Le NPD en péril au Québec

La course à la direction du parti se déroule dans l’indifférence générale dans la province

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La vague orange fait long feu





OTTAWA | Le NPD risque d’être pratiquement rayé de la carte du Québec aux prochaines élections fédérales, peu importe qui devient son nouveau chef, croient des experts.


C’est le dur constat que partagent plusieurs observateurs consultés par Le Journal alors que la course à la succession de Thomas Mulcair tire à sa fin.


« À force de ne pas écouter les Québécois, le Nouveau Parti démocratique risque de retomber dans la pénible situation de marginalité qui a marqué son histoire dans la province », tranche le politologue André Lamoureux.


Après une longue course d’un an et demi, les militants néo-démocrates connaîtront l’identité de leur nouveau leader en octobre.


Désorganisé


Au Québec, l’intérêt pour cette course est resté au point mort. Et ce, même si c’est dans cette province que le parti a la plus forte concentration d’élus, avec 16.


Un paradoxe que regrette Karl Bélanger, l’ancien conseiller de Jack Layton.


« C’est décevant, mais ce n’est pas surprenant, déplore M. Bélanger. C’est clair que les néo-démo­crates ont de la difficulté à s’organiser au Québec. »


Malgré la vague orange de 2011, le NPD n’a jamais pris « racine » dans la province, note pour sa part un professeur de sciences politiques de l’Université McMaster en Ontario, Peter Graefe.


« Le parti a du mal à entendre la voix du Québec et à se présenter à la sauce québécoise », souligne-t-il.


« Historiquement, les néo-démocrates ont toujours eu de la difficulté à comprendre le Québec », renchérit le professeur de sciences politiques de l’Université de l’Alberta Frédéric Boily.


Laïcité


Un élu néo-démocrate québécois s’est lui-même fait le porte-parole de ce malaise, la semaine dernière.


Dans une lettre ouverte publiée dans le quotidien Le Devoir, Pierre Nantel a lancé un véritable cri du cœur en demandant aux candidats qui briguent la chefferie de ne pas se mêler du débat sur la laïcité qui a cours au Québec.


M. Nantel voulait ainsi mettre en garde certains aspirants-chefs qui ont promis de réprimander le Québec si la province restreint le port des signes religieux.


« Si la reconnaissance de la nation québécoise a un sens, on ne peut évidemment pas accepter, en tant que représentants du Québec, que le fédéral propose de s’ingérer dans nos affaires », a écrit M. Nantel.


Une lutte à deux se dessine entre les Ontariens Charlie Angus et Jagmeet Singh pour succéder à Thomas Mulcair, suivis de Niki Ashton et Guy Caron, selon un récent sondage publié par le site spécialisé IPolitics.


Jagmeet Singh











POL-DEBAT-LEADERSHIP-NPD




Photo Agence QMI, Toma Iczkovits






  • 38 ans

  • Député provincial à l’Assemblée législative de l’Ontario

  • De religion sikhe, pratiquant


Charlie Angus











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  • 54 ans

  • Musicien et auteur

  • Député fédéral depuis 2004


Guy Caron











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  • 49 ans

  • Député fédéral depuis 2011

  • Économiste


Niki Ashton











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  • 34 ans

  • Députée fédérale depuis 2008

  • Candidate la plus à gauche


Nombre de membres par province



  • Ontario : 52 200

  • Colombie-Britannique : 31 974

  • Alberta : 10 188

  • Manitoba : 10 134

  • Saskatchewan : 8 083

  • Québec : 4 907

  • Nouvelle-Écosse : 3 595

  • Terre-Neuve-et-Labrador : 1 260

  • Nouveau-Brunswick : 737

  • Yukon : 503

  • Île-du-Prince-Édouard : 140

  • Territoires du Nord-Ouest : 56

  • Nunavut : 21




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