Le voile intégral et le multiculturalisme

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La faillite intellectuelle du NPD et du PLC

     Il était temps qu’une troisième voix politique fédérale, elle, humaniste, démocrate, laïque, émancipatrice, égalitariste, ni conservatrice ni multiculturaliste mais plutôt inter-culturaliste, prenne la parole sans qu’elle soit taxée de raciste, de sexiste ou d’obscurantiste. Une voix un peu comme celle, responsable et assumée, qui a combattu l’islamisme en terres musulmanes ; une voix qui sait combien de femmes ont été assassinées parce qu’elles ont refusé de porter le voile ; une voix qui ne discrimine pas la femme voilée mais qui la sort de son voile.


      Ainsi donc le voile intégral est la chose de 1.8 milliard de personnes, de tous les musulmans de la planète quoi, du moins selon Thomas Mulcair, le chef de l’opposition officielle de la fédération canadienne. Passe pour ses innombrables musulmans pour qui le tissu ne voile pas que le corps mais la tête aussi et d’abord, surtout la tête, disait le poète Syro-Libanais Adonis. Passe pour ces islamologues, penseurs, intellectuels qui n’ont de cesse d’expliquer que le voile n’a jamais été une prescription coranique, pour qui le voile, contrairement à l’argumentation nihiliste, est la sexualisation même du corps et pour cause, pourquoi voilerait-on Adam et non pas Eve ?



     Dépoussiérant la tradition et recourant à la raison des humanités, ces intellectuels s’accordent tous à dire que le voile sourd dans le patriarche, dans ses peurs plurimillénaires rentrées, dans l’honneur que des gens ne savent pas placer ailleurs qu’entre les jambes d’une femme.


      À Ottawa, le tissu symbole de la pénétration de l’idéologie islamiste n’est plus défendu par des partis traditionnellement progressistes, comme le NPD et le PLQ. Ce sont bizarrement les conservateurs de Harper qui montent au front pour dire ce que pensent en réalité tous les progressistes d’origine musulmane du monde (eux, ils connaissent la chose affectivement pour ainsi dire), à savoir que, oui, le voile intégral est d’une culture anti-femmes. Voyez-vous le hic, comment la défense de la femme qui était naguère la chose progressiste est devenue l’affaire de gens qui votent toutes sortes de lois pour qu’elle retourne justement à la maison, dans le rôle, pense Harper et ses troupes, qui lui sied le mieux ; la fragmentation des revenus pour transférer l’argent aux riches et ainsi encourager les femmes à rester chez elles (c’est presque toujours l’homme qui touche plus et la mesure ne touchera que 10 à 15% des familles canadiennes), le projet de loi C-51 qui menace, de l’avis de spécialistes éminents, les fondements même de la démocratie canadienne, le silence sépulcral devant la violation quotidienne de l’Arabie Saoudite pour les droits de la personne, le droit des femmes surtout, alors qu’il est le deuxième partenaire militaire du Canada, n’en sont en réalité que la partie visible de l’iceberg d’une politique sournoise qui est en train de faire du Canada un pays va-t-en-guerre, allié indéfectible de la droite israélienne, empêtrée dans une politique bitumineuse, et donc à cent lieux des droits des femmes pour lesquelles ils s’improvisent indéfectibles défenseurs.


       Nous le savons ; les conservateurs d’Ottawa comme toutes les droites populistes occidentales, ne défendent la femme que de l’œil de la primauté du chrétien sur l’autre, que partant de ce regard orientaliste primaire qui essentialise l’homme, lui refuse le bénéfice de la capacité de créer, de réguler ses instincts premiers, de s’auto-civiliser…


      Mais, dit-on, aucune mère n’est dupe quand on joue au faux, et ce, même si nous savons tous que les conservateurs ne prêchent pas que dans le désert. Car, s’il est un domaine où ils évoluent comme des poissons dans l’eau, c’est celui de capitaliser la peur des gens pour faire oublier leur incapacité de gouverner, de réfléchir un pays en dehors des pompes pétrolières.


