis politiques fonctionnent à l'envers... Ça ne marche pas pour délivrer une nation.
    Nous nous inquiétons pour la langue. Mais on n'a pas besoin du PQ au pouvoir pour faire plier le gouvernement :
    Le RRQ fait un bon travail, il faut l'imiter. Si on crée 12 ou 15 RRQ, on pourra faire plier le gouvernement. On peut faire le siège des bureaux fédéraux un à un pour sensibiliser la population à cette question et pourquoi ne pas occuper aussi «Radio-Cadenas»?
    Est-ce plus clair? Tant que nos énergies sont prisonnières du PQ, nous ne faisons que très peu ce travail et nos illusions nous cachent LE TRÈS LONG CHEMIN À PARCOURIR.
    Salutations distinguées

  • Raymond Poulin Répondre

    10 septembre 2011

    Madame Hébert,
    Je ne prétendrai pas répondre à votre question parce que je marche dans le noir au moins autant que vous.
    Indépendamment (sans jeu de mots) de l’objectif final que nous visons tous et, avant tout, compte tenu du gouvernement catastrophique dont nous sommes affligés depuis huit ans, il va de soi que, toutes choses égales par ailleurs (et seulement à cette condition), s’il fallait qu’ait lieu une élection au Québec dans les prochains mois, même les chats et les poteaux de téléphone auraient intérêt à ne pas réélire le Voldemort actuellement au pouvoir. Ne disposant pas de la baguette magique nécessaire, la seule alternative demeurerait le Parti québécois, à moins de vouloir remettre ça avec les CAQueteurs de Legault-Sirois, autre avatar de l’oligarchie nord-américaine aussi dangereux que le Parti dit libéral. Non que le PQ serait nécessairement beaucoup mieux, mais, entre trois maux, il faut choisir le moindre. La politique du pire n’a jamais été une stratégie payante, nulle part, seulement une fuite en avant, même lorsqu’on est un indépendantiste tombé dans la marmite lorsqu’il était petit.
    Je suis même prêt à concéder que, après tout, peut-être (en violentant beaucoup ma nature critique) le PQ et son chef disposent-ils d’une stratégie géniale dont ils taisent le secret, même si me trottent dans la tête des paroles entendues ailleurs : «Il faut que tout change pour que rien ne change». C’est vous dire que mon vote serait celui de la résignation à une fatalité que j’espère, de tout mon coeur, temporaire. S’il fallait que, une fois au pouvoir (avènement sur lequel je ne suis pas sûr que «Nick the Greek would put an odd»), le PQ soit ce qu’il paraît bien être présentement aux yeux de beaucoup, il faudrait alors, de toute urgence, jeter les tabous aux orties et en appeler à un gouvernement de salut public, peut-être même formé, ce que je ne souhaite pas, par la rue : il y a un palier en-deçà duquel nous ne pouvons nous permettre, en tant que nation, de descendre, sauf à accepter notre défaite automatique et définitive à moyen terme. Et pourtant, je n’ai aucune disposition au catastrophisme, sauf pendant une dizaine de minutes chaque matin; ça disparaît après une bonne douche.
    Ma seule inquiétude, c’est de ne pas être certain que les Québécois puissent encore, collectivement, se rendre compte qu’ils dansent sur un volcan et agissent alors en conséquence. Je ne les condamne pas : lorsque je réalise la cacophonie qui sévit actuellement, et depuis des années, même entre les patriotes les plus ardents (et volubiles) qu’on peut lire dans Vigile ou entendre ailleurs, je commence à comprendre le citoyen moyen de voter parfois avec ses pieds. Pourquoi accorderait-il sa confiance à des troupes où presque chacun, lorsqu’il ne s’écrase pas devant la technocratie péquiste, concocte sa petite recette magique exclusive pour assurer, jure-t-il et, encore pire, croit-il, des lendemains qui chantent? Je sais : presque tout ce monde appelle sincèrement à l’union des indépendantistes, mais à la condition que cela se fasse selon son plan. Tant que nous en resterons là, cette union demeurera un foetus en très grand danger de ne pas naître à moins d’une césarienne.

  • Marcel Haché Répondre

    10 septembre 2011

    Vous n’aurez pas de réponse Mme Hébert. Ou si vous en avez, cela consistera à vous affirmer que le P.Q. devrait disparaître parce que sa durée de vie utile est terminée. Que toute la place occupée par le P.Q (plus de 40 députés) devrait être occupée par Québec Solidaire ( 01 député) et le P.I.(aucun). Mais si vous tendez bien l’oreille, si vous lisez bien, vous entendrez parfois, en sourdine, que même le N.P.D. aurait mission de succéder au P.Q.-Marois.
    Et pourquoi donc ? Mais parce que P.Q.-Marois serait l’aboutissement historique d’un parti qui ne fut jamais indépendantiste. Il y aurait malgré tout un électorat de plus ou moins 40 % d’indépendantistes au Québec, mais la présence de Pauline Marois expliquerait à elle seule la désaffection de quelque 25% de cet électorat anciennement péquiste—les sondages sont formels-- cet électorat qui aurait fini par « comprendre » enfin que le P.Q.n’avait jamais été indépendantiste. Les memberships de Q.S. ou du P.I. ont-ils explosé récemment de quelque façon ? Pas du tout. Il s’agirait d’un électorat mystérieux, stationnaire et stationné quelque part, en attente de la formation d’un nouveau parti indépendantiste.
    On vous chuchotera sûrement, on vous expliquera peut-être, que vous n’avez pas encore « compris » que l’avenir du Québec ne passe plus par un parti « provincialiste », qu’à cet égard, un parti fédéraliste (uniquement s’il est à gauche) pourrait très bien faire l’affaire. Parce qu’en plus de n’avoir jamais été indépendantiste—cela aussi a été démontré-- le P.Q. de la Castafiore s’est outrageusement embourgeoisé, après avoir dissimulé longtemps son parti-pris à droite.
    Avec une telle feuille de route de démission nationale et sociale, on se demande, en effet, comment le P.Q. a-t-il pu réussir à se garder encore autant de députés. L’explication tiendrait sans doute au fait qu’il a abusé de sa clientèle. Mais tout cela s’achève, Mme Hébert, voyez comment le N.P.D. a pu soulever récemment une vague sans abuser de l’électorat. Vous voyez peut-être maintenant que l’espoir est permis au-delà du P.Q., qu’au-delà du P.Q. lui-même une nouvelle vague se prépare.
    Mme Hébert, ce qui m’intrigue, moi, ce ne sont pas les larmes des braillards indépendantistes, c’est le sourire de Jean Charest.

  • Archives de Vigile Répondre

    10 septembre 2011

    Mme Nicole Hébert,
    J'ai répondu à plusieurs de vos questions dans les billets suivants. Je vous y réfère donc.

    PQ - déceptions
    On ne peut même pas imaginer que Pauline Marois aurait pu dire : après le 2 mai, après les démissions, après la chute dans les sondages, il faut réfléchir et se remettre en question.
    Tribune libre de Vigile 2 septembre 2011

    l’objectif : obtenir la démission de Pauline Marois
    les inconditionnels anti-Marois
    Tribune libre de Vigile 31 août 2011
    Je suis en colère contre les inconditionnels de Pauline Marois
    Tribune libre de Vigile 29 août 2011
    Robert Barberis-Gervais, 11 septembre 2011