Le Québec n’a pas d’avenir dans le Canada

Discours du chef du Bloc Québécois, Université d’Ottawa, 3 février 2010

MEECH - 20 ans plus tard...


Mercredi 3 février 2010
Je suis heureux d’être ici à l’Université d’Ottawa. J’aimerais tout d’abord remercier tous ceux et celles qui se sont déplacés pour venir ici aujourd’hui. Je tiens également à remercier l’Association des jeunes bloquistes de l’Université d’Ottawa pour l’invitation. Je pense en particulier au président de la cellule locale du Forum jeunesse du Bloc Québécois, Tristan Denommée, et au président du FJBQ, Jean-François Landry. C’est un plaisir de constater que les jeunes souverainistes qui étudient à l’Université d’Ottawa sont plus actifs que jamais.
You know, I often go to Quebec universities to speak to students. For instance, I’m scheduled to go at McGill and Sherbrooke universities next week. In the past, I also spoke in Canadian universities, but less frequently. However, I do know that people from different allegiances are gathered here today at the University of Ottawa: federalists and sovereignists. Everyone has a right to his opinion and I respect that. It’s in that spirit that I will expose today my own point of view, a point of view shared by many Quebecers: the fact that Quebec has no future inside Canada.
Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, j’aimerais dire quelques mots sur cette catastrophe dévastatrice qui a frappé Haïti. Les peuples québécois et canadien sont très proches du peuple haïtien et nous sommes tous profondément touchés par le deuil et l’inquiétude. Depuis la tragédie, les Québécois et les Canadiens ont fait preuve d’une générosité et d’une fraternité envers le peuple haïtien qui nous honorent comme êtres humains. Nous devons continuer à donner généreusement. De notre côté, nous allons pousser le gouvernement Harper à en faire davantage. Nous devons faire preuve de solidarité dans la longue durée pour mener à terme la reconstruction durable d’Haïti. Ce message, ces exigences pour Haïti, nous aurions voulu les formuler à la Chambre des communes et questionner directement le gouvernement et obtenir des engagements précis et fermes pour Haïti. Mais Stephen Harper a terminé l’année 2009 en mettant une fois encore le cadenas sur le Parlement. Cette décision antidémocratique en dit long sur ce premier ministre. Si Stephen Harper voulait vraiment s’occuper de l’économie et des gens affectés par la crise, comme il le prétend, il viendrait rendre des comptes au Parlement et accepterait de débattre en Chambre et dans les comités, des choix qui s’offrent à nous. Nous sommes élus pour servir le Québec et je vous dis ceci : les manigances antidémocratiques de Stephen Harper n’empêcheront pas les députés du Bloc Québécois de faire leur travail! Nous avons au contraire commencé à sillonner le Québec de long en large pour entendre les Québécois et nous allons constamment presser ce gouvernement d’agir enfin, dans le sens des intérêts du Québec. Parce que malheureusement, le Québec continue à subir de plein fouet les décisions néfastes de ce gouvernement conservateur.
Malheureusement, ce n’est pas nouveau. Tout cela se passe en effet 20 ans après l’échec de Meech, alors que le Canada a refusé de répondre aux demandes minimales de la nation québécoise. Depuis ce temps, les fédéralistes québécois et canadiens n’ont cessé de répéter que le « fruit n’était pas mûr » et que le « terrain n’était pas fertile » pour tenter de réintégrer le Québec dans la constitution canadienne. 20 years after the failure of the Meech Lake Accord, we have to face reality: a constitutional offer meeting the needs of Quebec will never come. Meanwhile, Canada continues to build itself according to its interests and to its values which, too often, go against Quebec’s interests and values. Slowly but surely, Quebec’s political weight decreases. The result of this process is irreversible, and without sovereignty, Quebec will become more and more marginalized inside Canada.
Les conséquences sont très concrètes : on le voit avec ces assauts répétés contre la loi 101 et contre la culture québécoise; on le voit avec les derniers budgets qui font l’impasse sur les besoins économiques du Québec; on le voit avec cette politique canadienne du tout au pétrole qui va à l’encontre des intérêts stratégiques du Québec; on le voit avec les transferts fédéraux en éducation qui se situent toujours en deçà du niveau de 1994-1995. Pour contrer au jour le jour ces assauts, les Québécois nous ont élus en majorité à six reprises. Comme représentants du seul parti exclusivement voué à la défense des intérêts et des valeurs du Québec à Ottawa, nous avons cette responsabilité et nous allons continuer de l’assumer avec détermination et avec fierté!
