Le Pays ne se fera pas sans Québec comme capitale, ni en perdant Montréal!
(réaction à une crisette historique qui dure et perdure)
Plus bouleversant que la dyatribe de Luc Archambault sur la «montréalisation» de Québec, voire du Québec, est le symptôme même de nos divisions.
Très peu de gens, pour ne pas dire personne à Montréal ne sent l'affront que Montréal, via l'équipe Spectra déplaçant les dates des «Francofolies», s'apprête à infliger à Québec. Nous ne comprenons guère cette rivalité qui divise si parfaitement que le dernier référendum et encore plus la dernière élection, furent souvent vus comme une manigance toute montréalaise.
Que Québec soit la capitale nationale, soit! C'est l'évidence même; les francophones de Montréal ne discutent même pas de ça!
Mais depuis la fin du XIXe siècle, la masse critique de parlant français, se retrouve à Montréal et autour. Alors qu'à Montréal, on excommuniait les membre de l'Institut Canadien, Québec fut le lieu de la liberté intellectuelle et celui de la naissance de notre littérature autour de Crémazie puis de l'abbée Casgrain.
La libération de Montréal vint avec la naissance de la «Société Royale du Canada» avec sa section française en 1882 et du déménagement à Montréal de Louis Fréchette qui tint alors des «soirées littéraires». Ce sont des jeunes gens, habitués des cafés du Quartier Latin qui en 1895, par modestie ne pensent pas créer une littérature mais une «École Littéraire de Montréal» pour apprendre, qui marquent là, la fin de l'hégémonie de la Capitale. C'est eux qui qui vont lancer l'idée d'un monument à Crémazie dévoilé au Carré Saint-Louis en 1906, en absence de tous représentants de la ville de Québec ou, les suppositions de criminalité du poète pesaient encore. Ce fut là l'affront de trop. Depuis, de la jalousie à la hargne, deux ennemis n'agiraient guère différemment...
Pourtant, tout créateur veut atteindre cette «masse critique» de parlant français; tous ou presque, s'en sentent rejetés, quand ils viennent d'ailleurs que du Plateau Mont-Royal, prétend-on.
J'ai quitté Sherbrooke parce que c'était, en 1970, un presque désert de création. Depuis, Montréal m'est essentiel; c'est là que finissent par passer tous les créateurs français des Amériques, c'est ici que la culture québécoise est la plus intense, la plus complète comme la plus diversifiée. C'est le sort des «Métropoles» qu'il en soit ainsi.
Mais voilà, le Québec de la capitale, comme le Québec des villages, est en train de tuer le Montréal français et vous ne vous en rendez même pas compte tant vous nous attribuez une force et un pouvoir qui ne cessent de s'effriter.
Nous sommes dans l'urgence: nous appelons au secours. «Peuple Acadien, Réveillez-vous» chante Zacharie Richard. Nous en sommes là nous aussi.
Ici, le feu consume et rétrécit nos libertés de créateurs; le gouvernement Harper le sait bien en s'attaquant à la Culture avec autant d'acharnement. À Québec, il n'y a pas encore assez de cicatrices culturelles, aussi l'indifférence jusqu'à l'antimontréalité reste un sport rentable. Mon ami Victor-Lévy Beaulieu participe éloquemment à cette tendance avec son «Parti des Régions».
Cette fracture est notre faiblesse, une sorte de talon d'Achille; mais depuis l'abolition des distances grâce à l'internet, ce discours de sourds peut évoluer.
D'accord, vous êtes le coeur, nous serions quelque chose comme le poumon, voire le cerveau. La vision Archambault perpétue une perspective aussi fausse qu'irréaliste; Montréal rassemble une population francophone à la veille d'être minorisée. Oui, sans le reste du Québec, nous allons perdre de plus en plus d'énergie. Nos Francofolies ne seront plus que de l'ordre du folklore un jour. Et la Capitale sera tout autant en perdition louisiannaise... Notre situation est plus que fragile. Ici l'indépendance c'est une question de survie. Chez vous, le fait français n'est pas assez menacé pour sentir notre braise.
Puisse cette «crise» amener à comprendre que seule la synergie mène à l'Indépendance. La rivalité fabriquée Québec-Montréal sert bien les canadianisateurs.
