Le ministre provincial de l'Immigration, David Heurtel, est d'avis que le Québec doit accepter la nouvelle réalité mondiale, celle « de mouvements migratoires importants ». C'est ce qu'il a déclaré mardi à l'Assemblée nationale à la suite d'une question que lui avait posée une députée de la Coalition Avenir Québec (CAQ), Nathalie Roy.
Madame Roy voulait savoir ce que comptait faire le ministre « pour combler le manque à gagner de 146 millions de dollars » qu'ont coûté les migrants illégaux l'an dernier, une facture que refuse de payer Ottawa. M. Heurtel n'a pas répondu tout de suite à la question. Disant d'abord prendre au sérieux la vague de demandeurs d'asile, il a affirmé que son gouvernement s'assurait que les migrants trouvent du travail pour qu'ils contribuent à l'économie québécoise dans un contexte de pénurie de main-d'oeuvre.
Il a poursuivi en soutenant que le gouvernement désirait « continuer à accompagner ces personnes-là dans le processus de demande d'asile, qui prend beaucoup trop de temps et qui n'est pas adapté à cette nouvelle réalité, qui est une réalité mondiale, de mouvements migratoires importants ». Ce n'est qu'à la fin de son intervention qu'il a précisé qu'il allait de nouveau réclamer le paiement de la facture à Ottawa.
Mme Roy lui a par la suite demandé quel était son plan pour faire face « à ces arrivées massives ». M. Heurtel s'est alors livré à un réquisitoire contre la CAQ, l'accusant de vouloir fermer la frontière.
Rappelons qu'en février, le Québec a connu un autre mois chargé en ce qui concerne les demandes d'asile alors que la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a intercepté 1 486 migrants illégaux malgré le temps froid. Fait à noter : elle en a intercepté seulement 79 dans le reste du pays.