Il ne faut pas craindre de regarder sous le voile

Le voile nous cache le vrai problème

Une immigration sans véritable contrôle

Tribune libre

Une société d’accueil doit mettre en place des mécanismes qui assurent l’intégration, et non l’inclusion, des nouveaux arrivants.
L’approche juridique des accommodements repose sur une logique individualiste des droits qui vise l’inclusion des personnes à court terme mais qui ignore les objectifs d’intégration des communautés à long terme.
Inclusion : introduction d’un élément dans un milieu de nature différente
Intégration : établissement d’une interdépendance plus étroite entre les parties d’un être vivant ou les membres d’une société.
On fait fausse route en privilégiant l’inclusion restreinte qui autorise chaque personne et chaque communauté à conserver ses valeurs intactes, encourageant ainsi un modèle de développement séparé, plutôt que l’intégration qui exige un certain cheminement pour créer des valeurs communes. Une société alors s’autodétruit, sans rendre service aux immigrés, puisqu’elle est responsable de leur manque d’investissement à la société d’accueil. En n’exigeant pas des immigrés d’assumer leurs responsabilités d’intégration, on leur confère un statut distinct qui leur permet, quand confrontés à certaines exigences de la société d’accueil, de se prétendre victimes de racisme, de xénophobie et de laisser pour compte. À partir du moment où l’on enferme des gens dans le rôle de victimes, on leur envoie le signal que tout leur est dû. Or, ce n’est pas vrai.
Le Québec fait beaucoup pour les immigrés et leurs descendants. Par ailleurs, plusieurs de ceux-ci ont encore énormément à faire pour se rapprocher des Québécois de souche, en particulier les Maghrébins dont la culture reste très éloignée de celle de leur pays d’accueil. Il faudrait d’emblée être ferme et affirmer que nos valeurs fondamentales ne changeront pas. On a plutôt tendance à faire l’inverse au nom du multiculturalisme. Dans ces conditions, il est naturel qu’ils déploient de moins en moins d’efforts pour respecter les normes collectives québécoises. Ils deviennent convaincus que celles-ci vont changer pour s’adapter à eux.
Il faut aussi dire aux populations d’origine étrangère tout ce que l’État fait pour elles. L’argent qui est injecté dans tous les domaines. C’est ainsi qu’on aidera les enfants de l’immigration à se construire le socle de reconnaissance sans lequel rien d’harmonieux ne sera jamais possible. Ce n’est pas en se flagellant qu’on fera aimer le Québec aux enfants et adolescents des nouveaux arrivés.
On doit accueillir les gens dans la communauté québécoise et non l’inverse. Les immigrés doivent respecter le système québécois. Si on insiste sur cet aspect, on suscitera le désir d’intégration. Mais comment y parvenir quand on injecte 50 000 nouveaux entrants par an dans une société déjà fragilisée? C’est irresponsable, grave et fondamentalement dangereux.
Il est évident que là réside le défi des prochaines années. Si l’on continue comme maintenant, nous irons tout droit vers des troubles de société majeurs. Trop de gens arrivés récemment n’éprouvent pas le besoin de respecter ni les lois ni les coutumes du Québec et reconstituent leurs sociétés d’origine sur le sol québécois. Si rien n’est fait pour y mettre un terme, c’est la survie même du peuple québécois qui est en péril.
Dans les cultures maghrébines, le groupe prend possession de l’individu. Or, plus la société est déstructurée et permet des accommodements, plus les membres des groupes mieux structurés sont tentés de bafouer les règles québécoises établies. La culture commune véhiculée par l’école étatique que les enfants ramènent à la maison est aussitôt rejetée parce qu’elle ne correspond pas aux normes culturelles d’origine.
Devenir québécois doit être un processus personnel, car il faut être prêt à assumer d’inscrire ses propres enfants dans un nouvel arbre généalogique qui n’est pas celui de ses ascendants biologiques et culturels. Il y a là une véritable rupture très difficile à assumer. Les futurs immigrants devraient être bien informés de cette exigence. L’État québécois veut bien aider mais il doit aussi y avoir une volonté certaine de la part des immigrants.
L’intégration, c’est le fait d’assumer l’héritage du peuple québécois, de porter soi-même les valeurs et principes qui ont cours au Québec, de les transmettre à ses propres enfants. Pour y parvenir, les immigrants doivent d’abord s’insérer dans la société québécoise. Cette insertion est absolument non négociable : c’est le respect des lois et règles de la société. Certaines de ces règles sont tacites et ne sont pas nécessairement inscrites dans les lois. L’insertion dans la société québécoise constitue une étape indispensable pour une véritable intégration dans la communauté nationale québécoise.
N’oublions surtout pas que la langue est un passeport culturel pour naviguer dans la société québécoise. Il est extrêmement important que les nouveaux arrivants apprennent le français, langue du Québec. Utiliser et apprendre à aimer une langue est un tremplin privilégié pour aimer un peuple. Au travers de la langue, des textes de littérature, des contines, des chansons, c’est toute la culture qui est transmise.