Merci!
Gaëtan Dostie
Le pays ne se fera pas sans Québec comme capitale, ni en perdant Montréal!
La rivalité fabriquée Québec-Montréal sert bien les canadianisateurs.
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8 commentaires
Archives de Vigile Répondre
28 août 2009Voilà que, chacun de notre point de vue, nous avons tous raison!
Nous parlons de cette immense division, de cette rivalité qui aseptise, neutralise, disperse.
D'être conquis et gouvernés par des ennemis héréditaires d'une autre culture hégémonique, qui n'ont jamais abandonné la volonté de nous assimiler, dilapide nos forces et nos énergies. Tous les organismes culturels cherchent l'appui de tous les paliers de gouvernements et en viennent à évacuer le politique, la responsabilité de créer avec et dans sa culture. On devient «international» pour banaliser son ancrage, amadouer le subventionneur.
Nous sommes triturés, cloisonnés, individualisés, comme pour tuer le collectif, le projet de pays même. Luc Archambault brille dans son amertume, une rage d'impuissance. Pourtant ce qu'il écrit est de l'évidence même:
illustrer et vendre la culture doit se concevoir pour tout le Québec!
Pourquoi cela n'est pas et ne sera pas pour demain matin? Tous les fossoyeurs de culture que sont nos maîtres du reste du Canada, entretiennent à grands frais, commandites et autres tours de passe-passe, subventions et honneurs, la servitude d'une portion significative de créateurs, de gens de culture.
Après Jean Lapointe, Michaël Jean, il ne manquait plus que Jacques Demers, bouffon analphabète sympathique, pour ridiculiser une responsabilité d'État, ramener au burlesque le destin d'une culture.
La fracture Québec-Montréal donne la moutarde au nez par diversion.
Le vrai défi qui doit nous préoccuper: comment opérer cette union des forces culturelles ce qui est aussi, comment créer une force politique qui va fonder un peuple. Quand le financement de la culture, des communications comme de la recherche cessera d'être une arme contrôlée par un pouvoir culturellement opposé, l'existence d'outils de promotion commun, s'imposera de soit. À moins que le Jazz et Juste pour rire ne soit plus guère français que de façade, ce qui est déjà plutôt le cas...
Depuis cent ans et plus, nous stagnons. Nous montons des vétilles en montagnes. Le Montréal français se nourrit et nourrit tout autant qu'il reçoit. Présentement, l'estomac se dit fédérale et le cœur national. Voilà un cancer à la veille d'entrer dans un phase critique.
Un certain Québec pense que Montréal les abandonne. C'est tout le Québec français qui est réduit en miettes à petit feu. Notre minorisation à Montréal sera la vraie défaite de tout le Québec.
Et il n'y a pas ni orgueil ni fanfaronnade qui puisse masquer indéfiniment la réalité. Diviser, c'est régner n'est-ce pas... Montréal est déjà une ville presque anglophone; Québec se targue de Red bull et Last finger tout en agissant tel le cœur de la francophonie des Amériques. Pourquoi une ville anglophone s'associerait-elle à ville francophone? Demandez à Toronto! Encore un peu et c'est d'Ottawa qu'on réclamera de mieux vendre la belle culture multiethnique du Canada. Alors exit toute rivalité.
Pourtant ce n'est pas ça que nous voulons! Alors ouvrons les vraies perspectives, dressons les chantiers de travail. Travailler aux mêmes tâches, c'est ça qui unit.
S'attaquer à Madame Marois, à la suite de Pierre Cloutier, ça fait croustillant;
c'est pourtant une arnaque, ça empêche d'unir les forces. Ce n'est que diversion inutile.
Quand elle dirigera un gouvernement majoritaire, la grande chef d'état qu'elle peut être, apparaitra! Pas avant...
Gaëtan Dostie
Marcel Haché Répondre
27 août 2009M.Noel
Vous pourriez vérifier le nombre de prestataires à l'Assistance Emploi(B.S.)qui sont d'origine"étrangère".
