Montréal, le 31 août 2010
Le Parti indépendantiste considère les gaz de schiste du Québec comme étant une ressource énergétique stratégique devant être nationalisée par l'État québécois afin de servir les intérêts supérieurs de notre Nation. Au 21e siècle, à l'ère de la raréfaction accélérée du pétrole, les nations qui ne contrôleront pas leurs ressources énergétiques s'affaibliront et s'appauvriront au profit de multinationales et de conglomérats transnationaux dont l'objectif n'est que d'enrichir leurs actionnaires multimillionnaires et milliardaires. Pour le P.I., l'exploitation des gaz de schiste ne doit pas servir à enrichir André Caillé, la famille Desmarais et des actionnaires étrangers, mais l'ensemble de notre Nation. Ce sont nos gaz, à nous d'en profiter nationalement.
Encore une fois, le gouvernement antinational libéral Charest place les intérêts privés de ses petits copains et des copains de ses petits copains au-dessus de nos intérêts nationaux. En bon mondialiste néolibéral, Charest réaffirme sa volonté de briser la tradition québécoise depuis le fameux «Maîtres chez nous» de Jean Lesage ayant mené à la nationalisation de l'électricité et à notre enrichissement collectif grâce à Hydro-Québec. Pour lui, l'État n'a d'autre rôle que celui d'enrichir les puissants au détriment du niveau de vie et de la qualité de vie des citoyens ordinaires et de la prospérité nationale. L'exploitation par le privé de nos gaz de schiste s'inscrit parfaitement dans la lignée de l'exploitation privée, majoritairement contrôlée par des intérêts étrangers, de l'industrie éolienne et bientôt celle du pétrole se trouvant au large des Îles-de-la-Madeleine.
Le Parti indépendantiste exige donc qu'un moratoire sur l'exploration et l'exploitation de ces gaz de schiste soit proclamé afin d'empêcher les mondialistes néolibéraux de nous voler. Pour le moment, en valeur marchande d'aujourd'hui, l'enjeu se chiffre à 50 milliards de dollars. Quant à notre pétrole, les réserves sont évaluées à quelques 2 milliards de barils, soit 150 milliards de dollars au prix du marché actuel. À 100$ le baril, on parle de 200 milliards de dollars et à 200$ le baril, basé sur les prédictions des experts sur un horizon de 10 à 15 ans, on parle de 400 milliards de dollars. Ce n'est pas rien! Cet argent ne doit pas servir à engraisser les mondialistes, mais servir au développement de notre Nation. Pour le P.I., l'État du Québec doit donc assurer le contrôle national de toutes nos ressources énergétiques stratégiques (gaz, pétrole, hydroélectricité, éolien, etc.). Il en va de notre sécurité énergétique et de notre indépendance énergétique à long terme.
En plus de réduire notre dépendance aux hydrocarbures étrangers, la nationalisation des gaz de schiste et leur exploitation par l'État permettrait non seulement d'enrichir la Nation, mais assurerait de meilleures garanties quant à la gestion du risque environnemental inhérent à ce type d'industrie. L'exemple récent de la catastrophe dans le Golfe du Mexique causée par l'explosion d'une plateforme pétrolière de BP doit nous éclairer à ce sujet. Nous devons bien comprendre que l'incitatif de rendement à court terme prend le dessus sur la gestion des risques environnementaux lorsqu'il s'agit d'entreprise privée, surtout lorsqu'elles sont cotées en bourse.
Pour le Parti indépendantiste, l'exploitation des hydrocarbures, le développement durable et la protection de l'environnement sont compatibles en autant que ces hydrocarbures soient nationalisés et que leur exploitation relève de l'État, seul apte à définir une politique énergétique à long terme respectant les principes du développement durable.
En cette matière, un modèle existe déjà: la Norvège. La nationalisation des hydrocarbures norvégiens et leur exploitation sous contrôle étatique grâce à la création de Statoil en 1972 ont permis à la Norvège d'accélérer son développement et de devenir l'un des pays les plus riches de la planète tout en devenant un champion du développement durable, de rencontrer les objectifs de Kyoto et d'améliorer la qualité de vie de ses citoyens à un point tel qu'elle se classe parmi les meilleurs au monde à ce chapitre. Ce n'est qu'en 2001 que l'État norvégien a permis la participation du privé dans le capital-actions de Statoil tout en s'assurant de demeurer l'actionnaire majoritaire de l'entreprise. Aujourd'hui, Statoil est contrôlé à 67% par l'État. Ce contrôle national de l'industrie des hydrocarbures norvégiens a permis à l'État de constituer un fonds souverain dont la valeur actuelle dépasse les 400 milliards de dollars. Ce fonds sert notamment à garantir les retraites futures et la pérennité des services publics norvégiens, en plus de préparer la Norvège à l'ère du post-pétrole.
