Le gouvernement libéral a dit oui à la «rigueur», mais non à l’«austérité», dit Philippe Couillard

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Il prend vraiment les Québécois pour des cons

Le premier ministre Philippe Couillard se refuse catégoriquement de qualifier d’« austérité » le train de mesures mises en branle afin de freiner la croissance des dépenses de l’État : « rigueur », oui, « austérité », non. « Il n’y a pas d’austérité. [Il s’agit d’une] une vue de l’esprit », a-t-il lancé à l’occasion d’une conférence de presse vendredi après-midi.

En dépit des coupes tous azimuts, les dépenses de l’État continueront de croître au cours des prochaines années, a-t-il précisé. Et c’est sans compter le Programme de dépenses en immobilisation dans lequel 11,5 milliards de dollars seront investis seulement cette année. « Alors, s’il y en a qui appellent ça “ l’austérité ”, je ne sais pas, il faudrait peut-être qu’ils étudient d’autres exemples avant d’en parler », a-t-il affirmé, ne cachant pas son exaspération.

D’autre part, M. Couillard a soutenu, comme s’il cherchait à dissiper un malentendu, ne pas avoir augmenté les impôts et les taxes — hormis celle sur les primes d’assurance. Le gouvernement libéral a inauguré au lendemain du scrutin du 7 avril 2014 une « période de rigueur budgétaire », a plaidé M. Couillard. « [Et elle] va demeurer. »

Le Québec tournera le dos à six années déficitaires, en renouant avec l’équilibre budgétaire au terme de l’année financière 2015-2016. Malgré l’« adversité », le gouvernement libéral gardera le cap, a réitéré M. Couillard. « On ne changera pas d’avis là-dessus », a-t-il déclaré, précisant du même souffle que la dette du Québec avoisine le seuil des 55 % du produit intérieur brut (PIB). En Amérique du Nord, « c’est trop élevé », a-t-il fait valoir.

Le chef du gouvernement s’est dit « conscient » que le « chemin à parcourir pour atteindre l’équilibre budgétaire » est semé d’embûches. La décision de moduler les tarifs des services de garde éducatifs à l’enfance a été tout particulièrement « difficile », a-t-il précisé. « Je vous entends et je vous comprends », a-t-il déclaré, tout en fixant du regard les caméras de télévision. « Mais, moi, je refuse l’option de pelleter en avant. »

Promesses brisées

Philippe Couillard est à la tête du gouvernement des promesses brisées, ont dénoncé les partis d’opposition.

Les Québécois se sont fait « passer un sapin » durant la dernière campagne électorale, a décrié le chef intérimaire du Parti québécois, Stéphane Bédard. Montrant du doigt la modulation des tarifs de garde, il a accusé les élus libéraux de « ne pas aimer »les familles. « Rarement a-t-on vu les promesses brisées aussi rapidement », s’est exclamé M. Bédard.

Le gouvernement libéral a manqué son coup, selon le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault. Le trio économique de M. Couillard aurait pu atteindre l’équilibre budgétaire en 2015-2016, tout en épargnant les contribuables. Il a plutôt choisi d’assommer les familles avec une hausse detarifs, de frais et de taxes moyenne de 1300 $, a-t-il martelé. « Les citoyens de la classe moyenne sont choqués. […] Je ne pense pas que dans quatre ans ils vont avoir oublié ça. »

Plusieurs élus libéraux retrouveront une circonscription « pas très, très de bonne humeur », prévoit la députée solidaire Françoise David. « Pour les gens sur le terrain, là, ça n’est pas une vue de l’esprit, c’est une réalité », a-t-elle insisté.


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