Le gouvernement Couillard permet aux médecins de se remplir les poches alors qu'il demande aux autres Québécois de se serrer la ceinture, accuse le Parti québécois.
Les députés Diane Lamarre et Jean-François Lisée ont dénoncé mercredi les «primes» et «suppléments» consentis aux médecins omnipraticiens par le ministre de la Santé Gaétan Barrette. «Le ministre est passé du projet de loi 20 qui marchait à la coercition extrême à une entente qui démontre qu'il a abdiqué complètement, il a donné tout ce qui était demandé», a dénoncé Diane Lamarre.
Les avantages consentis aux médecins se déclinent sous deux formes, ont exposé les deux députés. D'abord, la prime d'inscription et de prise en charge de patients, que des députés ont baptisée «la prime Bolduc», avec une enveloppe de 25 millions à la clé. Puis le supplément généré par le travail accompli par d'autres professionnels de la santé.
Par exemple, une infirmière praticienne qui travaille dans un Groupe de médecine familiale génère 60 000 $ au GMF. Cette mesure consentie par l'ex-ministre de la Santé Yves Bolduc risque de se reproduire avec d'autres professionnels de la santé en vertu de l'entente négociée avec les médecins, prévoit Diane Lamarre.
«Le gouvernement pige dans la poche de bien d'autres gens en ce moment en augmentant les taxes, les tarifs, en allant chercher 177 millions $ chez les pharmaciens, en proposant d'abolir plusieurs primes des infirmières. Pourquoi est-ce qu'on peut aller chercher dans l'enveloppe des autres et pas dans celle des médecins?», a demandé Jean-François Lisée.
À son avis, les médecins reçoivent une double rémunération. «Avant l'existence de la prime Bolduc, les médecins qui avaient de nouveaux patients les rencontraient, faisaient l'évaluation. Ils étaient payés un peu plus cher pour ça que pour une rencontre normale (...) Pourquoi tout à coup il faut les payer en plus pour faire quelque chose qu'ils font déjà?»
L'argument du rattrapage salarial invoqué pour expliquer les augmentations de salaires versées aux médecins est tout aussi valable pour les employés du secteur public à qui le gouvernement offre 0% d'augmentation pour les deux premières années de leur prochaine convention collective, a continué le député de Rosemont. «Eux aussi pourraient demander ce rattrapage. Il n'auront même pas l'inflation (...) C'est clair que c'est inéquitable dans l'effort. On a un médecin premier ministre, un médecin secrétaire général du gouvernement et un médecin ministre de la Santé. On a l'impression qu'ils ne comprennent pas qu'il faut être équitable avec les non-médecins aussi», a plaidé M. Lisée.
Les médecins ont encaissé des honoraires de 5,2 G$ en 2012. En 2014-2015, les 18 000 médecins québécois ont obtenu une hausse de salaire de 700 millions $. Québec a obtenu l'étalement de cette augmentation. Le député de Rosemont demande si la société québécoise avait les moyens d'offrir aux médecins de telles majorations de salaire. «Le Dr Barrette avait une occasion inespérée de rétablir l'équité, il a complètement manqué le bateau.»
Le député solidaire Amir Khadir a lui aussi dénoncé l'entente convenue entre le ministre de la Santé et la FMOQ, reprochant aux medecins de passer à la caisse deux fois pour le même patient. «Ce n'est pas parce qu'on arrange un cochon en chaton qu'il devient un chaton» a ragé le député de Mercier dans un échange orageux avec le président de la FMOQ Louis Godin.
Le ministre Gaétan Barrette a pour sa part plaidé que si l'entente convenue avec les médecins ne plaisait pas au PQ, il n'avait qu'à voter pour le projet de loi 20. «Ça va faire exactement le même travail.»
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