Le Moyen-Orient nouveau

Par Alain Soulard

Géopolitique — Proche-Orient

La canicule frappe le Québec à point nommé. Hélas, cette vague de chaleur si bienvenue soit-elle se retrouve assombrie par les tristes événements qui secouent actuellement le Liban. Le pilonnage des cibles libanaises par l'armée israélienne me laisse triste et amer comme bien des Canadiens. Ce sont des ripostes justes et mesurées, affirmait récemment Stephen Harper. Heureusement que nous sommes en pleines vacances, car on aurait pu être plus nombreux à se rendre compte de l'incompétence ou, pire, de l'asservissement de la politique étrangère canadienne aux diktats de Bush et consorts.
Les victimes, surtout civiles faut-il le rappeler, ne doivent cependant pas nous cacher l'enjeu plus fondamental de tels événements au Moyen-Orient. La lecture attentive d'une carte de la région nous renvoie à l'évidence : l'omniprésence américaine dans l'ensemble du territoire, sauf en Syrie et en Iran. Le Liban, partiellement vassalisé par le régime syrien, paie le prix d'une politique hégémonique dessinée à des milliers de kilomètres de là dans les bureaux des faucons néoconservateurs qui «conseillent» Georges W.
Le Canada, et cela m'attriste encore plus, participe à ce plan en tentant de «pacifier» l'Afghanistan. Les États-Unis, embourbés en Irak, comptent maintenant sur l'appui d'Israël, son allié incontournable, pour ouvrir le front à la frontière syro-libanaise. Cette vengeance guerrière n'a rien ou si peu à voir avec l'enlèvement de deux soldats israéliens, ni avec la présence de terroristes ou d'armes de destruction massive. Elle est en fait une nouvelle étape dans la tentative de remodelage du «Moyen-Orient nouveau» tel que souhaité par Washington.
Alain Soulard
_ Responsable du programme Cultures, droits et mondialisation
Collège Laflèche (Trois-Rivières)


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