Le Québec aurait avantage à s'inspirer de la Norvège. C'est pourquoi le Parti indépendantiste propose la nationalisation des gaz de schiste et du pétrole, ainsi que la création de Pétro-Québec, entreprise entièrement contrôlée par l'État du Québec, dont le mandat consistera à procéder à l'exploration, l'exploitation, la distribution et la vente de nos hydrocarbures et de leurs dérivés, sur les marchés national et international. Ainsi, notre Nation pourra s'enrichir en réduisant sa dépendance au hydrocarbures étrangers, ce qui affecte négativement la balance commerciale du Québec à hauteur de 16 milliards de dollars par année, favoriser le développement de grands projets structurants comme la construction d'un TGV entre Montréal et Québec et d'un réseau de chemins de fer électrifiés haute-vitesse servant au transport de personnes et de marchandises reliant les villes-centres des diverses régions du Québec, ce qui réduirait les GES émis par le secteur du transport québécois actuellement responsable de 40% du total des émissions québécoises, et financer les rentes futures des citoyens.
Enfin, imaginez maintenant le Québec devenu indépendant. Imaginez ce pays qui en plus de contrôler et exploiter nationalement ses hydrocarbures, ne se contentant pas des maigres recettes fiscales provenant de cette industrie si elle était privatisée, garde les 50 milliards de dollars versés annuellement en impôts et taxes à Ottawa, contrôle la voie maritime du St-Laurent, nationalise son eau, nationalise l'éolien pour en donner le contrôle à Hydro-Québec, contrôle nationalement ses mines et forêts en les nationalisant totalement ou partiellement, et se prépare à l'ère post-pétrole en développant massivement la géothermie, le solaire et l'énergie marémotrice, ainsi que les véhicules électriques. Ce pays, le nôtre, serait alors l'un des plus prospères de la planète, et ce, pour le plus grand bénéfice de sa Nation dont la classe moyenne pourrait enfin bénéficier d'une réelle diminution de son fardeau fiscal. L'on voit bien que non seulement notre indépendance nationale est nécessaire afin de garantir la pérennité de notre langue, de notre culture et de notre identité nationale, mais qu'elle nous permettra de nous enrichir collectivement afin d'améliorer notre niveau de vie et notre qualité de vie. Nous serons enfin véritablement «Maîtres chez nous»!
Une Nation libre, forte, prospère, fière et glorieuse, voilà ce que propose le P.I.
Éric Tremblay
Chef du Parti indépendantiste
www.parti-independantiste.org
Au nom de l'intérêt supérieur de notre Nation
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
4 commentaires
Archives de Vigile Répondre
4 septembre 2010Un de mes contacts, professeur éminent du domaine, de renommée internationale, dont je rapporte ici les propos en toute confidence, m'écrit ce matin au sujet de votre article : « C'est une excellente idée de contrôler notre secteur énergétique malgré ce qu'en pensent les disciples de l'économie de marché. »
Archives de Vigile Répondre
3 septembre 2010L’exploitation des réserves de gaz entrera en compétition directe avec l’exploitation des aquifères pour l’approvisionnement en eau de plusieurs municipalités. Certaines devront donc se tourner vers les approvisionnements en eau potable provenant des eaux de surfaces, avec tous les problèmes qui y sont associés. L’approvisionnement en eau de surface exige qu’elle soit traitée ce qui n’est pas le cas de l’approvisionnement en eau souterraine où une simple chloration peut suffire dans bien des cas. En s’appropriant le territoire, le privé refilera la facture de construction d’usine de traitement d’eau potable aux citoyens! Votre idée M. Tremblay, m’apparaît une solution à ce problème. Étant dans les deux sphères le gouvernement sera bien obligé de tenir compte de l’impact de l’exploitation des gaz sur l’approvisionnement en eau.
Dans tous les cas, une réglementation doit être produite pour encadrer l’industrie gazière, et ce, avant tout projet de construction de puits d’exploitation.
Philippe Perrier, hydrogéologue
Archives de Vigile Répondre
3 septembre 2010Voilà un point de vue qui a le mérite d'être très clair, au moins. Sur le principe étatique, je suis foncièrement d'accord avec vous. À tout prendre, sur le plan de la morale collective, il ne peut pas y avoir d'autre ni de meilleure façon de procéder à l'exploitation positive de nos ressources naturelles qui sont, selon moi, toutes stratégiques.