Justin Trudeau, chef du Parti Libéral du Canada, et Thomas Mulcair, chef du Nouveau Parti Démocratique, parti de l’opposition officielle à Ottawa(photo Canadian Press)


La position du NPD et du PLC


 


   Ce qui est intéressant c’est la position d’un parti comme le Nouveau Parti Démocratique et à degré moindre celle du Parti Libéral du Canada. Pour Thomas Mulcair, c’est on ne peut plus simple, le voile intégral est l’affaire de tous les musulmans (culture), croyants ou pas, laïcs ou pas, et est donc une liberté intouchable, s’y opposer c’est être contre tous les musulmans. Idem pour Justin Trudeau ; c’en est une liberté inaliénable que celle de se cacher jusqu’au visage, et ce, même lorsqu’on est face à un juge fédéral, au moment même où l’on devient Canadien. Mais, serions-nous tentés d’emblée de nous interroger à notre tour, si le voile intégral est une liberté individuelle, qu’est-ce qui empêcherait les islamistes demain de proclamer le droit à la polygamie puisqu’il est facile de trouver quatre femmes consentantes ? Ce serait aussi une liberté individuelle. Et pourquoi pas un tribunal chariatique pour encadrer ces libertés, dites-vous, individuelles, pour que le croyant ait le droit d’être jugé à la lumière de sa religion, de lapider la femme adultérine, de flageller le musulman blasphémateur ? Au reste, ça vous enlèverait une épine du pied ; vous n’auriez plus à vous soucier de cette tranche de la population. 


      C’est dans la même logique. Si enterrer une femme sous des tissus amples, évasés et unicolores n’émeut pas nos politiques; si un état n’existe pas aussi pour l’harmonie d’un contrat social où l’on ne se fait violence ni par les mots ni par le corps ; si un futur premier ministre ne sait pas que comme homme sur les épaules desquelles est posée la confiance, la sécurité, l’horizon mais aussi l’amour d’un pays, il se doit d’être un père veillant mais aussi un vigile qui prévient les éventuels dérapages, bref, si un homme qui se taille un costume politique à la mesure de la gouvernance d’un aussi immense pays ne comprend pas que le voile intégral ne peut être de la femme elle-même, ne peut, quoiqu’elle pinaille, émaner d’un geste émancipateur, ne peut simplement venir que des grottes que l’on autorise de creuser et d’approfondir dans la tête des femmes pour qu’elles y sombrent éternellement, c’est qu’on n’est même pas foutu de lui confier une municipalité.  



     Bien entendu, ce serait simpliste de dire que Trudeau et Mulcair ne veuillent pas que les femmes s’émancipent. Nous savons qu’ils puisent dans une idéologie qui s’appelle le multiculturalisme ; un système, dans le meilleur des mondes, anti-discriminatoire qui vise à assurer un statut égal à toutes les cultures, communautés, ethnies, etc. Nous savons par ailleurs que l’anti-multiculturalisme a souvent été le prétexte pour mettre sous les feux de la rampe des politiques et idées populistes souvent xénophobes. Mais, reléguer toute critique de ce modèle social à de la xénophobie dissimulée dans un concept comme est celui, pompeux, des chocs des civilisations, c’est ne rien comprendre aux mécanismes profonds qui sous-tendent l’homme, c’est simplement avouer que le multiculturalisme est aujourd’hui obsolète et pour cause, il n’a pas prévu pour ainsi dire l’idéologie islamiste hégémonique qui ne se contente pas de la gestion communautaire mais qui a des prétentions politiques bien plus larges que son cadre culturel et cultuel. D’où évidemment la nécessité de repenser le multiculturalisme pour en faire une inter-culturalité, pour reprendre un concept travaillé par le penseur Mohamed Arkoun, c’est-à-dire des cultures qui évoluent dans une horizontalité réciproque et qui sont toutes amenées à contribuer à l’harmonie et au bien être de la cité ; contrairement au modèle multiculturel qui autonomise jusqu’à une certaine mesure les groupes sociaux, les communautés pour faire court, et qui, par voie de conséquence, décharge l’état de bien des responsabilités et, partant, lui fait économiser de l’argent(logique libérale).


 


Le voile est un symbole de la pénétration idéologique de l’islamisme


     La question est la suivante : ne faudrait-il pas désormais adapter un tantinet la sacro-sainte charte des droits et libertés pour qu’elle soit dans le temps ? Car, si le voile intégral ne fait pas violence au corps, n’enferme aucunement dans les geôles de la domination masculine, n’envoie guerre la femme à la nature versus culture, ne la sexualise ni la communautarise – corps appartenant à la communauté et non à l’individu– bref, s’il est une liberté individuelle, pourquoi tout ce charivari autour d’un père témoin de Jéhovah qui refuserait, pour ses convictions religieuses, de soigner son fils cancéreux ?