Les libéraux aiment bien affirmer que le Québec s'en tire mieux,que l'immigration=richesse accrue pour le Québec,et Québec Solidaire aime bien célébrer le multiculturalisme,et que notre supposée pénurie de main d'oeuvre rend incontournable la venue de nouveaux arrivants,les chiffres pourraient parler dans un tout autre sens que ce que les grands partis nous disent.
Ce sont les indépendantistes qui parleront des vrais choses.N'attendons rien de l'ensemble des multiculturalistes.Des libéraux en particulier.
Archives de Vigile Répondre
27 août 2009Je me promets de faire bientot une série sur la démographie et l'immigration au Québec. Des données simples et claires que tout le monde peut comprendre mais qu'on cache à la population.
Saviez vous que le Québec compte plus d'immigrants (%) que 41 États américains? Saviez-vous que la ville de Québec compte (en nombre) plus de Noirs que 6 États américains? Bref, beaucoup de choses inédites bientot
Archives de Vigile Répondre
27 août 2009M. Noël,
Je demeure dans le trou du beigne.
À tous les jours, je me demande ce qu'il faudrait faire pour intégrer ces milliers d'immigrants qui débarquent chaque année à Montréal, tels des envahisseurs. Nous les reconnaissons facilement puisqu'ils sont dans le métro, valises en main, en costume de voyage, et ils cherchent des points de repères géographiques.
Nous en voyons aussi, par dizaines à BERRI-UQAM, s'engouffrer en direction de la station Longueuil, puisqu'il s'y trouve une desserte de l'Université de Sherbrooke. Il est vrai qu'il faut faire marcher la machine à saucisses. C'est la loi de la nouvelle économie, nous dit-on.
Mais ne nous avait-on pas dit que la diplomation était l'un des facteurs pour devenir immigrant? Mais d'où nous viennent tous ces gens ? Qui sont-ils? Et quels sont les critères d'admission dans le plusss beau pays au monde, y compris le Québec. Y a-t-il des emplois pour ces gens-là?
D'ailleurs, veulent-ils s'intégrer? Veulent-ils parler français? Ne nous arrivent-ils pas ici en possédant déjà la langue anglaise pour la plupart? Pourquoi apprendraient-ils une autre langue? Ne sont-ils pas en Amérique?
Les repousser, les éparpiller à Québec et dans les régions? Est-ce une solution? Ou ce n'est qu'étendre la confiture.
Je crois bien que le Québec, et plus particulièrement Montréal, a atteint un point de non-retour, à moins qu'un coup de barre sérieux ne soit donné. Mais comment?
Ce ne sont là que des observations d'une personne qui vit à tous les jours dans le trou du beigne.
Devrai-je le quitter comme beaucoup de Québécois le font?...
Cet aspect fait aussi partie de la montréalisation du Québec. Et il s'en trouvera certainement pour penser que je porte des lunettes xénophobes.
Marie Mance Vallée
Archives de Vigile Répondre
27 août 2009«Mais voilà, le Québec de la capitale, comme le Québec des villages, est en train de tuer le Montréal français et vous ne vous en rendez même pas compte tant vous nous attribuez une force et un pouvoir qui ne cessent de s’effriter»
J'ai passé quelques jours à Montréal récemment. J'ai fait le tour de l'ile en vélo, le vrai tour de l'ile (plus de 120 km). J'ai aussi sillonné un tas de quartiers et je peux vous assurer que ce n'est pas le Québec des villages qui est en train de tuer le Montréal français mais bien le Canada de Trudeau. J'ai été sidéré, renversé, assommé par le nombre de femmes voilées que j'y ai croisées. Près de Jean-Talon, c'est la casbah, près du Carré Mandela, c'est Soweto.
En 1970, j'étais allé sur le pouce à Washington avec un ami. On s'était retrouvé dans un resto du centre-ville, seuls Blancs à bord. Un choc culturel pour les ti-q qu'on était alors. J'aurais jamais pensé vivre ça icite.
Eh ben ca m'est presqu'arrivé dans un resto sur la Catherine le 1er juillet. Les quelques Blancs dans le resto formions la minorité.