En effet, les ressources énergétiques d'un pays de même que l'ensemble de ses ressources naturelles exploitables constituent comme l'eau que l'on boit et l'air que l'on respire ou le sol que l'on cultive quelque chose qui est inaliénable par nature et moralement impossible à "privatiser" pour quelque raison pratique que ce soit, parce que chose trop essentielle à assurer non seulement notre survie mais notre prospérité collective transgénérationnelle: des intérêts restreints à la poursuite du profit comme fin en soi pour quelques-uns à une époque donnée ne peuvent pas détenir sauf par force aucun pouvoir d'exproprier littéralement, de par l'exercice d'une activité quelconque, l'État lui-même de son propre territoire et dépendances, car la propriété privée n'est jamais qu'un privilège que celui-ci consent à accorder à la société civile au bénéfice de la liberté de développement individuel de tous et chacun.
La seule fin pour laquelle l'humanité puisse être justifiable, individuellement ou collectivement, d'enfreindre la liberté d'action de tel ou tel de ses membres, est la légitime défense du Bien commun universel dont émarge l'environnement au premier chef.
Sauf que moi, monsieur Tremblay, je préférerais de loin s'il était possible et souhaitable et je crois que ça l'est, au nom du fameux principe supérieur de précaution, laisser dormir toute cette saloperie dans notre sous-sol pour passer directement au développement des énergies propres et renouvelables. Ce dont nous avons parfaitement les moyens financiers quand même de développer au fur et à mesure. Le Québec doit continuer de devenir un Paradis vert sous tous rapports, toujours sur l'initiative ou sous contrôle étatique. Il est très curieux, d'ailleurs, que tout à coup plus personne ne parle de partenariat public-privé: si l'État n'a pas l'expertise tout de suite, il peut l'acheter en la déléguant pour commencer.
Les risques environnementaux que nous feraient courir, s'ils s'avéraient trop hasardeux, l'exploitation maximale des gaz de schistes en zone habitée et très vulnérable, de laquelle dépend toute notre qualité de vie, le seul espace vital dont nous disposons le long de la Vallée du Saint-Laurent, de même que le forage de plate-formes pétrolières entre autres en face des Îles-de-la-Madeleine dans le Golfe Saint-Laurent, tiendraient alors de la plus pure cupidité, qu'elle soit étatique ou pire encore, le fait de vils spoliateurs.
L'idéologie libertarienne, je voudrais bien, moi, que ce ne soit rien d'autre qu'une tête de mort ou une croix gammée imprimée sur un tee-shirt: un "bad trip" d'ados qui s'amusent à faire peur au monde! Seulement voilà, on voit maintenant comment une bande de gaz-de-schisteux se sont emparés de l'État québécois sous une fausse représentation libérale pour perpétrer entre autres le viol systématique de notre environnement immédiat.
Pour le "libéralisme" prétendument classique à l'époque, mais néo et ultra aujourd'hui, qui a catastrophiquement dégénéré en anarcho-capitalisme de nos jours à l'échelle planétaire, le rôle légitime de l'État consiste d'abord et avant toute chose en la protection des libertés individuelles des plus riches. L'État n'assure les fonctions dites « régaliennes » de police, de justice et de défense que dans le principal intérêt de ces derniers, et s'il le faut, au mépris du Bien commun universel le plus foncier, entre autres le droit pourtant inaliénable en un environnement sain pour tous et chacun sur cette foutue motte de boue!
Tous ces maudits faux-culs de néolibéraux et d'ultras de tout acabit cherchent systématiquement à se démarquer du clivage droite/gauche et se réclament alors d'un mythique troisième axe politique qui prétend le dépasser, mais qui mène tout droit à un mur, par exemple dans les questions environnementales si brûlantes par les temps qui courent.
Jean-Louis Pérez-Martel Répondre
2 septembre 2010Avec un tel contrôle étatique le financement des services essentiels sera couvert de manière à réduire la dette publique du Québec d’au moins 5% par année. Assurant en plus le financement de l’école obligatoire jusqu’à l’âge de 18 ans, comme le souhaite 79% des 25 652 répondants du sondage de Cyberpresse effectué le 30 août 2010. Ce qui permettrait d’augmenter le nombre d’étudiants dans les universités du Québec de 20 % chaque année, résultant, par cette spirale du savoir, un IDH des 5 premiers pays du monde. Cette dynamique exponentielle de matière « grise » procurerait, dans les décennies futures, un potentiel socioéconomique aussi important que les richesses naturelles dont jouit aujourd’hui le Québec.
JLP