Le royaume de l'absurde

C'est complètement fou. Vaut encore beaucoup mieux de nouvelles élections fédérales au début de 2009.

Coalition BQ-NPD-PLC



Le Canada est devenu le royaume de l'absurde, un royaume dont Stéphane Dion, le plus mal-aimé des politiciens québécois, est temporairement roi!
-D'abord, c'est Michaëlle Jean, choisie pour être gouverneure générale par Paul Martin simplement parce que l'animatrice de RDI était une bonne communicatrice, qui décidera si elle autorise les chefs des partis d'opposition à former un gouvernement ou si les Canadiens ne devraient plutôt pas retourner en élections.
Mme Jean ne détient cet énorme pouvoir qu'en raison d'une faiblesse de Pierre Trudeau qui, lors du rapatriement de la Constitution en 1982, n'a pas osé couper les liens avec la Couronne britannique et a maintenu cette institution archaïque et sans légitimité populaire. Mme Jean penche pour un gouvernement de coalition.
Dion par intérim
-Un tel gouvernement de coalition libéral-néo-démocrate serait dirigé par le présent chef du Parti libéral du Canada. Or, Stéphane Dion, le chef élu par les militants, avait déjà annoncé son départ prochain et ses propres députés ne voulaient pas de lui comme premier ministre, il y a 48 heures seulement. Ce gouvernement de coalition serait donc présidé par un chef libéral désigné in extremis, hier, à la suite de tractations de coulisses entre libéraux (auxquelles ont même été mêlés les néo-démocrates) non seulement sans avoir été choisi par la population comme premier ministre, mais alors que la course pour le remplacer se poursuivra dans son propre parti. S'il s'agissait d'une quelconque république de bananes, nous parlerions d'une risible tentative de coup d'État!
-Un gouvernement de coalition PLC-NPD serait appuyé par le Bloc québécois, qui ne veut cependant pas être représenté au conseil des ministres, même s'il a fait élire 50 députés au Québec sur 75. Il détiendrait par contre la balance du pouvoir et c'est lui qui déciderait donc ultimement du contenu des grandes politiques, y compris à incidences budgétaires, et même de la durée de vie de la coalition. Il lui suffirait de menacer de retirer, sous un prétexte ou un autre, l'appui auquel il s'est engagé pour 18 mois. Le Canada entier serait ainsi à la merci des souverainistes du Québec, qui pourraient dicter ses gestes à un gouvernement contrôlé par un parti fédéraliste certes, mais qui n'a obtenu que 26 % des voix il y a quelques semaines.
-Nous entrons dans une grave récession et le Canada est en même temps impliqué dans une guerre en Afghanistan, deux raisons majeures pour miser sur un gouvernement stable. Les politiques économiques et des affaires étrangères du Canada baigneraient dans un flottement inégalé depuis la Première Guerre mondiale.
Strange bedfellows
-Toujours au chapitre de l'absurde de la situation actuelle, Gilles Duceppe a fait campagne en plaidant pour que les Québécois gardent Stephen Harper minoritaire à Ottawa. Harper est minoritaire et, à la première occasion, Duceppe complote pour le renverser et le remplacer par un premier ministre issu du PLC, Stéphane Dion, l'ennemi juré des souverainistes et même du Québec, selon ces derniers, le père maudit de la Loi sur la clarté référendaire.
-Pour boucler la boucle de l'absurde, la crise à Ottawa favorise Jean Charest au Québec, qui réclame un gouvernement stable, après avoir torpillé la campagne de Harper, contribuant à ce que dernier soit minoritaire.
C'est complètement fou. Vaut encore beaucoup mieux de nouvelles élections fédérales au début de 2009.


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