Le maillon faible

Tribune libre

Au moins deux similitudes importantes ressortent des deux derniers attentats qui se sont produits en l’espace de 48 heures sur notre territoire, à savoir que des militaires en ont été les victimes et que les deux meurtriers s’étaient vus confisquer leur passeport.

En ce qui a trait au premier point, nul doute que la politique étrangère canadienne dans le conflit avec l’État islamique en est la première responsable. Toutefois, c’est au niveau du deuxième facteur que des questions se posent.

En effet, comment se fait-il que ces deux criminels se soient retrouvés sur la liste des 90 suspects des agents de la sécurité et qu’ils aient pu impunément commettre leur crime?

Comment se fait-il qu’ils n’aient pas fait l’objet d’une surveillance accrue alors que leur passeport avait été confisqué parce qu’ils espéraient s’exiler en territoire terroriste névralgique? Pourquoi n’est-il pas venu à l’esprit des responsables de la sécurité qu’ils passeraient à l’acte ici même s’ils étaient cantonnés à y demeurer de force?

Enfin, une question d'ordre plus général: pourquoi faut-il attendre que des actes aussi barbares se produisent avant d'envisager un resserrement des normes de sécurité? Des questions qui demeurent sans réponses et qui dénotent à mon sens un maillon faible inquiétant dans l’appareil de sécurité nationale. Reste à voir si les correctifs appropriés seront pris avant que ce fléau ne dégénère davantage!

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Henri Marineau2090 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com




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2 commentaires

  • Henri Marineau Répondre

    24 octobre 2014

    Comme toujours dans le passé lorsque se déroulent des scènes qui dépassent notre entendement, les deux tueries de cette semaine sur le territoire canadien ont soulevé toute la question de la pertinence des mesures de sécurité existantes au sein des forces policières concernées. La nature humaine semble vouée à intervenir a postériori comme si de tels crimes étaient imprévisibles.
    Pourtant, les services de sécurité disposent d’outils sophistiqués pour traquer ces terroristes suspects et se montrer éveillés à leur conversion récente à l’Islam et surtout à leur engagement rapide dans le mouvement djihadiste. Toutefois, à mon avis, les forces policières n’arriveront jamais à enrayer à elles seules ce fléau montant.
    À cet effet, le premier ministre Philippe Couillard a fait appel aux communautés musulmanes pour apporter leur appui aux forces policières dans le dépistage de ces fanatiques et leur intervention auprès d’eux pour éviter leur dérapage. Une mesure qui, en soi, est louable mais insuffisante.
    En effet, ce sont deux Québécois d’origine qui sont impliqués dans ces attentats et, en ce sens, il appartient d’abord à leurs proches d’intervenir auprès de ces jeunes en processus de radicalisation. Et pour cela, les intervenants en services sociaux deviennent des pierres angulaires importantes qui peuvent contribuer efficacement à un effort de « déradicalisation » préventive. En intervenant en amont, peut-être arriverons-nous à endiguer en partie une mouvance qui risque de dégénérer de façon pernicieuse à la vitesse grand V!

  • Henri Marineau Répondre

    23 octobre 2014

    Ces deux tueurs étaient sur la liste noire du Service canadien du renseignement de sécurité. On avait même saisi leur passeport. Et pourtant, ils a passé au geste. Mais, que s’est-il passé dans leur tête pour qu’ils décident d’agir avec autant d’atrocité ? Nul doute qu’ils ont subi une radicalisation extrémiste. Toutefois, on ne peut pas, dans mon esprit, isoler une forme de délire mental qui les a poussés à endosser la cause de groupes radicaux.
    À mon sens, les interventions policières à elles seules ne parviendront jamais à éliminer une telle montée de cette radicalisation montante. Conséquemment, il faut travailler en amont de ce fléau et faire appel aux intervenants sociaux aussitôt qu’un jeune est identifié comme problématique.
    En termes clairs, la société, via les proches de ces jeunes radicaux, doit les prendre en charge dans les meilleurs délais en entamant auprès d’eux une cure de « déradicalisation » avant qu’ils poursuivent inexorablement leur marche vers une mort insensée. C’est une question de responsabilité sociale !