Ceux qui désirent l'indépendance, c'est seulement Nous

Le renouveau de l'esprit canadien-français dans le nationalisme traditionaliste

Nous sommes une continuité persévérante, un élan projeté dans le temps

Tribune libre


Un élan projeté dans le temps
Lorsqu'on s'est mis à utiliser le terme "Québécois" pour remplacer celui de "Canadien-français" autour de 1970, c'était au départ pour s'opposer au Canada anglais et affirmer clairement notre identité bien distincte, et pour faire sortir toute trace du "canadian" dans le Nous collectif, une purge tout à fait salutaire et qui amorçait un début d'affirmation identitaire associé au désir légitime de mieux façonner son propre destin.


Mais en imposant ce terme de Québécois, on dirait qu'à la longue on a cherché à relativiser l'importance des Canadiens-français dans la province en tant que peuple majoritaire désirant sa reconnaissance par le statut de nation reconnue. On s'est mis à y inclure les anglo-montréalais, les allophones, les nouveaux arrivants ne connaissant rien de notre culture, voire rien de l'occident en général.
Le problème, c'est qu'on met dans le même panier tout un paquet de gens qui ne partagent pas l'identité même qui est en péril, celle des Canadiens-français. Autrement dit, le terme Québécois en est venu à inclure même ceux qui ont juré notre perte et qui n'auront de cesse que nous ayons disparu de la carte (par action concertée ou par indifférence à notre sort)! Cherchez la logique!


Ce qui explique sans doute pourquoi on doit avoir recours à des euphémismes pour désigner notre peuple: "les Tremblay d'Amérique", les "de souche", les "enracinés", les "ceintures fléchées", etc, pour nous différencier des autres.

Chaque fois que le Québec ressemble un peu moins à la nation canadienne-française et un peu plus à un cosmopolitisme hétérogène indifférencié, nous nous amoindrissons, nous nous appauvrissons de notre essence fondamentale, de notre continuité historique, de la nature profonde de ce que nous sommes les seuls à être au monde. Car la diversité mondiale passe par la protection de la spécificité nationale.


De plus, il faut bien se résoudre à cette évidence que l'indépendance ne se fera jamais avec la contribution des anglo-québécois ni celle de l'immigration tiers-mondiste massive arrivée depuis 30 ans. Les statistiques à ce sujet sont consternantes: aucun progrès en 30 ans, aucun progrès à attendre non plus. C'est un bloc anti-souverainiste monolithique et généralement francophobe.

Mais on semble assister à une renaissance de la prise de conscience que ce que nous avons à sauver par l'indépendance, c'est la continuité du peuple canadien-français, pas un cosmopolitisme dénationalisé imposé par des quotas d'immigration si mal ciblés que l'intégration est à proprement parler nulle.


Les valeurs traditionnelles qu'on nous avait forcé à abandonner sous prétexte de modernisation à outrance remontent en popularité. Il y a certainement lieu de s'en réjouir car ce sont là des éléments liants d'une société qui augmente ainsi sa ressemblance à elle-même, qui solidifie son noeud central bien spécifique. Un peuple se doit par définition d'être soudé et uni par une communauté de valeurs partagées et par l'attachement à un patrimoine collectif respecté.

Cette renaissance de l'esprit canadien-français se vérifie dans les écrits théoriques d'un Mathieu Bock-Côté, de l'éthicien Guy Durand; sur plusieurs sites nationalistes comme la Fédération des Québécois de souche, le Ralliement identitaire, le Renouveau français et divers auteurs et commentateurs qu'on peut lire sur Vigile, ainsi que sur certains blogues. Du côté des partis politiques, le Parti indépendantiste serait celui dont la vision générale se rapproche le plus de ce nationalisme traditionaliste.

Ce qui a commencé par quelques regroupements isolés est en train de s'organiser pour donner voix à des convictions très près des valeurs traditionnelles du bon peuple québécois, par opposition aux diktats d'intellectuels élitistes déconnectés de la vraie réalité québécoise qui cherchent à imposer leurs théories fumeuses (messieurs Taylor et Bouchard, dites présent).


Ce mouvement nationaliste traditionaliste est une voix de plus qui milite en faveur d'un Québec souverain et qui saura faire vibrer la corde sensible en remportant l'adhésion de bon nombre de personnes qui n'auraient pas été convaincus autrement de la nécessité d'un pays.

Il est hautement souhaitable que notre peuple se renationalise, qu'il récupère tout ce dont on l'avait dépouillé. La Révolution tranquille contenait du bon certes mais peut-être un peu trop d'eau de javelle; il faut redonner sa couleur bon ton à tout l'héritage de la nation. Car toutes nos particularités sont précieuses, elles nous reflètent et nous singularisent. Et une identité forte et fière est à la base du désir de s'affirmer à travers la souveraineté.
Pour paraphraser Gaston Miron, pourquoi être 25% de quelqu'un d'autre lorsqu'on peut être 100% soi-même?

La Fédération des Québécois de souche: http://www.quebecoisdesouche.info/FQS.html
Le Ralliement identitaire: http://ralliementidentitaire.wordpress.com/

Le Renouveau français: http://www.renouveaufrancais.com/new/index.php

Le Parti indépendantiste: http://parti-independantiste.org/

Le site de M. Mathieu Bock-Côté: http://bock-cote.net/

Sur M. Guy Durand: http://www.vigile.net/Une-definition-de-la-culture
Réjean Labrie, de Québec, capitale nationale.

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Réjean Labrie888 articles

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Réjean Labrie est natif de Québec. Il a fait une partie de sa carrière dans la fonction publique provinciale.

