Le tango du PQ

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Crédibilité zéro !






Bon.




Résumons le cheminement de la pensée de Jean-François Lisée, pour voir si j’ai tout compris.




(Attachez votre ceinture de sécurité, le parcours est sinueux.)




EN ARRIÈRE, EN AVANT




Un: lors de sa campagne pour décrocher la chefferie du PQ, Jean-François Lisée joue à fond la carte de l’identité.




Identité, identité, identité.




Deux: lorsqu’il devient chef, il dit qu’il est peut-être allé trop loin avec la défense des «valeurs québécoises» et annonce qu’il va «réaligner» son programme en tenant compte de la position plus timorée d’Alexandre Cloutier.




Trois: quelques jours plus tard, il affirme que l’identité est loin d’être sa priorité, et qu’il s’intéresse beaucoup plus à l’économie, à la santé et à l’éducation qu’à ce dossier (qui, il y a quelques semaines à peine, lui paraissait pourtant hyper important).




Quatre: il avale son café de travers en voyant le sondage CROP-La Presse qui place le PQ derrière la CAQ.




Et cinq: pris de panique, il revient en force avec le dossier identitaire, en disant qu’on doit aller plus loin que Bouchard-Taylor et interdire les signes ostentatoires dans les écoles et les garderies.




Ouf!




Comme disait le héros du film Pickpocket de Robert Bresson: «Pour aller jusqu’à toi, quel drôle de chemin il m’a fallu prendre...»




DISPARITÉ DE TRAITEMENT




Seuls les fous ne changent pas d’idée, dit le proverbe.




Je comprends.




Mais on parle ici d’une période d’un mois et demi!




Quand vous changez aussi souvent d’idée en si peu de temps, vous n’êtes pas une girouette, mais un ventilateur.




Autre proposition bizarroïde du chef du PQ: la neutralité de l’État sera à deux vitesses.




Les «anciens» fonctionnaires pourront porter voile, turban et crucifix de toutes dimensions. Mais les «nouveaux», non.




Imaginez le portrait.




Fatima a le droit de garder son hijab sur la tête lorsqu’elle entre au CPE. Mais sa consœur Yasmina, nouvellement arrivée, devra le laisser dans sa case au vestiaire.




C’est comme si je vous disais: «Tous ceux qui ont acheté leur auto avant le 26 novembre 2016 peuvent dépasser la limite de vitesse de 40 km/h, mais pas les autres.»




Belle façon de foutre le bordel dans un environnement de travail.




De deux choses l’une: soit on accepte le port des signes ostentatoires dans la fonction publique – auquel cas on l’accepte pour tout le monde –, soit on le refuse – pour tout le monde.




C’est acceptable ou inacceptable.




Pas «acceptable si...» ou «inacceptable quand...».




PLUS LOIN QUE COUILLARD




Gouverner, c’est choisir, trancher, tracer une ligne dans le sable.




Pas marcher sur des œufs et voter une loi bourrée d’exceptions.




«Qui embrasse trop, mal étreint.»




À force de vouloir faire plaisir à tout le monde, on ne fait plaisir à personne.




Quand on a interdit la cigarette dans les bars, on l’a interdite pour tout le monde, pas seulement pour les «nouveaux» fumeurs.




Vous me direz que la proposition du PQ va plus loin que celle du gouvernement Couillard.




N’importe quelle proposition va plus loin que celle du gouvernement!




Tout le monde peut se vanter de chanter mieux qu’un muet!



 




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