Le maire de Hampstead refuse toujours de s’excuser

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Steinberg s'isole du reste de la société


Le maire de Hampstead, William Steinberg, qui a comparé le projet de loi sur la laïcité à une tentative de «nettoyage ethnique», refuse toujours de s’excuser en dépit des nombreux appels de politiciens lui demandant de faire amende honorable. Il a plutôt justifié son choix de mots, jeudi.


«Je tenais simplement à faire voir aux gens les effets d’un projet de loi odieux. Parfois, il faut des mots forts pour ouvrir les yeux sur la réalité», a-t-il dit dans une déclaration relayée sur sa page Facebook, dans laquelle il assure ne pas avoir eu l’intention «de blesser qui que ce soit».





«Il est regrettable que certains médias aient préféré afficher des titres incendiaires au lieu de rapporter les faits. (...) Le vrai problème, ce sont les mots utilisés dans le projet de loi 21 et non une phrase qui a été mal interprétée dans le but de créer une controverse», a écrit M. Steinberg, fustigeant de nouveau un projet législatif «raciste» à ses yeux.


«Une loi qui cible les minorités et utilise la clause de dérogation pour s’en tirer est odieuse et doit être condamnée dans les termes les plus forts possible», ajoute-t-il dans son message.


«C’est un nettoyage ethnique, non pas avec des fusils, mais avec une loi», avait déclaré M. Steinberg, le 5 avril dernier, lors d’une conférence de presse à Côte-Saint-Luc invitant à manifester contre le projet de loi sur la laïcité du gouvernement Legault.


M. Steinberg soutient qu’il ne parlait «pas de violence» ni de «génocide». Il brillera par son absence lors de la manifestation du 14 avril, ne souhaitant pas attirer l’attention.


Ses propos ont été dénoncés par des élus de tous les paliers gouvernementaux, incluant les premiers ministres du Québec et du Canada, ainsi que le ministre responsable du projet de loi, Simon Jolin-Barrette. Un citoyen montréalais a aussi porté plainte à la Commission municipale du Québec contre les propos de William Steinberg.


La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a également exigé des excuses, jeudi, six jours après le début de la controverse.


«Vendredi dernier, le maire Steinberg a prononcé des propos absolument inacceptables, des propos qui ont suscité l’indignation partout au Québec, avec raison. Les propos du maire Steinberg n’ont pas leur place dans le débat public», a affirmé Valérie Plante dans une déclaration écrite.


«Par ses propos et son refus de s’excuser, le maire Steinberg est en train de détourner le débat du projet de loi sur la laïcité pour devenir lui-même l’objet du débat. Cette attitude est irresponsable et doit être dénoncée.»


Invité à réagir à la sortie de la mairesse, le premier ministre du Québec, François Legault, a dit qu’«il était temps». Mme Plante, en mission à l’étranger plus tôt cette semaine, réagira aussi de vive voix vendredi à l’hôtel de ville.


Le président de la Fédération québécoise des municipalités, Jacques Demers, réclame également des excuses publiques du maire Steinberg, «le plus rapidement possible», pour ses propos «inacceptables».