GUERRE CULTURELLE

Le syndicat des policiers de Montréal s’oppose au définancement

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Il ne faut pas céder d'un pouce aux revendications délirantes de l'extrême gauche antiblanche


Alors que des voix s’élèvent pour réclamer une réduction du budget du Service de police de la Ville Montréal (SPVM), le syndicat des policiers s’y oppose catégoriquement, soutenant que cela nuirait à la sécurité du public.


«Restreindre le financement du SPVM laisserait davantage de place à la criminalité alors que les statistiques dénotent déjà 20 000 crimes annuels contre des personnes et 50 000 crimes contre les biens à Montréal», a affirmé le président de la Fraternité des policiers et policières de Montréal , Yves Francoeur. Selon lui, «la sécurité ne se bâtit pas à coups de slogans».


Il fait vraisemblablement référence au slogan «Defund the SPVM» (définancez le SPVM), qui a circulé notamment sur les réseaux sociaux et qui a été inscrit sur quelques murs à travers la ville, alors que des organisations communautaires appellent au définancement du service de police.


Les appels pour réduire les vivres de la police ont trouvé un nouveau souffle lorsque, dans le cadre des consultations prébudgétaires, la Ville demandait à la population si elle devrait couper dans certains services, et le «Service de police» était le premier choix de réponse offert dans un sondage en ligne.


Selon la Fraternité, ce sondage «a été structuré pour tenter de justifier une diminution des ressources policières» dans le budget 2021, et ne peut pas être pris au sérieux.


«Soyons clairs : le définancement du SPVM provoquerait assurément une dégradation de la sécurité publique à Montréal», souligne la Fraternité dans son mémoire remis à la Ville en vue du budget 2021. Le mémoire note aussi une hausse dans le nombre d'armes à feu saisies.


Le syndicat demande aux élus de ne pas céder à des demandes idéologiques. Les effets économiques de la pandémie pourraient accroître l’insécurité durant les prochaines années, prévient aussi le syndicat des policiers.


«Avec environ 90% en rémunération et de nombreux équipements, véhicules et immeubles spécialisés (sans compter les caméras personnelles à implanter), le budget du SPVM est incompressible à moins de mettre de nombreux policiers à pied», soutient la Fraternité, ajoutant que ces mises à pied se traduiraient par la fermeture de postes de quartiers et une hausse des délais de réponses, en plus d’alourdir la tâche des policiers.


En 2020, 665 millions $ étaient prévus pour le SPVM. Cela représentante 10,8 % du budget de Montréal, contre 13,4 % en 2010, fait remarquer le syndicat des policiers. À noter que le budget de la police avoisinait 600 millions $ il y a dix ans.


Le mouvement en faveur du définancement du SPVM réclame qu’une partie du budget soit transférée vers des programmes sociaux. «Le financement des programmes sociaux ne peut se faire au prix d’une destruction de l’efficacité policière sans que l’insécurité ne crée de nouveaux problèmes sociaux», réplique la Fraternité.


Celle-ci estime qu’il faut plutôt hausser le budget du SPVM, surtout si l’administration municipale souhaite équiper 3000 patrouilleurs de caméras personnelles, comme le laisse entendre le mémoire du syndicat. Une telle mesure coûterait 20 millions $ annuellement, pour la main-d’œuvre seulement.


Il manque aussi de l’argent pour financer la lutte à la cybercriminalité, pour embaucher des intervenants sociaux, pour moderniser les moyens de communication, fait remarquer le syndicat des policiers.