      D’abord, si le Niqab, ce voile intégral à la géographie et histoire bien définies qui a fini par être adopté par les courants salafistes, est une culture de tous les musulmans, pourquoi alors des femmes continuent de mourir pour le simple fait qu’elles refusent de se voiler ? Pourquoi toutes ces luttes féministes en terre dite d’islam ? Comment peut-on dire que l’islamisme menace l’humanité alors que le voile, à plus forte raison le voile intégral, est le symbole de la pénétration idéologique de l’islam politique?  Et si le voile est une liberté individuelle, l’est-il pour des fillettes de cinq six ans ? Ne y en a-t-il ne serait-ce qu’un tantinet, Messieurs, de la survivance d’un âge révolu, patriarcal à l’envi, et qui minore la femme à vie ? 


      Pour nous, accepter le voile intégral c’est refuser à la femme son accès à l’égalité, c’est accepter qu’elle traîne sa féminité comme une cicatrice hideuse qui enlaidit le paysage et attente à tous les dieux, c’est lui refuser d’accéder aux lumières aussi bien organiquement que métaphoriquement, c’est surtout donner raison au patriarche qui situe le séisme à l’épicentre du corps, qui a défaut de pouvoir produire un discours rationnel produit un tissu pour l’y enfouir; un tissu comme sépulture déifiée qu’il dit des cieux, sourdant dans un dieu personnel qui hait la femme. Pour rappel, Saint Paul, pour justifier religieusement le voile de la femme, disait que c’était à cause de l’imperfection féminine versus perfection de l’homme ; un tissu comme des œillères au corps pour sophistiquer la haine de soi…  


      Oui, bien entendu, le voile (simple comme intégral) n’est pas légion au pays, du moins pour l’instant, mais, comme écrivait Adonis, le grand poète Syro-libanais, le port du voile est –à juste titre– l’exigence d’une minorité qui cherche à couper les musulmans des sociétés où ils vivent. N’est-ce pas la preuve qu’il faille faire quelque chose avant qu’il ne soit trop tard ?


     En Algérie, le discours qui était naguère celui des islamistes est devenu le discours de nos ministres : « La loi n’est pas contraire aux préceptes de la charia qui protège la femme» ! disait il y a peu l’un d’entre eux.


     Récemment, des islamistes ont poussé des cris d’orfraie pour le simple fait que l’ont ait pénalisé ou presque la violence conjugale, car, au risque de nous répéter, pour un islamiste la violence contre les femmes est de dieu et est donc légitime ; ils se réfèrent à des versets qu’ils disent bien entendu indiscutables : « Les hommes ont autorité sur les femmes, en raison des faveurs qu’Allah accorde à ceux-là sur celles-ci, et aussi à cause des dépenses qu’ils font de leurs biens. Les femmes vertueuses sont obéissantes (à leurs maris), et protègent ce qui doit être protégé, pendant l’absence de leurs époux, avec la protection d’Allah. Et quant à celles dont vous craignez la désobéissance, exhortez-les, éloignez-vous d’elles dans leurs lits et frappez-les. Si elles arrivent à vous obéir, alors ne cherchez plus de voie contre elles, car Allah est certes, Haut et Grand !” 34/38 de la sourate 4.


Mohamed Arkoun: un penseur de l’interculturalité


     Tout cela pour en venir à la conclusion suivante : l’islamiste pense que l’homme doit avoir le contrôle absolu sur la femme, car elle est imparfaite, elle est une mineure à vie ; elle ne peut conséquemment avoir ses cheveux aux vents ni laisser apparaître des parties de son corps publiquement ; soit elle ne saurait se retenir, soit, comme dit un député islamiste algérien (le fond de pensée en vérité de tout islamiste) : « C’est elle (la femme) la responsable de la violence qu’elle subit, puisqu’on ne peut pas criminaliser un homme qui a été excité par une femme» ! Aussi, un islamiste, en créature parfaite et veillant tuteur, a-t-il une solution bien simple pour pallier aux imperfections et faiblesses de la femme: l’enfouir sous un voile, intégral de préférence, car les yeux aussi, surtout eux, ouvrent sur les tentations les plus insoupçonnées ! Une logique bien simple: faute de se contrôler lui-même, il soumet et encagoule toute l’humanité, dit ensuite que c’est de dieu.  