D’abord, le plus urgent, c’est d’infléchir la politique économique du gouvernement conservateur, une politique qui nuit terriblement à l’économie québécoise. Budget après budget, les besoins économiques du Québec sont ignorés et ce n’est pas différent sous les conservateurs. Dans le budget de relance, l’environnement, les industries de la forêt, de l’aéronautique, manufacturière, de la recherche et la culture, très présentes au Québec, ont toutes été écartés, alors qu’au même moment les industries de l’auto concentrée en Ontario et du pétrole dans l’Ouest ont reçu un soutien de plusieurs milliards de dollars. Furthermore, there’s a will for Ottawa to create a single Canadian securities regulation in Toronto. This is another blatent attack on behalf of the Harper government, and the resulting fact would be more transfer of Quebec’s financial control towards Ontario. Il y a également ces injustices flagrantes, comme le fait qu’Ottawa s’apprête à verser des milliards de dollars à l’Ontario et à la Colombie-Britannique pour l’harmonisation des taxes de ventes, et refuse de verser les 2,2 milliards qu’il doit au Québec qui a déjà procédé depuis longtemps à cette harmonisation.
Let’s face up to reality: Quebec and Canada don’t have the same economic priorities. En prévision du prochain budget, nous avons présenté des propositions concrètes et raisonnables pour le Québec. Le 4 mars, nous verrons si les conservateurs saisiront l’occasion pour le Québec. Et si le gouvernement Harper refuse encore une fois de nous entendre, je suis convaincu que les Québécois tireront les conclusions politiques qui s’imposent.
Quand j’affirme que les intérêts du Canada et du Québec sont de plus en plus divergents, rien n’illustre mieux mon propos que les questions hautement stratégiques que sont l’environnement et l’énergie. Au Québec, pour prospérer, il y a une nécessité économique absolue et c’est celle de réduire notre dépendance au pétrole. Un Québec sans pétrole, c’est non seulement un Québec plus vert, c’est aussi un Québec plus riche, plus fort, moins dépendant!
Avec un baril de pétrole à 75 $ comme c’est le cas ces jours-ci, le Québec doit importer pour 20 milliards de pétrole brut par année. Si, comme la plupart des experts le prédisent, le prix du brut grimpe au cours des prochaines années, ce serait encore pire. À 125 $ le baril, les importations du Québec s’élèveraient à 31 milliards par année. Et si jamais le baril atteint les 200 $, ce serait 50 milliards par année. Cette véritable saignée financière serait bien pire pour le Québec que le vieillissement de la population, la hausse des dépenses en santé et les déboires de la Caisse de dépôts réunis. Cela serait insoutenable pour l’économie québécoise. Il faut réagir. Pour cela, le Québec doit briser sa dépendance au pétrole par tous les moyens, le plus vite possible. Avec l’avantage que procure l’hydroélectricité au Québec, pourquoi les Québécois ne se donneraient-ils pas l’objectif de devenir la nation phare du transport électrique en Amérique du Nord? Voitures électriques, TGV, tramways électriques, chauffage électrique, géothermie, les énergies solaire, éolienne et hydroélectrique. Voilà qui mettrait le Québec tout en avant du peloton de l’innovation, du développement durable, de la qualité de vie et de la prospérité en Amérique du Nord!
En plus d’être une nécessité économique pour le Québec, réduire la dépendance au pétrole est également une nécessité environnementale à l’heure des changements climatiques. Economy and environment can work together. To make it happen, we need the right tools. But Canada has chosen oil over environment. Alors que le Québec présente le meilleur bilan d’émissions de GES par habitant au Canada avec 11,1 tonnes, la moyenne canadienne s’élève à 22,7 tonnes, et on grimpe jusqu’à 70,7 tonnes en Alberta et 72,2 tonnes en Saskatchewan. Et c’est dû en bonne partie à l’exploitation pétrolière!
