Le Canada est opposé à un retour au G8, avec la réintégration de la Russie, tant que Moscou n’aura pas libéré les territoires annexés dans l’est de l’Ukraine, a indiqué jeudi la chef de la diplomatie canadienne Chrystia Freeland.
« La violation par la Russie du droit international en envahissant la Crimée et en annexant le Donbass, et en continuant à soutenir la guerre (dans cette région de l’est ukrainien), ne nous laisse pas le choix, c’est pour ça qu’elle est exclue » du groupe des huit pays les plus industrialisés, a déclaré en conférence de presse la ministre canadienne des Affaires étrangères.
« Nous n’appuyons pas l’idée que la Russie soit réinvitée », a abondé à la presse une source gouvernementale canadienne.
La ministre s’exprimait à la veille du départ du premier ministre Justin Trudeau vers Biarritz (sud-ouest de la France), où se tient ce week-end le sommet du G7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni).
Farouche opposante au régime de Vladimir Poutine, Mme Freeland a toutefois laissé la porte ouverte à une éventuelle réhabilitation russe.
« Tout le monde sera très heureux d’inviter la Russie à être à nouveau membre du G7, une fois qu’elle sera partie de Crimée et du Donbass, c’est très simple », a dit la ministre en référence à ces deux régions ukrainiennes dont l’annexion par Moscou n’a jamais été reconnue par la communauté internationale.
La position canadienne rejoint celle de la France. Le président Emmanuel Macron a jugé mercredi « pertinent qu’à terme la Russie puisse rejoindre le G8 », à condition « qu’une solution soit trouvée en lien avec l’Ukraine sur la base des accords de Minsk ».
Le président américain Donald Trump s’est quant à lui déclaré mardi favorable au retour au G8 avec la réintégration de la Russie, estimant que c’était « bien plus sensé », sans évoquer de préalable.