La surprenante réapparition du visage de la honte nous montre le vrai visage du Québec. On joue le tout pour le tout. Quand il n'a plus rien à perdre, Couillard cède son leadership, son intégrité. Que s'est-il donc passé pour que le Parti Libéral du Québec tombe aussi bas?
N'est-ce pas le Premier ministre Couillard qui disait, nous nous sommes distancés de l'ère Charest? Comment se fait-il que le "pas de couilles" lui ouvre la grande porte et l'accueille les deux bras ouverts? Et bien, je vais vous dire pourquoi.
Il y a au moins deux bonnes raisons.
La première, c'est que le DPCP et Robert Lafrenière l'ont informé qu'il n'y aurait pas d'accusations portées contre Charest et Bibeau. Des accusations portées par le DPCP en pleine campagne électorale minerait la crédibilité et le gros bon sens de Couillard. On ne peut pas se permettre un tel risque en pleine campagne électorale, donc Couillard est sûr de son affaire, il n'y aura pas d'accusations. Ça fait longtemps que je le dis, Lafrenière rit du Québec tout entier. S'il ne présente pas de dossier au DPCP, le DPCP ne peut rien faire. On nous joue le même petit jeu qu'à la Commission Charbonneau avec le commissaire Lachance et le DPCP. Les deux étant de mèche, ça ne pouvait pas avancer. Je me rappelle encore l'interrogatoire loufoque de Milioto, Monsieur Trottoir avec son bas de .laine. Savez-vous c'est quoi la mafia? Moé, je ne sais pas c'é quoi la mafia. Puis plus rien. Nous sommes restés bouche bée devant tant d'incompétence ou de complicité. La morale : on ne touche pas aux donneurs d'argent.
La deuxième bonne raison, c'est que Bibeau a promis à Couillard de lui couper les vivres, de ne plus rien lui donner. L'argent étant le nerf de la guerre, Couillard a choisi le bel argent de Bibeau. L'argent ne tombe pas du ciel par magie, ce que le public donne c'est à peu près 10% du coût de la campagne électorale, donc les grosses sommes viennent des richards, des grosses pointures. Bibeau, ici, avec Shock-Béton, l.équivalent du Lafarge de la France, c'est le plus puissant du Québec après Desmarais. On n'en sort pas, les soupers spaguetti à 1000$ du couvert, les chapeaux, les sacoches du 357 C, ça fait partie du système.
C'était la manière de fonctionner de l'ère Charest, et Charest étant revenu dans le décor, rien ne va changer. Que risque Charest? Rien. En supposant qu'il risque quelque chose, qu'il soit trouvé coupable du pire, quel va être sa punition? Un petit 6 mois de prison comme Vaillancourt, l'ex-maire de Laval. Y a rien là. Combien avons-nous recueilli de témoignages prouvant hors de tout doute raisonnable que c'est Charest et Bibeau qui sont responsables de toutes les levées de fonds louches du Parti libéral du Québec? On ne saurait les compter.
Quand je pense que Couillard avait le front de nous dire que l'ère Charest était terminée et qu'il ose rire de nous en nous le présentant comme son bras droit, c'est révoltant, renversant. Ce n'est pas son bras droit ni son bras gauche, c'est son bras croche. Est-ce que les québécois vont finir par s'ouvrir les yeux? Je pense que oui. Ça ne veut pas dire que Lafrenière et son DPCP vont s'ouvrir les yeux. Mais les jeux ne sont pas faits, il pourrait y avoir d'autres coulages d'informations. Les Libéraux misent baucoup sur le système de corruption, sur le marketing, le racketting, il faut dire que ça leur a bien servi dans le passé, mais ils risquent d'avoir une grosse surprise cette fois-ci. Comme à Montréal, je nous le souhaite.
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3 commentaires
André Gignac Répondre
27 novembre 2017correction correction
Profédéralistes au lieu de proféféralistes. Merci!
André Gignac 27/11/17
André Gignac Répondre
27 novembre 2017Monsieur Lespérance
Je suis entièrement d'accord avec vos propos. Moi, je pense sérieusement que nous sommes, actuellement, dans un gros cul-de-sac politique au Québec. Étant donné qu'un nouveau parti indépendantiste tarde à se manifester sur la scène politique québécoise et que nous devons composer avec des partis proféféralistes; nous n'avons que 2 choix qui s'offrent à nous pour la prochaine élection en 2018 soit de s'abstenir de voter ou prendre la rue pour mettre dehors cette corruption politique devenue endémique au Québec.
De plus, j'en ai marre de me faire lancer un os tous les 4 ans par cette clique de politiciens au service des possédants pour tenter de nous faire croire que nous vivons dans une démocratie, mon oeil! Il faut croire que les Québécois aiment ça puisque ça fait près de 15 années que ça dûre ces scandales, cette fraude de fonds publics. Je me répète: à défaut d'un nouveau parti indépendantiste pour l'élection de 2018, je m'abstiens de voter. Par contre, je suis près à descendre n'importe quand dans la rue pour supporter des manifestations afin de pouvoir se débarrasser de ce gouvernement pourri qui doit cesser de nous rire en pleine face et en plein jour à part ça.
André Gignac 27/11/17
arseneault andre Répondre
27 novembre 2017Très bien élaboré, la pure réalité.