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8 commentaires

  • François Ricard Répondre

    24 octobre 2013

    M. Haché
    Bien souvent, l'on nous présente l'immigration comme une mesure essentielle pour le renouvellement de notre population qui vieillit.
    Au sein de la communauté scientifique, le consensus est très large : l’immigration n’a qu’un effet marginal sur le vieillissement de la population et la structure par âge.
    Le vieillissement de la population est déterminé essentiellement par les comportements reproducteurs et le taux de mortalité.
    En 2000, l’ONU a publié un rapport intitulé : Migration de remplacement : est-ce une solution pour les populations en déclin et vieillissantes? Ce rapport montre que, peu importe l’entité géographique étudiée, le nombre d’immigrants requis pour satisfaire cette cible démographique atteignait des niveaux démesurément élevés. Par conséquent, les effectifs de population de ces pays exploseraient à des niveaux inconcevables. On y donne, par exemple, le cas de la Corée du sud qui devrait accueillir plus de 5 milliards d’immigrants pour juste freiner le vieillissement de sa population. Cette démonstration par l’absurde faite par l’ONU montre bien que toute mesure visant à rajeunir la population au moyen de l’immigration est totalement fantaisiste et injustifiable.

  • Marcel Haché Répondre

    24 octobre 2013

    Posons les choses différemment. Nous n’avons pas besoin d’immigration. Le dernier mythe supportant l’immigration, les fameuses pénuries de main-d’œuvre, ce mythe-là commence à être questionné et même déboulonné par des spécialistes provenant du R.O.C., qui ne peuvent pas être suspectés de xénophobie ni d’être des repliés. D’ailleurs, il n’y aucune xénophobie à souhaiter qu’on restreigne l’immigration, quand bien même ce serait l’immigration la plus compatible et la plus soluble dans notre environnement. Nous sommes déjà généreux. Mais Nous ne sommes pas tenus d’être les plus généreux au monde, ce que Nous sommes présentement.
    Et même si le Canada, (et le Québec à sa remorque), décidait de mettre une fin abrupte à ses programmes d’immigration, nous recevrions encore et pour longtemps une quantité substantielle de nouveaux arrivants par le biais des mesures de « parrainage » (réunion des familles) et du vaste programme éponge des réfugiés. Le « parrainage » constitue un appui non négligeable et un renforcement à tous les communautarismes. Quant au phénomène des réfugiés-car c’est devenu au Canada un véritable phénomène- il détourne à lui seul les meilleures intentions des politiques d’immigration conventionnelles.
    À tous ceux qui s’inquiètent de ce que « le Monde va dire »¹ si Nous paraissions subitement moins accueillants, il faut leur demander ce que le « Mode va dire » effectivement, et particulièrement les U.S.A., lorsque ceux-ci s’apercevront que, sur leur frontière nord, il y a la plus grande ville nord américaine remplie de femmes voilées, et qu’en y regardant de plus près et s’informant bien, ils auront les confirmations par leurs services que les « nôtres » accordant le statut de réfugié fonctionnent lentement, mais sans arrêt, dans une société travaillée par tous les communautarismes, en particulier ceux les plus réfractaires à toute assimilation, toute inclusion ou toute intégration, au choix. Merci. Bonsoir. Fin de la discussion.
    Ce n’est pas demain ni après demain que la substitution du peuple québécois va s’opérer, cette substitution s’opère présentement, et à vitesse grand V. Dans une génération, si rien n’est fait bientôt… surtout après que les boomers auront quitté, la prochaine génération, les enfants québécois qui ont maintenant 10 ans et moins, ces futurs citoyens vivront dans un environnement social et politique si totalement différent du nôtre, (ceux qui ont eu connaissance de la révolution tranquille), que la simple mention d’indépendance du Québec leur apparaîtront, adulte, comme la plus totale absurdité, au même titre que nous pouvons maintenant penser que le rêve des canadiens-français de reconquérir le Canada s’est transformé en cauchemar.
    Nos élites sont simplement lamentables. Nos élites économiques le sont simplement plus encore.
    ¹ Les fous du branding de Montréal, qui dénoncent la Proposition de la Charte des Valeurs.

  • Archives de Vigile Répondre

    23 octobre 2013

    PREMIER POINT et le plus IMPORTANT;
    Il faut que les nouveaux arrivants veulent s'y intégrer a notre société.
    Si parmi de ces nouveaux arrivants certains s'y opposent a leur intégration a notre société, même si nous dépensons des fortunes en argents, temps, énergies, etc.. comment ferons nous pour qu'ils acceptent notre société?

