Le piège sémantique du projet de loi 59

Chronique de Marc Labelle

Le projet de loi du gouvernement fédéraliste de Québec n’est qu’une chausse-trappe. Le mécanisme de celle-ci se découvre dans le titre même du projet de loi : Loi concernant la prévention et la lutte contre les discours haineux et les discours incitant à la violence… Par cet « accommodement », la lutte se trouve divisée entre deux types de discours.
En les accusant de tenir des discours haineux, les multiculturalistes fanatiques opprimeront les personnes qui récusent leur idéologie. Sous couvert de la lutte de l’État du Québec contre la violence, on cherchera à faire taire toute critique des religions.
Une loi franche et robuste aurait été intitulée simplement Loi concernant la lutte contre les discours incitant à la violence. Mais pour les déconstructeurs de la nation, l’ennemi primordial, c’est la liberté d’expression.

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  Se voulant agent de transformation, Marc Labelle présente sur les valeurs et les enjeux fondamentaux du Québec des réflexions stratégiques, car une démarche critique efficace incite à l’action salutaire. Ses études supérieures en sciences des religions soutiennent son optique de penseur libre.





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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    2 septembre 2015

    L'ordre normalisateur toujours à l'oeuvre...et que ceux qui ne se tiennent pas sur la ligne se le disent, ils seront, encore, des exclus qu'on tentera par tous les moyens de faire taire.

  • François A. Lachapelle Répondre

    1 septembre 2015

    Nulle part dans les 18 pages du texte du projet de loi 59 que j'ai consulté, le législateur daigne définir ce qu'est un "discours haineux". Ce sera défendu mais sans savoir ce que le vocable recouvrera.
    Définition du mot haine: « sentiment violent qui pousse à détester quelqu'un, quelque chose, à lui vouloir du mal » (internet) ou cette autre définition « haïr quelqu'un, lui vouloir du mal, être animé contre lui de sentiments violemment hostiles » (Larousse)
    On constate que la violence et la haine sont proches parents mais qu'il existe de multiples nuances entre détester quelqu'un pour ses idées par exemple sans aller jusqu'à être physiquement violent envers cette personne.
    Des propos bien connus de l'imam québécois Salam ELMENYAWI démontrent qu'on peut par pure malice lier comme dans un seul tout la critique des idées de quelqu'un avec une atteinte à la dignité de la même personne. Voici l'amalgame faite par l'imam: « Pour un musulman, quand on attaque sa religion, c'est sa personne même qui est attaquée » (2015) principe complété par le suivant: « Le jihad, c'est d'une part le droit de défendre notre religion si quelqu'un l'attaque » (2003) et la boucle est bouclée. Selon le message de ce religieux, on ne peut pas critiquer sa religion au péril de sa vie.
    Exit la liberté d'expression. Même dans la colère et la haine, la vérité peut s'y trouver et le cri de haine ou le texte de haine peut réveiller le citoyen qui dort à ajouter son esprit de modération et contribuer à une société qui refuse un type de gouvernement dit théocratique comme cela existe ailleurs dans le monde.
    Par ce projet de loi 59 au titre ambigu, très ambigu, le PM Philippe COUILLARD mène la société du Québec dans plus de confusion, plus de contrôles policiers où malheureusement la subjectivité sera le guide pour se sortir de l'impasse et sauver la face.
    Je me permets de citer la conclusion d'un de vos textes: « Le vouloir-vivre du peuple québécois doit s'incarner dans la cohésion inébranlable et inspirée d'un mouvement populaire. Quelle est la force qui permettra de surmonter les inévitables soubresauts de la métamorphose ? L'aspiration à la liberté. »
    Cette approche de Philippe Couillard est d'un amalgame douteux: d'une part, son équipe néo-libérale réclame plus de liberté économique pour "les marchés" en appelant le privé à la rescousse alors qu'il prend un malin et évident plaisir à conduire le Québec vers moins de libertés individuelles en faisant plaisir au passage à des électeurs captifs que sont la majorité des musulmans ayant acquis leur droit de vote.