Pour ce qui est de la rivalité, deux bons textes:
Le premier de Aubin, un montréaliste fini, en pamoison devant ce qui arrive à Québec:
http://www.canoe.com/infos/chroniques/benoitaubin/archives/2009/08/20090824-092000.html
Un texte critique d'un journaliste du Soleil
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/opinions/chroniqueurs/200908/24/01-895486-tiens-une-nouvelle-querelle.php
Archives de Vigile Répondre
26 août 2009@ M. Barberis-Gervais
En parlant de ce que Jacques Noël et moi invoquons vous dites faussement que nous voulons « jouer un rôle culturel grandiose comme lors du 400è et [ refusons ] qu’on [ nous ] demande d’être cohérent et de vouloir jouer un grand rôle politique. »
Nous voulons jouer un rôle politique. Ce pourquoi nous tentons de sensibiliser les souverainistes de Montréal à ce qui pourrait nous permettre de le faire dans l'UNION de nos FORCES et non dans l'unilatéralisme partitionniste.
Pour l'heure la montréalisation du Québec et le montréalocentrisme est un empêchement en soi. Comme l'à été le Parisianisme avant que la France ne décide de se décentraliser il y a de ça déjà 30 ans. Ce qui permet à Paris de rayonner encore davantage gratifiée de toute la richesse du Pays et toute la diversité de ses terroirs et régions.
Jamais il n'a été question de refuser quoi que ce soit sinon le refus lui-même de ne serait-ce que considérer ce que nous invoquons, non pas pour blâmer, mais pour faire l'UNION de la nation, jusque dans ses festivals. Je suis sidéré par un tel refus. Je m'attendais à mieux de la part de personnes supposées prendre une distance d'avec le partitionnisme et l'unilatéralisme canadianisateur. Je croyais que parler de nation était tout autre chose que de défendre à tout prix un choix unilatéral qui nie le développement intégré de l'offre festivalière nationale.
Voilà bien toute l'étendue de ce qui nous sépare, au lieu de nous UNIR : l'aveuglement partisan. Ici, c'est la partisannerie municipale grégaire de bas étage.
Du leadership... n'importe quoi !?
En voilà du leadership, nous voulons une offre nationale et non une offre festivalière municipale désordonnée, unilatérale, à courte vue. Mais vous le refusez cavalièrement, sèchement, ce leadership, sous tous fallacieux prétextes. ET ce sera tant pis pour qui ? Pour le Québec, donc, pour Montréal...
Alors qu'il est bien question non pas de privilégier Québec, mais bien de québéciser une offre nationale capable de nous faire présent, nous du Québec à l'international. Ce Montréal que vous défendez bec et ongle n'est qu'une métropole suffisante qui pense pouvoir faire cavalier seul non pas au non du Québec, mais au nom de Montréal, en tant que Montréal...
N'importe quoi !
C'est rendu indécent de se dire Québécois, on n'est plus Québécois à Montréal, on n'est pas Canadien à Montréal, on est Montréalais, parce que c'est litigieux et tabou de se dire Québécois ou Canadien, on a inventé une identité partitionniste montréalaise. Et c'est avec ça que vous voulez faire un pays... Disons pour dire le moins, qu'il vous faut remettre sur le métier votre ouvrage... Et vos pleurs référendaires concernant Québec ne sont à mes yeux que des larmes de crocodiles bornés au réflexe de morsure reptilien des plus improductif et débilitant qui soit. Franchement, je suis fort déçu.
Archives de Vigile Répondre
26 août 2009Monsieur Dostie
Je me doutais bien que nous ne pourrions toujours être d'accord.
Pourtant, nous le sommes.
Votre plaidoyer pour Montréal ne contredit en rien ce que je dis quant à la montréalisation du Québec. Il n'est pas question de saigner Montréal, ni de compromettre le développement des Francofolies. Il est question de prendre acte d'une chose essentielle que semble-t-il les montréalais, même les montréalais d'adoption venant des régions, comme vous, ne comprennent pas. Ce n'est pas en centralisant le Québec à Montréal qu'on aide Montréal. Ce n'est pas par l'unilatéralisme régional montréalais qu'on va aider Montréal.
