Mon vote

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QS est un véritable cadeau pour les fédéralistes

Pour qui devriez-vous voter ?


Vous voterez pour qui vous voudrez.


Pierre Péladeau trouvait condescendant que tout un journal, qui n’est pas un parti politique, dise aux gens, comme un curé du haut de sa chaire, comment ils devraient se comporter.


Un chroniqueur, lui, parle en son nom personnel. Il est même payé pour se mouiller, pas pour seulement analyser.


À plus forte raison, me semble-t-il, si ce chroniqueur a jadis été député et ministre. Quoi, le gars s’est jadis engagé et, aujourd’hui, il jouerait les Ponce Pilate ?


Je me mouille donc.


Pour qui ?


En tout respect, j’ai beaucoup, beaucoup, beaucoup de difficulté à comprendre comment un francophone pourrait voter pour le PLQ en 2018.


Je comprendrais un vote pour le PLQ si un fédéraliste veut faire échec à la possibilité d’un référendum sur la souveraineté, car être fédéraliste n’est pas une option honteuse.


Cette possibilité n’existe pas cette année.


Une victoire libérale majoritaire nous mènerait à près de 19 années quasi consécutives de pouvoir par un parti largement coupé de la majorité historique du Québec et maintenu à flot par les minorités ethniques.


C’est malsain, tout simplement.


Si Ottawa avait voulu concocter un plan machiavélique pour aider le PLQ, il n’aurait pu trouver mieux que de voir apparaître Québec solidaire, cadeau du ciel pour les fédéralistes.


Si vous n’avez pas compris cela, vous partez de très loin.


Plusieurs nationalistes voteront pour la CAQ parce que seule la CAQ peut nous débarrasser du PLQ.


Ce pragmatisme n’est pas déshonorant.


Plusieurs parmi eux sont des souverainistes qui pensent que la souveraineté ne verra jamais le jour.


Je ne peux leur opposer que la toute petite flamme d’un espoir qui refuse de mourir.


Il reste le PQ. On peut lui faire des tas de reproches justifiés.


Il aurait dû dénoncer QS dès que ses négociateurs ont renié leur signature, pas à deux semaines du vote. Personne n’a plus contribué à légitimer QS que le PQ.


Il a laissé la CAQ grandir parce qu’il ne fallait pas se salir les mains en fréquentant ces galeux de droite.


Avenir


La CAQ a pour slogan : « Maintenant. » Et si le souci de l’immédiat compromettait irrémédiablement l’avenir ?


Au début, la CAQ laissait ouverte la question nationale. Elle est aujourd’hui aussi fédéraliste que le PLQ.


Or, la démographie fera que le Québec perdra inexorablement de l’influence au Canada.


Certes, les Québécois ont rejeté deux fois l’indépendance. Mais l’indépendance doit demeurer une sortie de secours possible si jamais, un jour, nous parvenions à la conclusion qu’il vaut mieux ne pas devenir des Acadiens.


Voulons-nous enterrer cette possibilité ? Voulons-nous jeter cette clé à la mer ?


Un sursaut du PQ pourrait-il aider le PLQ ? Entre deux risques, je choisis le moindre.


Je voterai PQ.