  Pourtant, encore que la rengaine soit bien rodée, des politicards aveuglés par une idéologie, viendraient ensuite nous dire qu’ils sont progressistes, qu’emprisonner n’est pas emprisonner si tant est que l’on attribue l’emprisonnement à dieu ou à une croyance, que la communauté ait une justification pour un tel comportement. Mais n’y a-t-il pas in fine symbiose totale entre l’islamiste pour qui le viole est la faute de la violée et celle d’un politique qui nous dit que le voile intégral est liberté individuelle ? La finalité n’est-elle pas la même, et ce, même si l’un violente la liberté de la femme au nom de dieu et que l’autre le fait au nom de la démocratie multiculturaliste ?


     Ce qui est sûr, même si les leitmotivs sont différents, est que les deux visions sont dogmatiques, taillées dans le même béton indiscutable. Et c’est bien dommage et contradictoire que ce soit aux conservateurs de défendre ces femmes, au lieu des démocrates humanistes qui sont pour une égalité homme-femme indéfectible devant la canicule de dieu, au bord d’une piscine ou d’un lac, un mois de juillet durant. C’est on ne peut plus désolant qu’au niveau fédéral on n’ait que le choix de voter pour des conservateurs experts dans la construction des boucs émissaires et des multiculturalistes soi-disant progressistes mais qui ne voient dans le voile intégral, même le jour du serment pour obtenir la citoyenneté du pays d’accueil, rien de régressif.  


 


De l’avènement du voile dans nos sociétés à aujourd’hui


   Comme personnes issues de culture musulmane, nous ne répéterons jamais assez qu’il y a à peine quelques décennies, beaucoup de nos sociétés, à plus forte raison celles de l’Afrique du Nord, regardaient ce tissu comme émanant de quelque contrée lointaine, d’une culture pittoresque tout au plus, un endroit où la femme est désignée responsable de toutes les pathologies sociales. L’islamisme alors était mesurable au degré de pénétration du vêtement envoilant la femme. Personne n’était pour prévoir ces théocraties sociales qui augurent d’ores et déjà pour les théocraties religieuses officielles.  Les gens pensaient débiles, exotiques tout au plus, ces historiettes puériles sur les braises qui tomberaient de l’enfer, sur cette fatidique fin des temps où l’arbre est délateur ou ami, où les pierres parlent, des êtres abracadabrantesques sortent de tous les recoins…


  Dans l’Algérie communisante de l’époque, les mêmes islamistes, en marxistes convaincus alors, disaient que la religion est  l’opium des peuples. Ces instituteurs islamistes égyptiens, envoyés par Nasser pour s’en débarrasser, faisaient les manchettes des chaumières, tant les gens aimaient rapporter leur langue aux sonorités bizarres, leurs gags à mourir debout. Que pouvait valoir l’argument de Gog et Magog devant un frais lecteur de Voltaire, quand un roman de Gorki ou de Dostoïevski  ne coûtait que quelques centimes ? C’était avant le pétrodollar, avant que l’Arabie Saoudite et le Qatar ne fassent entrer la religion dans le capital, avant que la dignité et honneur des hommes ne soient à la portée des promesses monnayées.


    Aujourd’hui, Alger, la capitale que l’on disait Mecque des révolutionnaires naguère, qui raillait jadis la langue exotique de quelques illuminés, a de la difficulté à criminaliser la violence physique faite au femme. D’ailleurs, la loi votée est contrée par la clause que l’on dit du Pardon. Bref, tout ça pour ça.


     Par quel processus étions-nous arrivés ici ? L’indifférence, les maquis du silence, les milliards du pétrodollar qu’on a laissés acheter corps et biens du pays, la chaîne arabe Al-Djazira qui ne cesse de conjurer les cerveaux des têtes, etc.


