Leadership de Pauline Marois

Le PQ prendra-t-il les leçons de l'élection partielle de Kamouraska-Témiscouata?

Voilà où nous a amenés la stratégie angélique du PQ.

Élection partielle dans Kamouraska-Témiscouata

Depuis le début quand les premières révélations sont sorties sur les relations incestueuses entre le Parti Libéral et les entreprises, que je dis à qui veut l’entendre que jamais au grand jamais Jean Charest ne cédera un pouce sur la question concernant la mise sur pied d’une commission d’enquête sur le financement occultes de son parti et le crime organisé ainsi que les relations entre le milieu de la construction et la mafia. Et jusqu’à maintenant j’ai eu raison. Et mettez-vous bien dans la tête qu’il n’y aura pas d’enquête.
Le parti libéral est le rempart contre le mouvement souverainiste. Et chez nous, la question nationale est tout ce qui compte. Pour vaincre les séparatistes, les fédéraux sont prêts à n’importe quelle bassesse ou alliance stratégique, y compris avec des gens peu recommandables. Voilà ce qu’ils protègent en évitant une telle commission d’enquête.
Comme on l’a vu lorsque Louise Harel s’est présentée à la mairie de Montréal, même si l’administration est pourrie et corrompue jusqu’à l’os, on la préférera toujours à n’importe quel séparatiste si propre soit-il. Et l’histoire se répète dans le comté de Kamouraska-Témiscouata où la libérale France Dionne qui a menti dans son CV et qui a trempé dans le scandale d’Option-Canada va vraisemblablement être récompensée pour ses vacheries par un siège à l’Assemblée Nationale lundi prochain.
Personne ne sait plus que les fédéralistes que nous sommes en guerre. Et qu’incidemment, tous les moyens sont bons pour gagner. Les libéraux cherchent à gagner du temps. Un temps précieux qui leur permettra de remporter les prochaines élections sans même être inquiété.
Non seulement espèrent-ils que la population passera à autre chose, mais en plus, ils procéderont à un changement de chef d’ici peu. De plus, ils forceront l’adoption d’une réforme de la carte électorale avant les prochaines élections, ce qui va de toute évidence fortement les avantager. Le prétexte sera le piétinement de ce dossier qui s’éternise et qui n’a pas abouti en dépit des nombreuses consultations et de l’esprit de collaboration dans lequel le gouvernement s’est inscrit avec les partis d’opposition pour en venir à une solution équitable et unanime.
D’ordinaire, l’Assemblée Nationale a toujours procédé en tentant d’obtenir l’unanimité autour du délicat sujet concernant la loi électorale. Mais parions cette fois-ci que devant la perspective d’un victoire du Parti Québécois, aucun moyen ne sera épargné, y compris le tripotage de la carte électorale qui viendrait verrouiller à tout jamais la porte aux séparatistes en tenant compte de la concentration des votes dans, autour, ainsi que dans l’ouest de l’île de Montréal.
Voilà où nous a amenés la stratégie angélique du PQ.
À un point où la perspective de reprendre le pouvoir pour proposer un projet de pays s’éloigne de plus en plus. Pauline Marois n’a jamais compris et ne comprendra jamais qu’avec les loups, on hurle. La désaffection de centaines de souverainistes provoquée par sa stratégie mollassonne est aussi en grande partie responsable de la situation actuelle. Pour éviter de faire peur aux pleutres qui de toutes façons ne voteront jamais pour le Pq, Pauline Marois a vidé le parti de sa vivacité en tassant nombre de souverainistes convaincus. Au lieu de rassembler, elle a divisé ce parti.
De plus, l’actuel chef du Pq traîne un lourd boulet politique. Elle a derrière elle les fusions municipales, les réformes de la santé et de l’éducation, les mises à la retraite massives ainsi que son passé dans les gouvernements de Lucien Bouchard et de Bernard Landry. Les sondages révèlent d’ailleurs que près des trois quarts des Québécois ne veulent pas d’elle pour gouverner le Québec.
Par ailleurs, si en dépit du mécontentement historique dont fait l’objet le gouvernement de Jean Charest, le Parti québécois devait perdre l’élection de surcroît partielle dans le comté de Kamouraska-Témiscouata, alors il faudrait pour les militants péquistes, tirer les conclusions qui s’imposent et agir lors du prochain congrès.
***
Pour toutes ces raisons, il nous faut songer dès maintenant à l’après-Marois. Plusieurs parlent de Gilles Duceppe. Hélas, il n’est pas l’homme de la situation. Lui aussi appartient au passé. Ce qu’il faut plutôt au Parti québécois, c’est un chef jeune, vigoureux, rassembleur, convaincu et capable de communiquer avec une efficacité redoutable.
Quelqu’un représentant le changement et l’avenir de la politique au Québec. Il faut quelqu’un capable de battre les libéraux et de répliquer de manière cinglante aux inepties démagogiques de l’ADQ. Quelqu'un dont le talent de communicateur né permettra de galvaniser les Québécois derrière une nouvelle version du Parti Québécois, et ce, peu importe le tripotage que les libéraux auront honteusement fait à notre démocratie.
Il nous faudra un vrai tribun dans ce concours de popularité que la politique moderne est devenue. Seul Bernard Drainville cumule toutes ces qualités. Il est le seul qui puisse me faire reprendre ma carte du Parti québécois et m'encourager à de nouveau voter pour ce parti. Il faut agir. Ça presse !
Daniel Lévesque
Ex-président du Parti québécois de Montmorency