Il tire la plus grande fierté d’être un enraciné de la 11ème génération en sol natal. Son élan nationaliste se porte sur la valorisation de la culture québécoise et sur la préservation de l'identité culturelle québécoise et de sa démographie historique.

Il se considère comme un simple citoyen libre-penseur sans ligne de parti à suivre ni carcan idéologique dont il se méfie comme des beaux parleurs de la bien-pensance officielle.

L'auteur se donne pour mission de pourfendre les tenants de la pensée unique, du politiquement correct, de la bien-pensance vertueuse, toutes ces petites cliques élitistes qui méprisent le bon peuple.

Près de 900 articles publiés en ligne ont été lus un million et demi de fois par tous ceux qui ont voulu partager une réflexion s'étendant sur une période dépassant 15 ans. À preuve que l'intérêt pour une identité nationale québécoise affirmée ne se dément pas, quoi qu'on en dise.





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6 commentaires

  • Réjean Labrie Répondre

    3 avril 2011

    J'ajoute à la liste pré-citée le site des Nationalistes du Saguenay que je viens tout juste de découvrir:
    http://natsaguenay.blogspot.com/
    Décidément, l'esprit nationaliste se porte bien. À nous d'en découvrir toutes les manifestations et de mieux se réseauter.
    Réjean Labrie

  • Archives de Vigile Répondre

    3 avril 2011

    Cette notion était peut-être justifiée à une certaine époque, quoique j'aie toujours refusée d'y souscrire, ayant la conviction qu'il s'agissait d'une arnaque qui faisait très bien l'affaire des fédéraux unitaristes.
    Sans compter qu'on prévoyait un afflux incontrôlé d'immigrants, en raison de la dénatalité. Il fallait donc les loger dans une nation civique. D'autant plus que certaines communautés refusent de s'intégrer.
    Résultat, nous sommes devenus une communauté comme une autre au Québec.

  • Stéphane Sauvé Répondre

    2 avril 2011

    Décidément le site de Vigile me surprend chaque semaine !
    Comme le mentionne Monsieur Marineau, c'est le titre qui m'a amené à vous lire et pour vous le dire simplement, je m'y retrouve dans votre argumentaire. Et je crois que vous avez tout à fait raison lorsque vous l'écrivez: "quelques regroupements isolés (sont) en train de s'organiser pour donner voix à des convictions très près des valeurs traditionnelles du bon peuple québécois".
    Je vous remercie pour les liens fournis. Ils seront fort utiles dans ce combat pour la révélation du meilleur qui nous habite.

  • Archives de Vigile Répondre

    2 avril 2011

    Vous dites ..."Mais en imposant ce terme de Québécois, on dirait qu’à la longue on a cherché à relativiser l’importance des Canadiens-français dans la province en tant que peuple majoritaire désirant sa reconnaissance par le statut de nation reconnue. On s’est mis à y inclure les anglo-montréalais, les allophones, les nouveaux arrivants ne connaissant rien de notre culture, voire rien de l’occident en général."
    Je suis tout à fait d'accord avec vous sur ce point important dont vous parlez. C'est, je crois, très juste.
    Je me trompe ou M.Robert Chevalier de Beauchesne essaie de nous faire comprendre la même chose depuis longtemps?
    Parlant du fait qu'au lieu de nous identifier comme Canadiens-Français nous nous nommions Québécois "...qui fait de nous un peuple désincarné, sans saveur, sans odeur, sans cœur et sans défense : pensez-vous vraiment qu’un tel peuple puisse être capable d’une quelconque indépendance ? Ne croyez-vous pas qu’il faille au contraire offrir autre chose, changer de paradigme ? En appeler enfin à notre dignité canadienne-française, celle que nous ont léguée nos pères et nos mères ?"
    Le terme "Québécois" était sans doute nécessaire pour nous distinguer dans le temps, mais aujourd'hui le terme est devenu une macédoine qui nous annule, nous les descendants de la Nouvelle-France. Revenir en arrière pour nous distinguer comme le peuple Canadien-Français ? Retrouver notre fierté nationaliste et porter le nom de Québécois ?
    C'est toute la question.

  • Henri Marineau Répondre

    2 avril 2011

    M. Labrie,
    Je dois d'abord vous dire que c'est le titre de votre article qui m'a incité à lire son contenu. Et je dois vous avouer que j'ai été fortement intéressé par les arguments que vous invoquez, autant par l'abandon de nos valeurs traditionnelles "sous prétexte de modernasition à outrance" que par le fait que ces valeurs "remontent en popularité" et qu'elles constituent "une voix de plus qui milite en faveur d'un Québec souverain".
    J'ajouterais même que votre position concernant "le renouveau de l'esprit canadien-français dans le nationalisme traditionaliste" devrait faire partie des réflexions des jeunes Québécois sur leur projet de pays.
    Bravo pour votre texte qui fait appel à notre patrimoine sans lequel, comme disait l'historien Michel Lessard dans un article que j'ai publié sur cette tribune le 22 mars "Un vent de fraîcheur (prise 5), un peuple n'existe pas.
    Henri Marineau
    Québec

  • Marcel Haché Répondre

    2 avril 2011

    Ce n’est pas que le nationalisme ”civique” soit à proscrire, c’est simplement qu’il est incapable—les années le démontrent—de lancer l’idée de l’indépendance.
    C’est Nous, les premiers, sinon les seuls, qui pourrions vouloir et faire l’indépendance. S’attendre des nouveaux arrivants qu’ils rejoignent notre cause nationale, après que, par l’action des fédéralistes, par abus de confiance quant aux possibilités offertes à leur intégration économique—les listes à l’Aide Sociale sont pleines de nouveaux arrivants—c’est proprement s’adonner à la pensée magique.