À Copenhague, au lieu de travailler à un accord contraignant, les conservateurs se sont faits les porte-voix de l’industrie pétrolière. Au nom des intérêts pétroliers, ils ont saboté les négociations et ont bloqué tout progrès possible en matière de lutte aux changements climatiques. Au final, le seul résultat qu’ils ont obtenu, c’est une avalanche de Prix Fossile! Au Bloc Québécois, nous avons tout fait pour amener le gouvernement à accoucher d’un plan de lutte contre le réchauffement climatique. Un vrai plan, avec des cibles contraignantes et ambitieuses, un plan basé sur une approche territoriale et avec 1990 comme année de référence. But last week-end, the Harper government confirmed that Canada will cut its carbon emissions by 17 %from 2005 levels over the next 10 years. As a result, it will exempt the oil industry of all responsibility for its massive emissions during the last 15 years. Du coup, c’est tous les efforts du Québec depuis 1990 qui ont été rayés d’un coup de crayon! Lundi, le ministre Prentice a qualifié de « contre-productive » la nouvelle réglementation introduite par Québec pour imposer des normes de réduction de GES aux constructeurs automobiles. Pour Jim Prentice, des normes différentes affaibliraient la compétitivité du Canada. Ce qu’il oublie, c’est qu’un consensus de plus en plus large émerge en Amérique du Nord, avec la Colombie-Britannique, le Manitoba, l’Ontario et 15 États américains. Un gouvernement responsable devrait préconiser les plus hauts standards, pas le plus bas dénominateur commun! Alors, nous devrons continuer à mener cette bataille, une des plus importantes des dernières années! Cette question sera évidemment au cœur des débats en 2010.
Mais l’économie, ça va également beaucoup plus loin que cela… Pour assurer une prospérité durable au Québec, pour favoriser le développement économique avec une vision à long terme, le Québec doit aussi miser sur les trois piliers que sont l’éducation, la recherche et la culture.
On parle depuis des années du vieillissement de la population et du manque de productivité des économies québécoise et canadienne. On sait qu’il y aura moins de travailleurs dans l’avenir pour soutenir l’économie du Québec. Eh bien, si on a moins de travailleurs, on doit tout faire pour que le Québec de demain soit en mesure de produire plus de richesse avec moins de monde. La meilleure façon d’accroître réellement la productivité du Québec de façon durable et humaine, c’est l’éducation. Tout le monde sait que nous sommes plongés dans l’économie du savoir et pourtant, ni les libéraux ni les conservateurs n’ont daigné ramener les transferts fédéraux pour l’éducation à leur niveau de 1994-1995. On est donc encore très loin de l’indexation nécessaire en vue d’un financement adéquat. Depuis 15 ans, on est aux prises avec un sous-financement en matière d’éducation, et les victimes du gouvernement fédéral, ce sont les étudiants québécois. C’est totalement injuste! Prenez le programme des Bourses du millénaire. Quand ce programme a été remplacé par le Programme canadien de bourses aux étudiants, le gouvernement du Québec a immédiatement fait valoir qu’un tel programme relevait de ses compétences. Québec aurait donc dû obtenir sur-le-champ une compensation de 118 millions de dollars, soit sa part historique de ce programme. Mais le gouvernement fédéral tarde toujours. Pour rajouter l’insulte à l’injure, les conservateurs ont également décidé de sabrer dans le financement de la recherche.
Au Bloc Québécois, nous nous battons depuis des années pour faire augmenter les transferts destinés à l’éducation. Mais au cours des prochains mois, il faudra aussi nous battre pour empêcher des coupes dans les transferts et dans la recherche. Le Québec a déjà perdu plus d’un milliard de dollars au chapitre de la péréquation et nous sommes privés d’une somme de 2,2 milliards qu’Ottawa doit au Québec à la suite de l’harmonisation des taxes de vente. Les déficits sont de retour à Ottawa et on peut craindre que le gouvernement fédéral utilise ce prétexte, non seulement pour refuser de donner son dû au Québec et aux provinces, mais aussi pour couper dans les transferts! Je vois donc de rudes batailles à l’horizon et pour les gagner, nous aurons besoin de toute l’aide possible et je pense en particulier au mouvement étudiant. Au Bloc Québécois, nous allons continuer à défendre les intérêts des étudiantes et des étudiants.