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11 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    25 novembre 2010

    Intéressant votre texte mais désolé cher Mr Lévesque,
    Drainville est l'oeuf qui veut être le Boeuf, il es bon communicateur donne un bon show par contre. Mais ce qu'il faut c'est un homme d'état, quelqu'un avec une carrure comme Parizeau. Quelqu'un dont seulement le nom fait trembler les collones du temple.Pour être polit, le PQ a besoin d'un sage comme Bernard Landry.
    Le PQ a déjà essayé un certain André Boisclair qui n'avait pas la carrure.
    Bref dehors Pauline au plus vite car c'est écrit dans le ciel qu'elle ne passera pas la souveraineté même si les libéraux sont à leur plus bas en 30 ans.
    Mon humble opinion

  • Louis Blanchet Répondre

    24 novembre 2010

    Monsieur Lévesque et autres adhérents du moribond PQ;
    il existe depuis quelques années,un véritable Parti Indépendantiste au Québec, dont le chef est Éric Tremblay. Il est le seul Parti dont on n'a pas encore fait l'essai à l'Assemblée de la nation québécoise. Les autres partis, les vieux, c'est du réchauffé qui carburent au «charbon des politicailleries». Débarquons les libéraux, les péquistes, les adéquistes et donnons une chance aux véritables indépendantistes québécois. VOTONS le plus tôt possible pour le Parti indépendantiste du Québec. Arrêtons d'avoir peur et de se retourner sur le même dix cents depuis tant d'années. Après 41 ans de tergiversations du PQ et de dépouillement de notre fierté québécoise par les libéraux, on aura rien à gagner à voter pour ces partis, si on veut sortir les libéraux du placard de la corruption dans lequel ils se sont enfermés depuis trop longtemps.
    Louis Blanchet, Québec

  • Archives de Vigile Répondre

    24 novembre 2010

    Bonjour
    Après Nathalie Normandeau, piquée par une aiguille de gramophone accrochée sur la même cassette depuis le scanadale des FIERS, est apparue Monique-Jérome Forget-it à 24 heures en 60 minutes, pour conclure cette mascarade libérale écoeurante à l'Assemblée nationale.
    J'exige de la part de Radio-Canada des excuses pour torture mentale durant des heures d'écoute pour public de tout âge qui aurit dû être précédé d'un avertissement pour ses scènes d'extrême violence psychologique.

  • Gilles Verrier Répondre

    24 novembre 2010

    J'ai toujours un peu tendance à expliquer nos déboires actuels par la débandade que nous nous sommes auto-infligées à partir des minutes qui ont suivi les résultats du référendum de 1995. Si le PQ n'a jamais vraiment voulu expliquer l'indépendance en 42 ans, sauf très ponctuellement, il a vraiment lâché le morceau après 1995 et nous en subissons toujours les conséquences... et pour combien de temps encore ? La tension entre indépendance et dépendance, palpable au dernier référendum, s'est diffusée à la faveur de quoi ? Déficit zéro et autres nullités inspirées de la gouvernance provinciale. Cela nous a-t-il avancé à quelque chose ?
    GV

  • Archives de Vigile Répondre

    24 novembre 2010

    Kamouraska a voté OUI à 52,66% ce qui n'est pas très fort pour un comté francophone mais quand même beaucoup mieux que dans le comté voisin de Montmagny où le OUI n'avait fait que 44,86% (un des arguments des feds était les cotas de lait)

    http://www.electionsquebec.qc.ca/francais/tableaux/referendum-1995-8481.php
    Le comté a effectivement un fond de conservatisme très fort mais, avec 52% de souverainistes, ça n'arrivera pas à justifier la défaite du PQ, un véritable désastre!

