Selon les libéraux ils seraient les plus aptes à créer la richesse. C’est qu’ils se réclament du libéralisme économique qui prétend créer la richesse par les mécanismes du marché. Est-ce bien le cas ou s’agit-il d’une arnaque pour dépouiller les citoyens ?
On ne peut nier que l’enrichissement des individus contribue à la richesse collective. Par simple addition, les citoyens disposent d’une richesse collective qui leur permet de se payer des services de meilleure qualité.
Mais peut-on en dire autant de l’aliénation de biens collectifs au profit d’une minorité ? Lorsqu’on cède les ressources naturelles sans exiger rien ou presque en retour, lorsqu’on sacrifie l’environnement, ou lorsqu’on consacre les ressources et les moyens de l’État au profit d’intérêts privés, peut-on prétendre servir l’intérêt public ? C’est comme si on vous demandait de céder vos droits de propriété au profit d’un tiers sous prétexte que ce dernier est plus efficace pour les gérer. C’est pourtant ce que veulent nous faire croire les partisans de la privatisation sans limite. N’est-ce pas ce qui s’est produit dans le cas de la Caisse de dépôts ? À qui ont profité les milliards perdus ? Il en va de même de la corruption généralisée qui entoure ce gouvernement.
Mais ce que laissent entendre sans l’avouer ouvertement les défenseurs de ces pratiques, c’est qu’il s’agit d’une loi du monde à laquelle on ne peut s’échapper. En économie comme en politique c’est la loi du plus fort qui l’emporte. Accepter cette loi, c’est abandonner la démocratie basée sur le respect de la liberté et de l’égalité des citoyens. C’est renoncer à la liberté de poursuivre un idéal humaniste au profit de la survie du plus fort dans un monde injuste et déshumanisé. Accepter cet état de chose c’est accepter le fascisme. Est-ce bien ce que défendent les libéraux ? Il semble que oui puisque ce gouvernement se met au service de groupes de pressions et d’intérêts privés. En réalité ces intérêts ont usurpé la démocratie. Et ceux qui les servent trahissent leurs électeurs. Bien sûr il est plus facile de servir des intérêts puissants car ceux-ci ont les moyens de récompenser leurs complices et cette récompense semble légitimer leur collaboration.
Les intérêts privés peuvent-ils créer de la richesse sans tout confisquer à leur profit. C’est possible s’il y a une volonté politique de le faire. Pendant la Révolution tranquille, il s’est produit un équilibre entre le pouvoir politique et le pouvoir économique et ceci a profité à la majorité des citoyens. Il faut dire que l’économie était en pleine croissance. Les capitalistes pouvaient laisser les citoyens ordinaires s’enrichir et en profiter eux aussi. Mais avec le vieillissement de la population et le ralentissement économique qui nous attend, il est tentant pour des intérêts privés de s’emparer des biens publics et de tout liquider à leur profit. C’est ce qui se produit aux États-Unis ou les banquiers ont réussi à rançonner les contribuables. C’est ce qui nous guette si Hydro-Québec se met au service d’intérêts étrangers avec l’argent des contribuables québécois. C’est déjà le cas avec l’éolien, et la centrale de Trans-Canada Energy. Le scénario est le même que pour la Caisse : est-ce qu’on ne dépouille pas le citoyen ordinaire au profit d’intérêts privés ? Si les politiciens veulent détourner Hydro de sa vocation, qu’ils aient le courage de consulter la population comme lors de la nationalisation de l’électricité. La cohésion sociale dépend du respect des droits des citoyens.
Donc oui l’enrichissement des citoyens favorise l’enrichissement de la société. Mais l’aliénation de biens collectifs au profit d’une minorité appauvrit la majorité. Le pouvoir démesuré des plus riches a pour effet de nier la démocratie. Une société ne peut réussir collectivement par le hasard de la loi du plus fort.
Le pouvoir démesuré des plus riches
Le libéralisme : une pensée politique ou une entreprise pour dépouiller les citoyens ?
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2 commentaires
Archives de Vigile Répondre
14 mars 2010Voici un excellent documentaire sur les méfaits du néo-libéralisme diffusé àTélé-Québec dimanche le 14 mars à 20 h 00 et vendredi le 19 mars à 14 h 00.
Archives de Vigile Répondre
12 mars 2010Bravo M. Matte, excellent texte. Votre dernier paragraphe synthétise bien la situation. Et vous dites l'essentiel : les gens comme Lucien Bouchard ont abandonné l'idéal de démocratie, de liberté et d'humanité, ils ne cherchent qu'à survivre dans la guerre du plus fort. Ces gens n'ont plus de dignité, ils sont devenus serviles et lâches. Leur entendement ne dépasse pas les limites de leur piège, l'économie néolibérale capitaliste.