Le tsunami caquiste

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Facal sur le PQ : « Il arrive qu’un parti ait donné ce qu’il avait à donner. »

Pour la première fois depuis 1966, les Québécois ont porté au pouvoir un autre parti que le PLQ ou le PQ.


La victoire de la CAQ est massive, spectaculaire et totalement méritée.


Le PLQ et le PQ obtiennent, et de loin, les pires scores de leurs histoires respectives, pires que ce que tous les sondages annonçaient.


Cela en dit long sur le désir de renouveau.


Chambardement


La campagne de la CAQ n’a ébloui personne, mais M. Legault a été solide lors des deux débats.


Il avait aussi rassemblé autour de lui une équipe qui avait l’air d’un conseil des ministres tout à fait présentable.


Le goût du changement, les déboires du PQ et le réflexe du vote « utile » ont fait le reste.


Les partisans libéraux n’ont pas tort de dire que tout n’était pas mauvais dans le bilan du PLQ.


Mais il était inévitable qu’un si long séjour au pouvoir provoque une grande lassitude, surtout chez les francophones.


Philippe Couillard a d’indéniables qualités intellectuelles, mais c’était trop demander à cet homme froid de susciter assez de sympathie pour faire oublier les années Charest.


Il n’était pas non plus nécessaire d’être souverainiste pour trouver que le fédéralisme de M. Couillard était si inconditionnel qu’il en devenait choquant.


Québec solidaire sort enfin de Montréal et s’affirme comme un joueur avec lequel il faudra désormais compter.


Son succès prouve que la droite n’a pas le monopole du populisme démagogique.


L’amour, dit-on, rend aveugle. Les partisans de QS et ceux de Donald Trump ont au moins cela en commun.


Le sort est surtout cruel pour le PQ... qui l’a un peu beaucoup cherché.


M. Lisée est habile et pugnace, mais c’était une erreur de camper exclusivement à gauche et de faire une campagne aussi peu nationaliste.


Un parti de protestation, comme Québec solidaire, peut camper résolument à gauche, mais pas un parti qui aspire à gouverner le Québec.


À la décharge de M. Lisée, les problèmes du PQ dépassaient sa personne.


On peut comprendre qu’il ne soit pas simple de se réinventer sans se renier quand votre raison d’être a été rejetée deux fois par la population.


Quel avenir ?


Les prochaines années seront terribles pour le PQ. La refondation du mouvement souverainiste sera une tâche herculéenne pour ceux qui voudront s’y atteler.


Cette refondation passe-t-elle par le PQ tel qu’on le connaît ?


Peut-être, mais c’est loin d’être évident. Il arrive qu’un parti ait donné ce qu’il avait à donner.


C’est une cruelle ironie que la débâcle du PQ survienne au moment où Ottawa affaiblit l’industrie laitière québécoise pour protéger les autos ontariennes face aux États-Unis.


Mais ceux qui pensent que la question du statut politique du Québec n’a aucune importance trouveront, comme toujours, un autre moyen de justifier leur posture horizontale.


La CAQ, elle, a amplement mérité la proverbiale chance au coureur.


Je vous reviens le 16 octobre prochain.