Que faudrait-il pour que nous puissions accéder à l'Indépendance aussi facilement que le Sud-Soudan ?
C'est très simple, il nous faudrait:

- En premier lieu, du pétrole.
- En deuxième lieu, un Pétro-Canada «canadien» (et non celui vendu comme il a été [1]).
- En troisième, il nous faudrait un gouvernement canadien au service des Canadiens
- Et finalement, il nous faudrait un Éric Duhaime à la tête d'un parti réclamant l'Indépendance.
Avec ces quatre éléments, il est assuré que la «communauté internationale» et même l'ONU viendrait à notre rescousse pour nous soulager du vilain Canada.
On lancerait une vaste campagne médiatique mondiale pour faire comprendre au monde entier que l'Indépendance est la solution pour éviter les conflits ethniques (sic) et religieux entre le Canada unilingue anglais, et peu catholique et nous pauvres francophones catholiques. Même le pape risquerait d'être appelé à la rescousse pour supporter notre cause. Il suffirait que quelques extrémistes-terroristes canadiens non identifiés viennent faire exploser quelques églises et hop, nous aurions le monde entier pleurant pour nous pauvres Québécois francophones catholiques. On pourrait lire sur la presse mondiale suite à des articles sensibilisants de AFP, de magistraux éditoriaux en faveur de notre liberté qui exposeraient de long en large la légitimité totale de notre démarche.
L'exemple soudanais.
Le Sud-Soudan obtient aujourd'hui son Indépendance.
Il a suffi d'avoir un président comme El-Béchir, un peu trop africain, pour que cette région devienne un pays.
Lorsqu'on ne peut pas déloger un Président trop "nationaliste" par les organismes de la puissante «communauté internationale» ceux-ci appuyée par les méthodes médiatiques, on utilise alors la sécession de la partie qui nous intéresse. Par "nous", il faut entendre la «communauté internationale».
Le Kosovo a ainsi acquis facilement son Indépendance et si la Bolivie avait été plus faible et sans le solide appui des Pays voisins réunis dans l'UNASUR, la riche région ayant le gaz (département de Tarija [2]) serait aussi un nouveau Pays Indépendant.
***
Mais ici, le scénario est inversé.
Si nous devenions Indépendant, nous serions sérieusement tentés de préserver jalousement nos richesses. Nous avons fait notre révolution tranquille en nous appuyant en bonne partie sur la nationalisation de notre énergie électrique. Ce fait historique nous met automatiquement la «communauté internationale» à dos.
On sait très bien que nous avons une tendance à la maladie (sic) du nationalisme. Cette plaie que la «communauté internationale» tente d'enrayer afin que le plus grand bien du monde puisse être exploité pour créer la richesse de certains.
La «communauté internationale» lutte ardemment pour que le monde soit un vaste village ouvert à la libre circulation des missionnaires à but lucratif, ces entreprises privées qui veulent le bien de tous et le prennent sans contraintes et sans gène en suivant scrupuleusement les règles du libre-échange.
Donc, nous avons tout pour nous nuire. Notre situation est exactement l'inverse des Pays qui reçoivent généreusement l'aide économique, politique et médiatique de la «communauté internationale» pour parvenir à leur Indépendance.
Contrairement au Soudan nous avons un gouvernement au service des multinationales et, entre autres, des puissantes pétrolières étrangères. Notre (sic) gouvernement canadien est au service de ces missionnaires du privé voulant ardemment notre bien. On s'apprête à leur donner l'eau après leur avoir donné le pétrole, le vent et même le gaz. On aimerait aussi leur offrir notre hydro-électricité ainsi que nos hôpitaux et nos écoles et même notre SAQ et Loto-Québec. Bref, notre (sic) gouvernement canadien et son bras droit québécois (PLQ), ont l'appui total de la «communauté internationale».
Si le NPD, ou tout autre gouvernement travaillant franchement pour les intérêts de la population canadienne, rachetait Pétro Canada, et que nous avions Éric Duhaime au Québec qui serait ouvert à faire développer (SIC) Hydro Québec en la vendant aux génies (sic) privés tout en lançant l'exploitation des gaz de schistes par ces missionnaires à but lucratif, nous pourrions être indépendant demain matin.
Il nous faut donc un gouvernement canadien nationaliste et un gouvernement québécois ouvert sur le monde (des affaires).
Voilà, il faut apprendre des expériences des autres.
Salutations,
Serge Charbonneau
Québec
P.S.: Les discours de bienvenue pour accueillir le Sud-Soudan à l'ONU risquent d'être émouvants.
Lorsqu'on ne peut venir à bout d'un Pays, on le divise et on prend la partie qui nous intéresse. (Lecture dans la pensée de la «communauté internationale».)
[1] La privatisation de Pétro-Canada fut enclenchée à la fin des années 70 sous le gouvernement conservateur.
http://archives.radio-canada.ca/c_est_arrive_le/12/13/
Puis, Petro Canada a été vendu en petit morceau de 1991 à 2004.
Extrait du document trrrrrès intéressant:
_ LA COMMERCIALISATION DES ENTREPRISES FÉDÉRALES AU CANADA
_ Rédaction : Allison Padova
_ Division de l'économie
_ Le 20 décembre 2005

«La vente de Petro-Canada par émissions publiques entre 1991 et 2004 est la privatisation d’une entreprise fédérale qui a donné lieu à la transaction la plus importante à ce jour, générant au-delà de 5,7 milliards de dollars. On estime que le produit total brut tiré par le gouvernement de la vente de Petro-Canada a dépassé de près de 750 millions de dollars l’investissement total des contribuables. En outre, avant la privatisation, Petro-Canada était considérée par beaucoup comme une entreprise inefficace, surdimensionnée et criblée de dettes. Dans les quelques années qui ont suivi la première émission d’actions, Petro-Canada a cédé 10 p. 100 de ses actifs et réduit ses effectifs de plus de 40 p.100.»

C'est en 2004 que le cadeau au privé de Pétro-Canada fut complété.
«La vente de Pétro-Canada devait payer le train rapide»
«Campagne du SCEP-FTQ contre la vente de Pétro-Canada»
« 10 Petro-Points contre la vente d'actions dans Petro-Canada »
«Les 10 principales transactions de 2004 : l'année de la dissension»
«La vente de Petro-Canada pour 3,2 milliards de dollars, l'une des transactions les plus importantes de l'année, n'a pas pu figurer au palmarès, même s'il s'agissait de la plus grande émission d'actions jamais réalisée par une société canadienne.»
C'est drôle, non ?
Un excellent article démontrant, par la bande, pourquoi la «communauté internationale» penche plus pour un Canada uni qu'un Québec Indépendant.
Vente de feu du gouvernement Harper
_ Nos biens publics à l’encan
Par Mme Françoise Breault.
Extrait:

«Le gouvernement Harper projette de vendre en tout ou en partie NEUF biens et/ou services publics, dont Via Rail, Radio-Canada, Énergie atomique Canada, la Société canadienne d’hypothèque et de logement, le Centre National des Arts, etc. Il semblerait que la bibliothèque scientifique du Conseil national de recherche soit aussi dans la mire. Le représentant de Harper a même eu le culot de dire : « Évidemment, nous ne vendrons que ce qui est payant. »

[2] Guerre du gaz (Bolivie)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_du_gaz_(Bolivie)