Enquête à la SQ

Le député Poëti refuse toujours de s’excuser pour ses propos sur le ministre Bergeron

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Une sale affaire

Le député libéral Robert Poëti persiste et signe face au ministre de la Sécurité publique Stéphane Bergeron : il refuse toujours de s’excuser pour avoir mis en doute le rôle du ministre dans l’enquête sur l’utilisation inappropriée d’un fonds de dépenses secrètes de la Sûreté du Québec.
«Je n’ai absolument pas l’intention de m’excuser, a dit M. Poëti à l’Agence QMI dans une entrevue téléphonique, ce week-end. C’est lui (le ministre Bergeron) qui doit s’excuser publiquement auprès de tous les Québécois après avoir fait une telle erreur.»
Dans un communiqué diffusé mercredi, M. Bergeron avait exigé des excuses publiques du député Poëti, pour avoir suggéré que le ministre Bergeron – de qui relève la Sûreté du Québec (SQ) – était au courant que l'actuel directeur de la SQ, Mario Laprise, avait des liens d’affaires et d’amitié avec Bruno Beaulieu, l'enquêteur chargé de faire la lumière sur le présumé scandale du fonds de dépenses secrètes à la SQ.
Mercredi dernier, notre Bureau d’enquête révélait que le directeur Laprise était très proche de Bruno Beaulieu, un ancien officier de la SQ qui avait été engagé en 2012 pour mener l’enquête sur les dépenses présumément douteuses de Richard Deschenes, un ancien directeur de la SQ. En plus d'être un ancien policier de la SQ et un ami de M. Laprise, Mario Beaulieu est son partenaire d'affaires dans un grand chalet mis en location dans la région de Lanaudière.
«Je ne le crois pas (M. Bergeron), a dit M. Poëti. Cependant, ce que je pense n’a vraiment pas d’importance maintenant. Le fait que M. Bergeron affirme qu’il appuie la décision (du sous-ministre Prud'Homme) d’engager M. Beaulieu ajoute l’insulte à l’injure.»
Mal à l'aise?
Robert Poëti, aussi un ancien officier de la SQ qui a quitté le corps de police en 2004, a rappelé qu’il ne croit toujours pas que le ministre Bergeron ignorait les liens entre les deux hommes.
Le nouveau député de Marguerite-Bourgeoys soutient que M. Laprise lui-même était inconfortable avec la décision du ministère de la Sécurité publique d’engager Bruno Beaulieu, et que Mario Laprise reconnaissait que cette décision avait toutes les apparences d’un conflit d’intérêts.
«Je ne doute pas de l’intégrité de M. Laprise, je suis convaincu qu’il n’était pas à l’aise (avec la décision), a dit M. Poëti. Et je ne l’ai pas entendu dire le contraire.»
Fonds occulte
Le ministre Stéphane Bergeron avait déclaré aux médias, en décembre 2012, qu’une caisse occulte de la SQ était utilisée pour des dépenses inappropriées, incluant des indemnités de départ. L’enquête visait non seulement l’ancien directeur Deschenes, mais aussi deux ex-officiers de la SQ, Jean Audette et Steven Chabot.
M. Deschenes a été remplacé par Mario Laprise en octobre 2012, quelques mois avant le début de l’enquête. Or, c’est M. Laprise lui-même qui a informé le bureau du ministre Bergeron au sujet des présumées dépenses inappropriées. Quant à M. Beaulieu, il a été désigné par le sous-ministre du ministère de la Sécurité publique pour mener l’enquête.
Le ministre Bergeron a dit aux journalistes la semaine dernière qu’il n’a appris les liens entre les deux hommes que mardi dernier, un jour avant que notre Bureau d'enquête en fasse la révélation. Toutefois, il a ajouté que son ministère savait que MM. Laprise et Beaulieu étaient des amis et partenaires d’affaires.
Stéphane Bergeron a aussi précisé que c’est son sous-ministre, Martin Prud’homme, qui a engagé Bruno Beaulieu. Néanmoins, M. Bergeron a indiqué mercredi qu’il appuyait la décision de son sous-ministre d’engager l’ancien officier Bruno Beaulieu.
Mario Laprise, directeur de la SQ, n’a pas encore commenté publiquement cette affaire.


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