Le départ de John Baird laisse un vide au sein du gouvernement Harper

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Bon débarras!

À l’approche des prochaines élections fédérales, le gouvernement Harper perd un joueur important avec la démission surprise du ministre des Affaires étrangères, John Baird.
Le chef de la diplomatie a confirmé, mardi matin aux Communes, qu’il laissait ses fonctions de ministre et qu’il quitterait son siège de député conservateur d’Ottawa-Ouest-Nepean au cours des prochaines semaines.
Ce vétéran de la politique, malgré son jeune âge de 45 ans, a d’abord été député et ministre pendant dix ans en Ontario au sein du gouvernement conservateur de Mike Harris, avant de faire le saut en 2006 au fédéral.
Au cours de ses 20 années en politique, il a dirigé dix ministères, dont au fédéral le Conseil du Trésor, l’Environnement, ainsi que les Transports et l’Infrastructure. Il a aussi été leader du gouvernement Harper à la Chambre.
Si la nouvelle du départ de M. Baird avait commencé à circuler dans les médias, dès lundi soir, le ministre l’a confirmé entouré de ses pairs par une déclaration uniquement en anglais, mardi aux Communes.
«Cet endroit va me manquer, ainsi que plusieurs personnes des deux côtés de la Chambre, mais le moment est venu pour moi de commencer un nouveau chapitre de ma vie», a soutenu M. Baird, visiblement ému.
M. Baird, qui occupait les fonctions de ministre des Affaires étrangères depuis l’élection de 2011, a visité 99 pays au cours de son mandat. Il a dit avoir «confiance en l’avenir du pays».
«Je suis optimiste, parce qu’au cours des neuf dernières années, j’ai vu la stature de notre pays grandir sur la scène internationale. Le monde a pu connaître et compter sur la force du Canada par sa croissance économique soutenue et nos valeurs et notre engagement pour la liberté, la démocratie, les droits humains et la primauté du droit», a-t-il poursuivi.
M. Baird en a aussi profité pour réitérer sa confiance en Stephen Harper qu’il a avisé de sa décision lundi soir. Le ministre démissionnaire a fait valoir que malgré son retrait de la vie politique, il continuerait de faire campagne avec les conservateurs en vue des élections fédérales d’octobre 2015.
Secteur privé
Une source gouvernementale a confié, sous le couvert de l’anonymat, que M. Baird «cherche des offres dans le secteur privé» et que sa décision de quitter la politique était prise depuis une dizaine de jours. Le décès en avril dernier de l’ex-ministre des Finances, Jim Flaherty, avec qui il a fait le saut en politique provinciale et fédérale a aussi influencé sa réflexion.
M. Harper a accueilli la nouvelle avec «beaucoup de regret», soulignant que M. Baird avait été un «élément essentiel» de son conseil des ministres depuis 2006.
«John n’a jamais hésité à accepter de lourds dossiers au sein de mes différents cabinets, et il a su assumer de nouvelles responsabilités de taille avec une énergie, un dévouement et un professionnalisme inégalés, en ne perdant jamais de vue le fait qu’il était au service de la population canadienne», a réagi par écrit le premier ministre.
Fast à l’intérim
C’est le ministre du Commerce international, Ed Fast, qui dirigera dans l’intérim les Affaires étrangères.
Le départ de M. Baird soulève plusieurs questions à huit mois des prochaines élections et a suscité plusieurs réactions tous partis confondus.
«C’est toujours difficile de voir quelqu’un de la qualité de John Baird quitter, mais il a dit qu’il serait là avec nous pendant la campagne en octobre», a indiqué le ministre de l’Industrie, James Moore.
«Chapeau et merci John Baird», a lancé le ministre de l’Infrastructure, Denis Lebel.
Son collègue, Christian Paradis n’a pas caché que le départ de M. Baird «laisse un trou» en cette année électorale. «C’est un ministre de haut calibre, a-t-il dit. C’est toujours quelqu’un qui a su établir une position de principe claire au nom du gouvernement canadien sur la scène internationale», a poursuivi le ministre du Développement international.
Le député libéral Marc Garneau a qualifié M. Baird de «ministre approchable». «C’est certainement une grosse perte pour le gouvernement du Canada et pour M. Harper, parce que c’était vraiment une des grosses pointures du gouvernement conservateur», a-t-il fait valoir.
La députée néo-démocrate, Hélène Laverdière, s’est dite très surprise de l’annonce.
«Le ministre Baird, c’était quelqu’un avec qui on pouvait ne pas être d’accord, mais parler et même rigoler parfois», a-t-elle dit. «C’est sûr que ça va affaiblir un cabinet qui n’est déjà pas très fort et qui n’a pas beaucoup de profondeur», a-t-elle poursuivi.


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