Le féminisme à toutes les sauces

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La marchandisation du féminisme

En fin de semaine s’est tenu à Montréal le Salon de l’amour et de la séduction. Comme par hasard, tous les commerçants du sexe s’y sont donné rendez-vous.


On y apprend par Le Journal que les « produits érotiques » – comprenons tous les gadgets vendus en boutique – ont désormais comme clientes des femmes de 70 ans qui s’y intéressent. Une directrice de boutique a conclu que les femmes assument davantage leur sexualité.


Marilou Desmarteaux de Sexy & Compagnie semble emballée de constater que les femmes sont de plus en plus nombreuses à chercher leur propre plaisir avec tous ces jouets sexuels. En d’autres termes, cette nouvelle autonomie des femmes qui n’ont plus besoin des hommes pour jouir est un grand pas dans l’égalité des sexes.


Solution


Est-ce à dire qu’on règle ainsi tous les inconvénients qui découlent du fait que l’on doit engager des liens avec des hommes dont on sait qu’ils sont, en général, des porcs, des agresseurs, des harceleurs et des intimidateurs ?


Madame Desmarteaux dont l’avenir commercial est en expansion grâce à l’augmentation de la fréquentation féminine de ces établissements de produits à jouir se transforme alors en sociologue. « Le concept de femme-objet a longtemps fait qu’au lit la femme était là pour faire plaisir à l’homme. » Tiens donc ! On ignorait que les femmes du passé étaient généralement frigides à cause des hommes incapables, pour la plupart, de les amener à l’alléluia de la jouissance.


Pouvait-on imaginer que l’adhésion au féminisme serait une porte d’entrée vers les boutiques dites érotiques où des avatars d’hommes en chair et en os s’offriraient aux militantes de l’égalité des sexes pour quelques dollars ? Je n’imaginais guère, et nous serons nombreuses à l’apprendre, que « la vie sexuelle du monde entier va beaucoup mieux depuis quelques années grâce à ça ». Le Ça de Freud représente les pulsions de la psyché humaine. Le Ça ne connaît aucun interdit et n’est réglé que par le principe du plaisir.


Récupération


La récupération du féminisme par toutes espèces de spécialistes de la sexualité aux visées commerciales devrait nous amener à conclure que la raison doit prendre le dessus, que le sens moral doit être mis à l’honneur et que les femmes ne se comportent pas toujours à la hauteur de la dignité dont elles prétendent être les dépositaires.


Les coquines de l’an 2000 favorables au mouvement #MoiAussi sont entichées apparemment d’un nouveau gadget qui fait fureur, un stimulateur de plaisir par air qui utilise la pression d’air plutôt que la vibration pour exciter les zones érogènes. Or une application mobile montréalaise, « Miss On the Go », permet à de parfaits inconnus de contrôler à distance le vibrateur de ces dames.


Rien ne nous est épargné de nos jours. Les idéaux sont défendus par des marchands de jouets sexuels et des docteurs patentés en sexualité et à visées commerciales, qui se substituent aux philosophes qui tentent de nettoyer nos esprits d’une pollution qui finira par étouffer nos principes et nos valeurs.