Le Bloc Québécois est-il en perdition?

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Tribune libre

Depuis quelques semaines, une brique n'attend pas l'autre. L'impression qui s'en dégage pour Jos Public, c'est que le Bloc ne passera pas les Fêtes. Quand on a le nez collé sur l'actualité, difficile de voir autrement. Toutefois, il convient de prendre une grande respiration, et de prendre un peu de recul.
Ce n'est pas d'aujourd'hui que le Bloc se trouve en position précaire. Lors de l'élection de 2011, le Bloc s'est fait laminé. Seulement quatre députés ont été rescapés de la vague orange. À partir de là, un immense travail de reconstruction devait se faire. Malgré la faible députation, la structure organisationnelle du Bloc, telle que l'exécutif national, était encore tout à fait fonctionnelle. Ils se sont donc résolument mis au travail avec les quatre rescapés. On entend peu parler de ces "gens dans l'ombre", mais ce sont eux qui sont vraiment l'âme d'un parti.
Que s'est-il passé au Bloc depuis 2011?
D'abord, il a fallu choisir un nouveau chef. Il n'y avait pas beaucoup de volontaires devant la tâche à accomplir. Daniel Paillé avait le courage et la détermination voulue, et fut choisi. La base financière du parti s'était soudainement trouvée extrêmement réduite. La première tâche du nouveau chef fut donc de réduire la voilure, et de rétablir une base financière viable. Avec l'équipe en place, cette opération fut un grand succès. Au point, qu'aujourd'hui, le parti possède les ressources financières pour conduire la campagne électorale d'Octobre 2015.
Malheureusement, la maladie est venue stoppée Daniel Paillé en plein élan. Sa chefferie ne passera sans doute pas à l'histoire, mais il s'avéra être un rouage essentiel à un moment charnière de la vie du Bloc. Merci Daniel.
L'étape suivante fut d'organiser le congrès de Rimouski. Encore là, ce n'est pas une organisation de broche à foin qui a la capacité d'organiser un tel congrès. C'est un travail énorme. Nos "gens de l'ombre" on encore livré la marchandise, et ce congrès fut un grand succès.
De retour à la case départ: Trouver un nouveau chef. Pas question de louer le centre Bell. Avec ses modestes moyens, l'organisation a réussi à organiser une course à la chefferie de façon très professionnelle. Alors qu'on semblait se diriger vers un couronnement d'André Bellavance, l'intérêt des média pour cette chefferie était plutôt au neutre. Les nids de poules bénéficiaient d'une meilleure couverture médiatique. L'arrivée de Mario Beaulieu a ravivé l'intérêt, et des milliers de nouveaux membres se sont joint au Bloc. Qu'on aime ou pas M. Beaulieu, il faut reconnaître qu'il a engendré toute une poussée d'adrénaline au Bloc.
Tous ces nouveaux membres sont des plus bienvenues à un moment fort important. Après l'élection de 2011, il y a eu une importante démobilisation au Bloc. À un point tel, qu'avant l'élection de Mario Beaulieu à la chefferie, la moitié des exécutifs de circonscription du Québec étaient décimés. La prochaine étape, et grand défi, pour Mario Beaulieu est de reconstituer des exécutifs de circonscription dynamiques dans toutes les circonscriptions du Québec.
Malheureusement le post-partum de la chefferie est venu mettre un frein à ce travail. Cela devrait se calmer bientôt, et on pourra reprendre le travail en vue du prochain rendez-vous électoral.
Alors, voilà où on en est. Avec quatre députés, la pente à remonter était raide. Maintenant, avec deux députés, on voudrait nous faire croire qu'elle serait insurmontable. La vérité est qu'elle est déjà remontée à 75%, et la perte de deux députés sur quatre ne change pas grand chose à la difficulté de la tâche à accomplir. Il y a une machine qui pousse derrière, et on va y arriver.
Il faut se rappeler qu'en 1993, le PCC s'était ramassé avec seulement deux députés dans tout le Canada (dont Jean Charest). Les média avaient alors rédigés l'acte de décès de ce parti. Pourtant, aujourd'hui...
Alors, on roule nos manches, on se crache dans les mains, et on se remet au travail!


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1 commentaire

  • Henri Marineau Répondre

    27 août 2014

    Vivement une rencontre Beaulieu-Duceppe

    Par-delà les démissions de Jean-François Fortin et d’André Bellavance au sein du caucus bloquiste à Ottawa, il m’apparaît primordial que le nouveau chef du Bloc Mario Beaulieu et son ex-chef Gilles Duceppe se rencontrent pour en arriver à faire l’unité entre l’establishment du parti et sa base militante incarnée par Mario Beaulieu.
    Le nœud de la discorde réside à mon sens dans la déclaration de Mario Beaulieu lors de son élection comme chef du Bloc, à savoir les « 20 ans d’attentisme et de défaitisme » du Bloc depuis sa fondation au début des années ’90, une déclaration que Gilles Duceppe n’arrive manifestement pas à digérer.
    Toutefois, les deux hommes s’entendent sur la nécessité de continuer le combat sur la souveraineté. À preuve cette déclaration de Gilles Duceppe : « Les Québécois sont dans un vide. Il n’y a pas d’emballement pour le fédéralisme non plus, comme au temps de Trudeau ou de Mulroney. C’est le vide, et la nature a horreur du vide. Ou les Québécois comblent le vide, ou ils seront bouffés par le vide. »
    Mm Duceppe et Beaulieu sont sûrement assez diplomates pour tirer un trait sur le passé à la satisfaction de chacun et se donner la main pour tourner leur regard vers l’avenir d’un Bloc unifié et fort, capable de relever les défis qui l’attendent lors de la prochaine campagne électorale fédérale.