Le recul des garçons

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Un déséquilibre menaçant - In medio stat virtus !






Certaines femmes peuvent sourire, mais le recul des résultats scolaires des garçons dans les écoles secondaires au Québec est une réalité dramatique. La courbe descendante des résultats des garçons confirme la supériorité des filles. D’ailleurs, des écoles réservées aux filles occupent les premières places dans ce classement réalisé par l’institut Fraser.




Une donnée est particulièrement spectaculaire. Il y a maintenant un écart de 3,5 % en faveur des filles aux examens en mathématiques, là où historiquement les garçons dominaient. Certains contesteront cet exercice qui consiste à comparer les écoles. D’autres tenteront de minimiser la performance scolaire au profit de valeurs plus «humaines», mais il serait irresponsable de mettre sous le tapis ce lent mouvement qui annonce un Québec où les femmes seront plus instruites que les hommes.




Le combat pour l’égalité des sexes comme son nom l’indique est un échec s’il mène au déclassement des garçons. Quoi qu’on en pense, le Québec est une société en voie de féminisation où l’image masculine est, au mieux, l’objet d’humour et, au pire, est ouvertement méprisée.




Pédagogie inégale




Une pédagogie négative est transmise depuis des décennies à travers l’école et les médias. On a enseigné aux garçons à ne pas se comporter comme leurs pères ou leurs grands-pères alors que les filles ont été invitées à faire comme leurs mères et leurs pères. C’est donc un élargissement du territoire sur lequel elles peuvent se déployer. Pendant ce temps, les garçons sont mis en garde contre leur masculinité bruyante, violente et dominatrice.




Les étrangers qui débarquent chez nous sont frappés par la force de l’ambition et l’assurance des femmes et des jeunes filles. Mais la fragilité des hommes n’échappe pas aux yeux de nombre d’observateurs.




Il faut être de mauvaise foi pour ne pas s’alarmer du décrochage scolaire des garçons, de leurs difficultés scolaires, de leurs problèmes de fonctionnement, de leur insécurité, qu’ils masquent par des comportements de faux machos, par des perturbations à l’adolescence qui les entraînent plus souvent que les filles dans la délinquance.




Paradoxe




Il y a un paradoxe québécois. À l’avenir, les hommes seront moins instruits, moins diplômés que les femmes, donc moins équipés émotionnellement et intellectuellement pour affronter le monde du travail. Des patrons constatent que les filles sont plus travailleuses, plus fonceuses que les garçons, qui ont de la difficulté à gérer le stress et seraient plus, disons, dilettantes dans le travail.




La sociologie n’est pas une science exacte, car tout n’est pas quantifiable dans les comportements humains. Cependant, face à la réussite scolaire, le recul des garçons est une donnée qui devrait davantage nous alarmer.




Bien sûr, les femmes sont encore discriminées en matière de revenu. L’égalité salariale n’est pas pour demain. Mais les filles sont plus équipées pour rompre avec le tabou de l’argent dont elles sont encore les victimes. Les garçons de demain, dévalorisés scolairement, risquent de se «féminiser». Ils gagneront moins que les filles, mais surtout ils perdront l’assurance et la fierté d’être des hommes.




On n’a pas à se réjouir que les hommes soient déclassés au profit des femmes si l’on croit que le bonheur des hommes et des femmes résulte de leurs différences dans l’égalité.



 




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