La position de MM. Bouchard témoigne d'un attachement profond aux libertés individuelles. Mais pourquoi stigmatiser les Québécois en les prévenant contre leur intolérance?
Les libertés individuelles sont indissociables de la forme de capitalisme anglo-saxon qui prévaut au Canada. Il s'agit de droits importants. Mais est-il nécessaire de rappeler que le Canada existe par et pour sa majorité anglophone. Ce pays s'est donné les institutions qui assurent le succès de sa culture majoritaire. Les immigrants n'ont d'autre choix que de s'assimiler ou se marginaliser. Il n'est nul besoin de leur imposer les valeurs de la majorité. Le capitalisme avec ses promesses d'enrichissement et la Charte des droits avec ses promesses de liberté agissent comme un entonnoir pour diriger les immigrants vers la culture majoritaire. Le pouvoir étant associé à cette majorité, il devient avantageux pour les immigrants de s'y assimiler. La Charte exprime les exigences minimum de la citoyenneté tandis que les institutions expriment l'essentiel de la culture libérale de la classe dirigeante et de la majorité anglo-saxonne à laquelle elle appartient.
Ce rapport de force entre la majorité et les cultures minoritaires donne l'impression qu'il n'y a pas de culture commune au Canada. C'est ce qu'on appelle le multi-culturalisme. Il s'agit d'une illusion. Les organismes au pouvoir, la culture populaire et les médias imposent insidieusement un conformisme qui définit la culture majoritaire. Il s'agit davantage d'une culture marchande. D'ailleurs nos dirigeants fédéraux ou provinciaux ne s'embarrassent pas des beaux principes de la démocratie quand ça fait leur affaire. On ne voit pas dans cette culture populaire de projet humaniste et rassembleur, d'histoire commune ni d'égalité réelle entre les citoyens. Les citoyens sont dépouillés de leur personnalité collective au profit d'une culture marchande.
À qui profite cette aliénation culturelle des citoyens? Elle profite en partie à l'État qui affirme son caractère unitaire. En abolissant les différences entre les citoyens, l'État peut prétendre parler d'une seule voix au nom de tous. Mais que diable vont faire les frères Bouchard dans cette galère, puisqu'ils s'affichent souverainistes? En fait cette situation profite surtout aux classes dominantes qui peuvent alors profiter des richesses de la nation sans s'embarrasser des revendications du peuple. Ce peuple dépouillé de sa culture, de son histoire, de son éducation et de toute forme d'unité n'est plus en mesure de défendre ses intérêts communs. MM. Bouchard en serait-ils arrivés à cette conclusion?
Pourquoi alors stigmatiser les Québécois et en les prévenant contre leur intolérance? Quel danger y a-t-il à s'en remettre à la démocratie pour juger des droits des minorités? C'est que nous sommes coupables du péché originel: celui d'exister. En affirmant notre existence et notre désir d'exercer le pouvoir politique comme peuple, nous nous opposons à notre dépossession au profit des classes dominantes et de la majorité canadienne. Nous résistons alors au pouvoir dominant. Quel est le vrai danger pour la démocratie: la limitation des privilèges des nantis ou la dépossession complète de la majorité? L'enjeu est de taille d'autant plus que le Québec regorge de richesses que convoitent nos voisins et les prédateurs de l'économie. Bien sûr la paix sociale repose sur la tolérance entre les citoyens. Mais elle repose aussi sur le droit de la majorité de se donner un projet de société, dans le respect de son histoire et de sa culture propre.
Donc les libertés individuelles sont des droits qui favorisent d'abord l'intégration à la majorité anglo-saxonne. Il s'agit d'abord et avant tout d'une culture marchande. Elle profite surtout aux classes dominantes. Le vrai danger n'est pas de priver les minorités mais bien de dépouiller la majorité.
Références:
http://www.mystere-tv.com/de-la-servitude-moderne-v614.html
ou sur Youtube
http://www.youtube.com/watch?v=25KA96yMtTc
Gérard Bouchard et les accommodements raisonnables
Le péché originel des Québécois - celui d'exister!
Le vrai danger n’est pas de priver les minorités mais bien de dépouiller la majorité.
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1 commentaire
Archives de Vigile Répondre
19 mars 2010Tels les États-Unis, le Canada, ainsi que le Québec ne sont que de grosses entreprises. Il n'y a pas de Canadiens, ni de Québécois, mais que des clients et des consommateurs.