Ce que vous semblez comprendre pourtant quand vous dites « Que Québec soit la capitale nationale, soit ! »
Or, regardez ce qu'on fait au Canada. La Capitale canadian n'est là, pas qu'un vain mot. Et pourtant la côte était plus que dure à remonter. Ottawa n'était rien, alors que Québec était déjà beaucoup.
C'est aujourd'hui une ville morte. Les petits succès de 2008 circonstanciels, ne font pas ce cette ville ce qu'elle a déjà été, une ville animée, vivante, qui n'était pas une métropole mais qui avait tout pour croitre et faire croitre une vie artistique, politique, économique digne de ce nom. Ce que néanmoins ces succès nous permettent d'annoncer, c'est la prometteuse fierté retrouvée.
Oui, la division de nos forces est tout ce qu'il y a de navrant. Or, la concorde ne peut résider que dans l'UNION de nos forces. Et celle-là ne saurait se vivre sans que Montréal prenne conscience de sa québécitude. Pour cela, unilatéralisme n'a aucun sens.
OUI il faut donner aux Francofolies un souffle nouveau. Mais cela ne saurait se faire dans la concurrence. Or, c'est bien de cela qu'il s'agit. On n'a pas tablé sur l'offre internationale du Québec. On a tablé sur une solution à courte vue, sans considérer le fait que si l'on veut viser l'international, il faut faire l'UNION de nos forces et considérer l'offre de festival en tant que nationale, et non locale, d'autant si les locaux sont concurrents.
Ce n'est pourtant pas la fin du monde de remettre sur le métier son ouvrage pour faire des Francofolies et du Festival d'été de Québec des partenaires capables de synergie et non pas d'enfarges, cela pour justement maximiser la synergie, l'offre, les moyens de la convier ici et de la publiciser partout dans le monde. Cela au bénéfice DU QUÉBEC, et donc aussi de Montréal.
Voyez ce que me répond la Ville de Montréal... par la voix de Richard Thériault
Directeur de l’administration et des communications, aujourd'hui même.
Je réponds :
Où voyez vous la mercatique de positionnement international, ou voyez vous un plan de développement permettant de se situer en tant que destination incontournable au niveau international. Rien, que des considérations locales...
Justifier l’unilatéralisme de Montréal par celui de Québec abonde dans la partition du Québec et est le comble de l’unilatéralisme.
Je propose mieux s'il est vraiment question de rayonnement international et cela doit se faire au niveau non plus local mais national, en considérant l'immense apport de Québec qui a su se positionner avantageusement à la faveur du 400e. S'il est question de profiter de cette canadianisation c'est bien en rompant avec le partitionnisme canadianisateur pour québéciser l'offre incroyable du Québec en matière de festivals. Ce n'est pas en montréalisant le Québec.
Je n'alimente pas la rivalité, je la dis superfétatoire. Elle est artificielle dans la mesure où une autorité nationale impose la concertation contre l'unilatéralisme municipal à courte vue. Je ne blâme pas Montréal, je blâme ses développeurs qui pensent local, en prétendant penser international tout en se passant de l'ordre national. N’importe quoi !
La concorde passe par la réconciliation des différences et l'UNION
Votre supplique imposerait que la province se couche et cesse de penser le Québec en tant que nation congruente. Les souverainistes Montréalais doivent être les premiers à le faire. Montréal ne pourra qu'y gagner. Car, ce que je veux moi, c'est un Québec fort avec une métropole forte, capable de s'imposer au niveau international. Or, ce n'est pas le cas. Ce pourquoi, il nous faut faire l'UNION de nos forces... ET dénoncer l'unilatéralisme municipal, et exiger une vision large et ouverte et non compter sur l'économie de bout de chandelle quant au montage démontage d'estrades... On est loin de bâtir là de quoi faire du Québec un centre exceptionnel mondial festivalier.
Une métropole n'est pas le centre du monde. La France rayonne par Paris, mais rayonne comme jamais aussi par le Festival de Canne, le Festival d'Avignon, et la multitude d'offre en province. Et, cela a demandé du courage politique il y a 30 ans, pour décentraliser la France. ET, c'est un succès. Les différents terroirs s'en trouvent revigorés. On ne trouve pas tout à Paris, parce que ce qui se fait de mieux provient du terroir et voyage mal... C'est à Lyon qu'on mange les meilleurs mets régionaux, dans tel vignoble de Bourgogne ou de Champagne, ou de Bordeaux qu'on boit les meilleurs produits de la vigne...
