Ces temps-ci, le Parti libéral fait penser à Gollum, personnage créé par J.R.R. Tolkien que tous les amateurs de littérature et de cinéma fantastique connaissent.
Dans Le Seigneur des anneaux, on raconte que Gollum était jadis un gentil hobbit, jusqu’à ce que le destin mette sur son chemin l’anneau unique, l’objet du pouvoir ultime. Devenu son esclave et déformé à son contact, son existence se limite désormais à tout faire pour conserver ou récupérer le fameux jonc, qui l’obsède et qu’il appelle son « précieux ».
Pour garder l’anneau, Gollum se livrera à toutes les bassesses. Feindre la contrition, mimer la soumission, multiplier les diversions ne sont que quelques-unes des stratégies que la pauvre bestiole sera prête à utiliser pour remettre le précieux à son doigt.
Son arme préférée : accuser quelqu’un d’autre de ses propres turpitudes. Pire encore, il n’hésite pas à tordre le cou de l’importun qui osera tenter de s’approprier l’anneau !
Hystérique
C’est pas mal là où les libéraux en sont rendus, avec leur tentative de démoniser la CAQ. Pour éviter de perdre le précieux pouvoir, aucun coup bas ne sera ménagé.
On a vu Philippe Couillard comparer la formation politique de François Legault aux partis populistes qui connaissent du succès en Europe. On essaie même de faire porter la responsabilité des récentes ententes avec les médecins à celui qui était ministre de la Santé il y a 15 ans.
On a également vu Hélène David accuser la CAQ de vouloir retourner les femmes à la maison. Puis, dernière insulte en lice, Carlos Leitao a prétendu devant un parterre anglophone que le nationalisme ethnique motivait les actions de ce parti qui commence à leur paraître fréquentable.
Évidemment, on n’a pas osé répéter ces mots devant les médias francophones. On est peut-être rendu hystérique au PLQ, mais on a encore peur du ridicule. Un peu.
Ce qu’il y a de particulièrement comique dans tout ça, c’est que ça vient rappeler que le parti champion du clientélisme ethnique au Québec, c’est le PLQ.
Loin du précieux
Pauvre Gollum ! Il a si peur de perdre son précieux... En octobre, tout cela pourrait être fini ! Plus de voitures de fonction ; plus d’emplois en cabinet ; plus de missions à l’étranger ; plus de nominations partisanes ; plus de soirées de star sur la Grande Allée...
Les libéraux sont d’autant plus inquiets, qu’ils ont connu il y a quatre ans un long hiver loin du précieux. Dix-huit mois, une vraie torture, à voir l’anneau du pouvoir briller depuis les bancs d’en face. On s’en souvient encore !
Si les sondages ne s’améliorent pas, du point de vue du PLQ, la panique augmentera et la petite bête blessée ne deviendra que plus agressive et méchante dans sa tentative désespérée de conserver l’objet luisant.
Les libéraux devront faire attention, toutefois. À la fin du Seigneur des anneaux, Gollum parvient à récupérer son anneau en arrachant le doigt de celui qui le porte... puis tombe dans les flammes d’un volcan.
Bref, à trop vouloir en faire, on finit par y passer aussi.