Vous pouvez aussi compter sur le Bloc Québécois pour parler de culture québécoise. Le financement de la culture québécoise est maintenant très tributaire d’Ottawa et on a vu que le simple caprice idéologique d’un premier ministre peut faire des dégâts importants. La politique des quotas à la radio et à la télévision, qui était une sorte de protectionnisme culturel, a de moins en moins de prise sur une réalité façonnée par le monde numérique, un monde qui échappe souvent aux réglementations. Mais c’est le Canada qui est maître du jeu dans ces domaines et qui prend des décisions en fonction de deux réalités complètement contradictoires. Ottawa intervenes in Quebec’s culture without recognizing the national character of our culture. Thus, Quebecers must continue to fight to become masters of their destiny.
Quand on parle de crise économique, on pense immédiatement aux secteurs les plus affectés comme l’industrie forestière et manufacturière, des secteurs que nous devons aider à moderniser. Évidemment, il y a des domaines de la production manufacturière dans lesquels le Québec, avec les conditions actuelles, n’est pas équipé pour concurrencer la Chine. Mais avec l’éducation et la recherche, vient l’innovation. L’innovation technologique pourra nous permettre de demeurer concurrentiel. Pour que la nation québécoise puisse exister, elle a besoin de plus que la seule prospérité économique. Il faut aussi engendrer ce que j’appellerais la prospérité culturelle. La nation québécoise, constituée d’une très grande majorité de francophones, doit évoluer au sein d’un vaste bassin d’anglophones et d’hispanophones. En effet, nous représentons moins de 2 % de la population en Amérique du Nord. Un tel peuple doit faire un effort particulier pour soutenir sa culture et donc sa langue. Il s’agit donc d’une question existentielle, fondamentale pour la nation québécoise. À Ottawa, ils ont bien de la misère à comprendre ça.
Or, il se trouve que la culture, qui est si importante pour la nation québécoise, est aussi un de ses plus puissants moteurs de développement économique. Pas juste à Montréal : c’est vrai dans toutes les régions. La culture est à l’origine de quelque 315 000 emplois au Québec. Dans la métropole seulement, les retombées économiques de la culture atteignaient près de 1,4 milliard de dollars en 2005. Alors qu’on ne vienne surtout pas me dire que la culture, ça ne rapporte pas! Et puis, la culture québécoise, il n’y a personne d’autre que la nation québécoise qui peut l’inventer. On ne peut pas délocaliser la culture québécoise en Chine! Là encore, le gouvernement conservateur de Stephen Harper n’a rien trouvé de mieux que de couper dans le financement de la culture. There’s a very different way to perceive culture in Quebec than in Canada. That’s why, here in Ottawa, the Bloc Quebecois is a strong supporter of the culture of Quebec. And I must say that we are proud of that. En misant sur sa culture, le Québec mise sur lui-même, sur ce qu’il est et sur ce qu’il souhaite devenir.
Mais développer le Québec de demain, c’est aussi travailler au développement économique concret de l’ensemble du territoire, c’est agir en fonction des régions québécoises et de leurs priorités. Pour cela, il faut préparer l’avenir, il faut assurer la relève. Et pour assurer la relève, il faut que les jeunes diplômés aient envie de s’établir dans les régions du Québec. Au Bloc Québécois, on a une solution qui vise à offrir des incitatifs fiscaux aux étudiants québécois, lorsqu’ils auront décroché leur diplôme, afin qu’ils puissent s’installer en région. Un crédit d’impôt allant jusqu’à 8000 $ sur trois ans, ça peut faire une très grande différence. C’est assez pour rembourser ses dettes d’études, voire pour accéder à la propriété. Malheureusement, en suspendant les travaux du Parlement, Stephen Harper a retardé l’adoption de notre projet de loi. Nous aurons donc du travail dans les prochains mois pour faire en sorte que cette mesure soit finalement mise en œuvre.
In order to achieve a long-lasting prosperity for Quebec, we’ll have to resist on many fronts. Education, research and culture: those are three pillars a flourishing nation can build on. And the Bloc Quebecois will continue to fight for the Quebec nation. Comme nous le faisons depuis bientôt 20 ans, nous allons aussi devoir nous battre pour défendre l’identité nationale du Québec. Since the House of Commons has recognized Quebec as a nation, we had many demonstrations of the liberal’s and conservative’s hypocrisy.