Voilà ce qu'il nous faut mettre de l'avant. Les Francofolies à Montréal suivies d'un Festival à Québec tout aussi palpitant. Voilà ce que n'ont pas mis de l'avant les développeurs à courte vue de Montréal. C'est ça la montréalisation du Québec, ne pas le penser en terme nationaux... Voilà à quoi je convie les souverainistes montréalais, et c'est loin d'alimenter la rivalité. Au contraire, c'est pour en finir avec elle. Pour invalider l'État divisif canadianisateur et pour fonder sur l'UNION de nos forces un État démocratique valide et légitime. Pour sauver Montréal du montréalisme débilitant et partitionniste.
Vote courroux m’étonne. Je suis surpris que vous preniez ma contribution contre Montréal, pour Québec. Je renvois dos à dos les coqs de village. Je propose une vision nationale du développement de l’offre internationale de festivals québécois, non pour contrer Montréal, au contraire, pour que Montréal et Québec cessent de vivre comme s’ils vivaient sur des îles distinctes et sans voie de communication.
J’aime Montréal, j’y ai travaillé depuis 30 ans, j’y ai eu et y ai de nombreux partenaires d’affaires, des expositions dans des galeries, des Salons, des boutiques. J’aime son animation, sa diversité, malheureusement, parce que nous ne savons pas faire l’UNION de nos forces, Montréal n’est pour moi qu’une ville de province. Elle ne m’offre pas d’ouverture sur le monde en matière d’arts et métiers d’arts visuels. Y vivre et travailler n’y changerait rien qu’à à mes possibilités d’exporter mon œuvre dans le monde. Pourquoi, parce que la plus grosse galerie d’art de Montréal n’a pas pu, su, tisser des liens avec ses homologues internationaux à New York, Berlin, Düsseldorf, Milan, Paris, Tokyo. Pourquoi ? Parce que nous n’avons pas su faire l’UNION de nos forces et par exemple utiliser l’apport de Riopelle, parce que son projet se voulait à Québec… ET je le déplore, car j’aime Montréal, j’aimerais participer à son essor, et cela me semble passer par l’UNION de nos forces, non pas par l’unilatéralisme municipal à courte vue.
MONTRÉAL FRANÇAIS ! Québécois debout !
D'accord, mais pourquoi !? Pour un Québec français. Rien d'autre. Si Montréal se vit seul, cela ne concerne pas la nation. La montréalité doit être québécoise. D'autant si vous voulez que le Québec se lève pour Montréal.
Je vous invite à revisiter mes propositions en les considérant non pas comme hostiles à Montréal, au contraire, et cela parce qu’elles se situent dans l’ordre national que nous devons toutes et tous mettre de l’avant, d’autant quand on est souverainistes.
Archives de Vigile Répondre
26 août 2009Mon cher Gaétan
Merci d'avoir écrit ce texte qui, comme on dit, remet les pendules à l'heure.
Tu as vu comment Jacques Noël et Luc Archambault refusent d'assumer leur responsabilité par rapport au comportement politique des gens de Québec au référendum de 1995. Pourquoi sont-ils choqués que je déplore que la région de Québec n'ait pas voté à 65-70% pour l'indépendance en 1995? Ils veulent jouer un rôle culturel grandiose comme lors du 400è et refusent qu'on leur demande d'être cohérent et de vouloir jouer un grand rôle politique. Car advenant l'indépendance, la région de Québec ne jouera-t-elle pas un rôle politique prépondérant! Pourquoi refusent-ils de jouer ce rôle? Ont-ils peur des responsabilités, ces pauvres fonctionnaires conservateurs ou adéquistes ou libéraux? Qu'est-ce que Montréal vient faire là-dedans?
Moi, comme Québécois de la grande région de Montréal qui sent sa langue menacée, je m'attends à ce que la région de la Capitale exerce un plus grand leadership dans la lutte du peuple du Québec vers son indépendance.
Robert Barberis-Gervais, Longueuil, 26 août 2009