  • Michel J. Dion Répondre

    23 octobre 2013

    Bravo, très vrai et très bien exprimé:


    N’oublions surtout pas que la langue est un passeport culturel pour naviguer dans la société québécoise. Il est extrêmement important que les nouveaux arrivants apprennent le français, langue du Québec. Utiliser et apprendre à aimer une langue est un tremplin privilégié pour aimer un peuple. Au travers de la langue, des textes de littérature, des contines, des chansons, c’est toute la culture qui est transmise.

    Et il est impératif que le Québec contrôle son immigration, et même, la réduise. Les nouveaux arrivants sont portés à se regrouper, ce qui est rassurant pour eux, mais nuit à leur intégration. Et où sont regroupé la majorité des groupes ethniques: à Montréal. Plusieurs tentatives d'implantation se sont faites en région, mais les résultats ne sont pas très positifs. Certaines villes ont réussi, mais très peu. Les nouveaux arrivants finissent toujours, après un certain temps, à prendre la route de Montréal, où ils se regroupent dans des «ghettos».
    Donc, Québec devra contrôler son immigration en étant plus sélectif d'une part, mais surtout en offrant de bonnes structures d'intégration en région. De là, tant qu'un modèle de réussite ne sera pas établi, je pense qu'il serait préférable de diminuer le nombre annuel des nouveaux venus.
    Et oui effectivement, la réussite de l'intégration commence par la langue, qui est la base même pour se reconnaître et trouver sa place dans le peuple accueillant. Et ceux qui sont nés ici, devraient, dans une grande majorité, être éduqués dans la langue de Molière.

  • François A. Lachapelle Répondre

    23 octobre 2013

    Effectivement, parlant immigration au Québec, il faut faire la différence importante entre "inclusion" et "intégration".
    L'essayiste François Ricard écrit, je cite: « Mais comment y parvenir quand on injecte 50 000 nouveaux entrants par an dans une société déjà fragilisée ? C’est irresponsable, grave et fondamentalement dangereux. »
    Pour confirmer le 50 000 entrants au Québec chaque année, voici les chiffres présentés sur le site du Ministère de l'immigration du Québec pour une période de 5 années, de 2008 à 2012 inclusivement. Il faut remarquer qu'entre 2008 et 2012, les immigrants entrants ont augmenté de 22%.
    2008: 45 198 / 2009: 49 488 / 2010: 53 982 / 2011: 51 738 / 2012: 55 036
    Avec ces chiffres, peut-on parler d'un héritage empoissonné de John James Charest ? Dit autrement, une forte immigration au Québec est-elle un excellent moyen pour déconstruire le Québec hérité de nos prédécesseurs qui ont bâti avant nous ce que nous continuons de construire avec travail et dignité ? De plus, l'affaiblissement du Québec historique et traditionnel va dans la droite ligne du multiculturalisme et du communautarisme de la charte de Trudeau de 1982.
    Pour compléter ces chiffres, voici la liste des 10 premiers "pays de naissance", le premier nommé étant le plus important en nombre: Maroc, Algérie, France, Chine, Haïti, Colombie, Liban, Cameroun, Philippines et Égypte. Ces 10 premiers pays regroupent 55% des entrants. Le solde de 45% vient d'autres pays. Les 2 premiers pays, Maroc et Algérie, regroupent 16% des entrants depuis 2008, soit 42 341 personnes sur 255 442.

  • Archives de Vigile Répondre

    23 octobre 2013

    Merci c'est un beau texte et qui explique bien le chemin d'une bonne intégration. Espérons que les immigrants surtout lisent ce texte et en comprennent sa valeur pour se joindre à un peuple heureux. Autrement tout le monde sera malheureux.

  • Normande Imbeault Répondre

    23 octobre 2013

    M. Ricard,
    Vous nous donnez un bel exemple de la formation d’une pensée critique impartiale. À partir de cette lecture je suis capable de formuler un jugement personnel argumenté en faveur de la Charte des valeurs québécoises. Quel exposé judicieux nous donnant un éclairage tout à fait nouveau sur le problème de l’immigration au Québec. Nous n’aurions pas à vivre de tels affrontements si le gouvernement précédent avait pris ses responsabilités au lieu de penser à gagner de votes à saveur électorale. Quel baume pour l’esprit et la fierté de notre peuple en ces temps perturbés par une campagne de désinformation active avec la connivence des médias d’information. Merci à vous monsieur.

  • François Ricard Répondre

    23 octobre 2013

    On a oublié d'y mettre mon nom,
    François Ricard