Comme c’est le cas pour la plupart des nations occidentales, le Québec est confronté au défi d’accueillir de nouveaux arrivants de partout et de concilier la diversité et la cohésion sociale et nationale. Ces défis sont déjà immenses pour les pays souverains. La nation québécoise, elle, doit en plus relever ce défi en ayant le statut juridique de province canadienne, dans un pays qui refuse de reconnaître vraiment son existence. L’idée centrale, c’est que les nouveaux arrivants, sans qu’ils aient à gommer leurs caractéristiques culturelles propres, se joignent à la nation québécoise, en français et en respectant les valeurs communes. Ce serait déjà un défi important dans un Québec souverain, où la nation québécoise ne formerait toujours que 2 % de la population nord-américaine. Mais dans le Canada, c’est un défi qui est presque insurmontable. Et à mon avis, dans ces circonstances, c’est déjà un exploit remarquable que le Québec ait réussi à intégrer la moitié des nouveaux arrivants à la majorité francophone.
Pour ce qui est de la langue, le fait est incontestable qu’il y a une érosion de la place du français à Montréal. Les entreprises sous juridiction fédérale, qui ne sont pas soumises à la loi 101, œuvrent dans des domaines qui sont en croissance. On peut donc craindre que la situation empire de ce côté-là. Nous avons donc beaucoup de pain sur la planche pour infléchir tout ça et nous devrons continuer à faire avancer tous nos projets de loi sur le respect de la loi 101 et le respect du modèle québécois d’intégration. On n’abandonnera pas, on n’abandonnera jamais.
Être optimiste en ce qui a trait à l’avenir du Québec dans le Canada, c’est impossible quand on voit que le poids politique du Québec est appelé à diminuer encore plus dans les années qui viennent. Il y a une menace immédiate avec le projet de loi des conservateurs qui vise à réduire le poids politique du Québec à la Chambre des communes à 22 %, ce qui est moins que son poids démographique! En 1867, lorsque le Canada a été formé, le poids politique du Québec était de 36 %. Ce Canada que les Québécois ont connu, avec un Québec qui pesait lourd, et bien ce Canada-là, il n’existe plus. Déjà, en 1982, alors que le Québec comptait 26 % des sièges, le Canada n’a pas hésité à lui imposer une Constitution et une Charte, ce qui était très grave. De nos jours, on n’a qu’à faire la nomenclature de tous les consensus québécois qui sont ignorés par Ottawa pour réaliser ce qui attend le Québec. Nous avons donc cette responsabilité, au Bloc Québécois, de nous battre tous les jours pour empêcher les reculs et pour faire avancer le Québec.
Since the creation of the Bloc, Quebecers can count on a party which is free to defend the interests of Quebec. With a strong Bloc in Ottawa, there is now a high political price to pay for the federal parties who confront Quebec too openly. In fact, with the creation of the Bloc, Quebec gave itself a tool to slow down and reduce the erosion of its political strength in Canada. However, it’s very clear that in regards of the political weight of Quebec in Canada, the situation can only worsen. For this reason, the Bloc Quebecois can’t be satisfied with the defense of the interests of Quebec in Ottawa. We must also continue to prepare the ground for giving Quebec nation a sovereign country, a country where the political weight of the Quebec nation will be 100%!
20 ans après Meech, le Québec est de plus en plus mal servi au niveau économique, environnemental, en matière d’éducation, de recherche, de culture, de langue et de citoyenneté. Le poids politique du Québec au sein du Canada est appelé à rapetisser, ce qui annonce encore un affaiblissement. There is clearly no political will in Canada to answer Quebec’s aspirations. Nevertheless, while trying to achieve sovereignty, we’ll continue to do our work and go as far as possible in order to give Quebec more room to maneuver inside Canada, and we’ll do it in good faith, like always. En même temps, en 2010, le Bloc va continuer à être un des fers de lance du mouvement souverainiste. Nous allons continuer à imaginer le Québec souverain et à mettre notre projet à jour continuellement. Nous allons même intensifier nos efforts. Et quand les fédéralistes feront encore une fois la démonstration qu’il n’y a rien à attendre pour le Québec dans le Canada, quand les Québécois réaliseront que l’espoir d’une réforme du fédéralisme est illusoire et que la seule voie d’avenir pour le Québec, c’est la liberté politique, à ce moment-là, nous serons prêts à mettre en œuvre un projet de souveraineté clair et emballant.
Sovereignty is a win-win situation for both nations. As I have said before, Quebec and Canada don’t share the same interests, the same vision. Quebec sovereignty is not only a solution for Quebec, but in my view it would also benefit Canada. Because Quebec and Canada, as sovereign nations, will be able to evolve unconstrained, according to their own interests.


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