Le Temps des Bouffons

Pierre Falardeau aura été l’un des Patriotes les plus courageux de notre temps, et pour cela, nous ne pouvons que lui dire merci infiniment.

Tribune libre

En 1985, Pierre Falardeau a su bien décrire la trahison d'une certaine élite québécoise et canadian. S'il n'avait réalisé que ce court film, ce serait déjà énorme.
Rappelez-vous le contexte de l'année 1985, cinq ans après le référendum de 1980. C'est la déprime, le découragement... Encore une fois, nous sommes des perdants.
Et soudain, des rumeurs, des ragots, disaient certains, se mettent à circuler dans les chaumières de tout le Québec, chez les amis et les connaissances, au sujet d'un film qu'on n'ose nommer, car la peur nous étreint. Cette peur nous rappelle les Troubles d'Octobre et toutes ses dérives. Certains parmi nous ont été arrêtés, emprisonnés, d'autres accusés. On se serait cru au temps de la déportation des Acadiens et de la grande usurpation de 1763. On se souvient... Et voilà que ce brave Falardeau en caméra cachée a réussi à infiltrer ce haut lieu de la trahison et entrer au Beaver Club à Montréal où sont réunis des dizaines de traîtres. Nous pouvons maintenant mettre des noms, en identifier plusieurs. Quel plaisir et quelle colère aussi que de visionner ce pamphlet cinématographique.
Je crois que ce film qui circulait dans les souterrains québécois aura été l'un des éléments déclencheurs qui nous aura conduits au référendum volé de 1995.
Pierre Falardeau aura été l'un des Patriotes les plus courageux de notre temps, et pour cela, nous ne pouvons que lui dire merci infiniment.
Toutes mes sympathies à sa famille!
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Le banquet du Beaver Club sert de scène pour dénoncer ce régime colonialiste qui depuis près de 250 ans, est imposé au peuple québécois par le conquérant.
Première partie

Deuxième partie


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3 commentaires

  • Thérèse-Isabelle Saulnier Répondre

    30 septembre 2009

    J'ai envoyé cette page à une amie française, pour qu'elle visionne ce petit documentaire de Falardeau en compagnie d'une de ses amies aveugles, qui ENTENDRAIT fort bien la voix de Falardeau. Voici ce qu'elle m'a répondu:
    C'est puissant!!!!
    Ca vient des tripes!!!!
    Quelle verve et quelle intelligence!
    Quelle finesse d'analyse et d'esprit....
    C'est un texte et un film universel.
    J'en ai reconnu plus d'un!!!!!!
    Mon amie aveugle ne parle pas un mot de français. Dommage. Aucune traduction ne peut reproduire ce mépris craché tout droit des tripes de Falardeau! c'est vraiment physique!

  • Archives de Vigile Répondre

    29 septembre 2009

    Bonjour,
    Merci pour les vidéos. J'ai regardé aussi tout ce qui a trait à Bourgeault vu l'occasion.
    Ces deux là ne seront pas remplacés, quoiqu'on en dise.
    Salut Falardeau et merci mille fois.

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    28 septembre 2009

    Chère Mme Vallée,
    Merci pour ce bel hommage à Falardeau.
    Je pense qu'il était un courageux patriote oui, mais franchement, aussi, un héros du Québec contemporain!
    Il s'est battu jusqu'au bout; il n'a jamais fait de compromis, jamais courbé l'échine face à des adversaires puissants... Il a fallu un cancer des os (forme particulièrement douloureuse, souffrante, de cette maladie) pour faire taire Falardeau...
    Mais quel immense vide il laisse! Il faudra que d'autres artistes souverainistes fassent de sérieux efforts pour le combler. Et attention, on parle ici, de succéder à Falardeau; pas de le remplacer, car il était trop unique!
    Bon... certains journalistes fédéralistes, comme le méprisable Alain Dubuc et le serviteur du grand capital J.-Jacques Samson, ont déjà écrit sur lui des textes où ils résument sa contribution à la nation québécoise, en disant simplement qu'il avait une apparence négligée, qu'il pouvait se montrer agressif et vulgaire (dixit Samson). Et qu'il fut un bon cinéaste, mais que sa vision politique manquait de nuance et n'est plus vraiment d'actualité (dixit Dubuc)...
    Je n'écrirai pas ce que je pense que ces deux journalistes-là (ce contenu ne serait pas publié), mais je dirai que nous, nous savons vraiement ce que vaut l'oeuvre de Pierre Falardeau, et que deux journalistes dépourvus de crédibilité ne sauraient atteindre le souvenir que nous laisse de lui, Pierre Falardeau. L'homme est trop grand, pour que ces deux minus aient un quelconque pouvoir sur lui!
    Adieu et merci, Pierre.