  • Archives de Vigile Répondre

    24 novembre 2010

    D'accord avec l'anonyme qui a écrit qu'il ne faut pas brûler M. Drainville. Il y a aussi d'autres jeunes députés, comme M. Aussant, une forte recrue du PQ, qui a tout ce qu'il faut pour succéder à Mme Marois mais, pas avant la prochaine élection parce que, comme M. Drainville, il manque d'expérience pratique nécessaire.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 novembre 2010

    @ Gilles Bousquet
    Même radotage! Si la souveraineté simple ou la séparation ou l'indépendance pure n'attire pas la majorité québécoise, c'est parce qu'elle n'a jamais été expliquée clairement par les dirigeants du PQ depuis sa fondation, soit 42 années sonnées. Ils sont incapables de se dire indépendantistes, c'est tout dire! Ce sont des fédéralistes travestis en souverainistes (hic!), quelle mollesse!, quel porte-à-faux!, quelle malhonnêteté! Les gens ne sont pas dupes voyons! Je me répète: les dirigeants de ce parti n'en veulent pas de l'indépendance du Québec; tout ce qu'ils espèrent, c'est une réforme du fédéralisme "CANADIAN" malgré 2 référendums qui n'ont même pas fait bouger Ottawa. Soyez un peu plus sérieux!
    André Gignac patriote

  • Archives de Vigile Répondre

    24 novembre 2010

    Monsieur Lévesque,
    Permettez-moi de ne pas être d'accord avec vous.
    Le PQ a terminé 3e dans ce comté en 2003, 2007 et 2008. Le PQ a failli l'emporter en 1998, alors que Lucien Bouchard était premier ministre. Or, Bouchard est un homme dont les valeurs ont su séduire celles d'une bonne part des électeurs de ce comté qui affiche toujours un fort courant "vieux fond bleu". Ce qui explique d'ailleurs pourquoi l'ADQ obtient un appui toujours considérable en dépit de sa débâcle lors des dernières élections.
    Si le PQ obtient 50% de plus que ce qu'il a obtenu en 2008, ce sera ça de gagné. Pas si mal, compte tenu qu'il s'agit là d'un comté historiquement conservateur. Même s'il perd, le PQ aura été le parti qui aura fait les gains les plus importants. Une défaite cuisante? Vraiment pas, puisque cela signifiera que dans les comtés francophones plus "mainstream" le PLQ risque de manger toute une volée lors d'une élection générale.
    Ce comté penchant à droite, il serait étonnant qu'il s'enligne vers un parti de centre-gauche. Et si c'est le cas, ça voudra dire que le PLQ est vraiment dans les câbles, les genoux fléchissants, et tout le tralala. Si le PQ perd par une courte marge, j'espère seulement que cela ne résultera pas d'une division PQ-QS.
    Quant à Bernard Drainville, l'homme fait son chemin. Mais de grâce, cessez de chercher un Sauveur. Laissons lui le temps d'assumer des fonctions de ministre et de s'acclimater aux rouages de l'État. Qu'on lui laisse le temps de développer ses compétences et ses capacités politiques. Pourquoi tenez-vous à le "brûler" si rapidement?

  • Archives de Vigile Répondre

    24 novembre 2010

    Ce n'est pas le "conducteur" qu'il faut changer au PQ, c’est l'objectif qui est passé de souveraineté-association, à souveraineté-partenariat à souveraineté simple.
    La souveraineté simple ou séparation ou indépendance pure, n'attirent pas une assez solide majorité de Québécois pour réussir, malgré la suggestion de M. NT. Tous les sondages le confirment. Le PQ doit inventer une solution constitutionnelle rassembleuse entre le fédéralisme centralisateur et anglicisant actuel et la simple séparation, s'il veut finir à débloquer un solution constitutionnelle.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 novembre 2010

    A quoi peut bien servir de changer de chef, si le PQ garde le semblant de programme actuel?
    Le Chef c'est LA force indépendantiste. Il doit incarner l'indépendance. Drainville est un politicailleux, à la Duplessis. Il veut aller chercher plus de pouvoir à Ottawa (sic) en attendant l'indépendance. Concluez que vous n'avez pas le bon cheval.
    NT

  • Benjamin Trottier Répondre

    24 novembre 2010

    C'est beau de toujours blâmer le PQ pour tout et rien à la journée longue, mais si jamais le plus que très pathétique PLQ remportait l'élection dans Kamouraska-Témiscouata lundi prochain, est-ce que cela se pourrait que c'est simplement parce que les Québécois sont une bande de caves qui, collectivement, n'ont aucune fierté et aucun courage ? Ça pourrait expliquer bien des choses...
    Je pense que nous en sommes malheureusement rendu là...