    Le pays aujourd’hui apostasie le poète, menace de mort l’intellectuel, traque la moindre survivance qui ne soit pas sunnite dans le pays, convie le téléprédicateur qui remplit les réceptacles que sont devenues les têtes des ouailles d’oracles et de psaumes. Cela faisait belle lurette que nous attendions notre accès à la modernité pour être enfin des hommes et des femmes simplement, des citoyens à part entières, sortir de la servilité à un drapeau, à un hymne nationale et à une mémoire inventée et héroïsée pour nous retrouver croyants et seulement, musulmans ayant l’exclusivité de l’explication du cosmos, des êtres qui croient de plus en plus à la guérison par l’urine  et la Roukiya.


   Avant cela, il y avait un voile, deux, trois, et puis un escadron. Bientôt une revendication. Un parti politique vendeur de peurs qui encense le pire en les hommes. Le pétrole est du tas comme l’état qui puise encore dans la légitimité d’une guerre qu’il n’a jamais faite. Ventrus, rosés, fourbes, ignorants, ils ne savent rien faire hormis de détrousser, de détourner le fleuve de la richesse publique. C’est alors que l’équation, comme à chaque crise sociale, est devenue tout bonnement binaire : ou l’on profitait des largesses du système en y laissant son âme ou alors on devenait islamistes, se coupait du monde et se construisait un au-delà fantasmatique fait de vierges et d’éphèbes pour hommes, uniquement pour hommes. Le peuple revendiquait maintenant la vieillesse et la mort au lieu de rêver d’un univers à portée des épaules et d’écrire le destin d’une nation à l’encre du labeur et du sacrifice.


     Ailleurs, un jeune homme peut devenir un environnementaliste, un chercheur, un alter-mondialiste, un libéral convaincu, un politicien, etc. Le pays lui offre tant d’alternatives. En Algérie, ou l’on accepte la déliquescence généralisée et y participe, devient islamiste, ou alors on prend les maquis de l’amnésie, les routes anonymes de l’absurde et de la fatalité. L’islamisme et la pègre se renforcent, se congratulent ; les uns théocratisent le pays, les autres continuent de sucer jusqu’aux cadavres. 200 000 morts et une défaite cuisante de l’idéologie islamiste n’auront servi à rien si ce n’est à sophistiquer notre compromission et faire passer les égorgeurs d’hier pour les victimes d’aujourd’hui. L’islamisme n’a plus besoin de Kalachnikovs et de couteaux pour faire valoir sa fureur ; elle a l’association, l’organisation caritative, les mosquées, les télés… Et puis voila, la faute à la violée et non au violeur !


 


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À quand une voix politique fédérale qui ne discrimine pas la femme voilée mais qui la libère de son voile ?


     Monsieur Mulcair, le voile ce sont des schèmes qui jettent dans le corps  les fondations d’une prison indépassable. C’est convaincre une femme que son corps n’est pas de la nature, n’est pas de la grâce divine. C’est simplement croire qu’il est un dieu qui considère que parce que inférieure une femme doit se voiler, et parce que supérieur un homme ne le doit pas! Or, ce dieu ne peut être que l’invention d’un patriarche.  


           Il était temps qu’une troisième voix politique fédérale, elle, humaniste, démocrate, laïque, émancipatrice, égalitariste, ni conservatrice ni multiculturaliste mais plutôt inter-culturaliste, prenne la parole sans qu’elle soit taxée de raciste, de sexiste ou d’obscurantiste. Une voix un peu comme celle, responsable et assumée, qui a combattu l’islamisme en terres musulmanes ; une voix qui sait combien de femmes ont été assassinées parce qu’elles ont refusé de porter le voile ; une voix qui ne discrimine pas la femme voilée mais qui la sort de son voile.


      Car, oui, le voile, à fortiori le voile intégral, n’est pas la chose de 1.8 milliard d’hommes et de femmes de culture musulmane, mais un symbole idéologique de la pénétration de l’islam politique ; un tissu qui consacre publiquement l’infériorité de la femme, un symbole sexué qui la renvoie dans une minorité à vie et la preuve que “Les hommes dirigent les femmes à cause des qualités par lesquelles Dieu a élevé ceux-là au-dessus de celles-ci” [sourate IV,34], argumentent tous les musulmans qui refusent l’historicité et sont pour une lecture littérale du texte coranique. 


Par Louenas Hassani



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