Plaidoyer en faveur d'un sceau sanctionné par le peuple

Le plébiscite

Par-delà toutes considérations partisanes

Tribune libre


D’entrée de jeu, je désire crier haut et fort, comme beaucoup d’autres avant moi et comme j’ai eu l’occasion de l’exprimer à quelques occasions sur cette tribune, mon ras-le-bol du plan de gouvernance rétrograde, triste héritier des conditions gagnantes sclérosantes et de l’étapisme poussiéreux! Voilà pour l’exutoire de mes émotions qui rejoignent probablement ceux et celles qui, comme moi, ont vécu le début d’un rêve à la fin des années ’60 et qui vivent encore d’espoir près d’un demi-siècle plus tard!
Revenons maintenant au temps présent et essayons de mettre un peu d’ordre dans ce qui me semble nous conduire dans un labyrinthe sans fin. D’un côté, ceux qui prônent l’accession à l’indépendance par une loi votée à la majorité des élus, invoquant la décision rendue en 2010 par la Cour internationale de justice qui reconnaît d’une part, que le parlement du Kosovo ne viole pas le droit international en déclarant unilatéralement l’indépendance du territoire, mais d’autre part, qu’elle n’est pas chargée de dire si le Kosovo a accédé à la qualité d’État. De l’autre côté, les tenants d’un référendum sur la souveraineté du Québec.
Avant d’aller plus loin, j’ai fait appel au Petit Larousse illustré, version 2009, pour chercher à distinguer deux termes qui ont les apparences de synonymes, soit le référendum et le plébiscite :
Référendum : « Procédure qui permet à tous les citoyens d’un pays de manifester par un vote l’approbation ou le rejet d’une mesure proposée par les pouvoirs publics. »
Plébiscite: « Consultation au cours de laquelle la population d’un territoire est appelée à choisir l’État dont elle veut relever (lat. plebs signifiant « peuple »)

Sans vouloir me lancer dans un débat de mots stérile, force nous est de constater que le Petit Larousse nous apporte un éclairage nouveau sur les moyens à prendre pour parvenir à notre « véritable » souveraineté, celle qui devra être, à mon sens, entérinée par le peuple, seul légataire légitime de notre territoire.
Au-delà des mots, se situe l’essentiel…c’est-à-dire la prise en charge de la destinée d’un peuple par ce peuple! Toutefois, pour réaliser ce rêve, le peuple a besoin de meneurs qui le conduiront vers sa réalisation. Et, ces meneurs, par-delà toutes considérations partisanes, se doivent de porter, au-dessus de toute influence corrosive du pouvoir, le courage de leurs convictions jusqu’au jour « J » au risque de perdre le pouvoir politique mais en conservant toutefois leur dignité et leur intégrité personnelle!
Pour conclure, peu importe la formule utilisée pour parvenir à notre souveraineté, elle devra, à mon avis, être plébiscitée et non pas déclarée par une poignée d’élus. Il en va de la crédibilité et de l’importance d’une décision aussi déterminante pour l’avenir de la nation québécoise!
Henri Marineau
Québec

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Henri Marineau2093 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    15 avril 2011

    M. Marineau
    Vous étiez du Rêve des années soixante ? J’en étais aussi. Alors souvenez-vous. Dès les années soixante, les séparatistes—car les indépendantistes ne craignaient pas de se nommer eux-mêmes ainsi—ne s’en faisaient pas beaucoup avec le référendum. Les séparatistes s’en faisaient si peu d’ailleurs qu’ils ne voyaient même pas la pertinence d’élire des députés au niveau fédéral. Ils laissaient tout ce « territoire », le parlement fédéral, politiquement très légitime.au bon vouloir des partis pancanadiens, fédéralistes.
    Souvenez-vous aussi, hé oui, que les fédéralistes AUSSI Rêvaient. Ils Rêvaient de réformer la fédération de façon à assurer pour les canadiens-français, les québécois que nous devenions, non seulement une place, nous avions déjà une place à titre de « peuple fondateur », mais d’une telle place que notre futur de peuple serait constitutionnellement assuré. Ce rêve des fédéralistes a pris la forme imprévue du rapatriement de la Constitution. Et tranquillement, fatalement, les fédéralistes canadians et québécois ont cessé de rêver… Mais Nous—Nous, le peuple québécois—Nous Rêvons encore.
    Et si la « gouvernance souverainiste », tant décriée à l’avance, c’était simplement la réponse, la manière appropriée (il y en a d’autres, évidemment) de lutter contre des fédéralistes qui ne rêvent plus ? Comment les amener autrement, tranquillement, ceux-là parmi Nous, à rêver à nouveau, mais avec nous ?
    À ce jour, Mme Marois a fait un millage d’enfer. Les rouges du P.L.Q. sont maintenant à terre.


  • Archives de Vigile Répondre

    15 avril 2011

    Merci M. Marineau,
    là on commence à jaser sérieux!