Le pasteur accusé de fraude nie tout

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Catherine Handfield - Le pasteur Mwinda Lezoka, accusé par ses paroissiens de les avoir floués de près de 1,5 million, a invité ses fidèles à prier contre l'«ennemi», hier à Montréal.
Une semaine après le début de la controverse, M. Lezoka a animé la messe du dimanche, hier matin, à l'église évangélique de la communauté chrétienne Béthel, boulevard Henri-Bourassa, dans le quartier Ahuntsic.
Devant une cinquantaine de fidèles, le pasteur d'origine congolaise a invoqué un passage de la Bible pour justifier la grogne des anciens membres de l'église à son égard. «Nous n'avons pas à lutter entre êtres humains, a-t-il déclaré avec fougue. Nous avons à lutter contre les puissances occultes, contre une organisation spirituelle satanique.»
Pendant ce temps, à l'extérieur de l'église, une quinzaine de ses présumées victimes distribuaient des tracts pour inciter les autres croyants à se «réveiller» et à «prendre le contrôle».
Evens Estimable et sa femme Roselyn Myrtil, qui auraient prêté 8000$ au pasteur, n'étaient guère surpris que Mwinda Lezoka se serve ainsi de la Bible. «C'est exactement de cette façon qu'il s'y est pris pour nous extirper nos économies, a soupiré Mme Myrtil, comptable de 26 ans. Il disait qu'il ne fallait pas compter lorsqu'on donnait de l'argent à Dieu.»
Détournement de fonds
Mwinda Lezoka, qui s'est établi à Montréal en 1992, est sous les projecteurs depuis maintenant une semaine.
Radio-Canada a révélé qu'il avait fait l'objet d'une enquête de la Sûreté du Québec relativement à une affaire de détournement de fonds au Parc Safari. Dans une poursuite au civil, le parc animalier allègue que le pasteur se serait servi d'une employée du parc pour détourner près de 1 million de dollars au profit de son église. Des accusations criminelles pourraient être portées dans cette affaire.
Par ailleurs, une trentaine d'anciens fidèles accusent M. Lezoka de leur avoir extirpé jusqu'à 1,5 million de 2006 à 2010.
Selon Fred Robinson, une des présumées victimes, Mwinda Lezoka réclamait de l'argent à ses fidèles pour toutes sortes de raisons en leur promettant de les rembourser.
«Il demandait de l'argent pour construire des copropriétés dans le bâtiment de l'église, pour faire des rénovations qui n'ont jamais été faites», a énuméré M. Robinson, qui déposera bientôt un recours collectif contre le pasteur.
Le pasteur nie tout
Mwinda Lezoka a encore une fois nié ces allégations, hier. Il assure que les donateurs ont avancé l'argent à l'église de leur propre chef. «Ce n'est pas le pasteur qui leur a demandé ça personnellement; ils ont résolu de le faire», a-t-il dit aux médias.
Il affirme que les prêts et les dons ont d'abord servi à payer le loyer de l'immeuble. En 2007, lorsque l'église a acheté le bâtiment, les dons ont servi à payer la mise de fonds et l'hypothèque, dit-il. Soulignons que le créancier a finalement repris l'immeuble en 2009.
Devant ses fidèles, Mwinda Lezoka a affirmé avoir reçu plusieurs courriels d'appuis depuis le début de la controverse. Il a également indiqué que «l'opinion des médias, ce n'est pas l'opinion de Dieu».


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