L'ex-ministre péquiste Yves-François Blanchet, qui a confirmé la semaine dernière son intention d'être candidat à la direction du Bloc québécois, estime que le parti fédéral peut tirer des leçons du succès qu'a connu Québec solidaire (QS) aux dernières élections québécoises.
L’ex-commentateur politique est convaincu que le Bloc demeure le seul parti capable de défendre les intérêts des Québécois à Ottawa. C’est ce message qui lui permettra, selon M. Blanchet, de regagner la confiance des électeurs.
« On est à une élection près des bonnes années du Bloc, a-t-il lancé en entrevue. On a seulement à faire notre travail. »
L'entrevue réalisée avec Yves-François Blanchet est diffusée aux Coulisses du pouvoir, dimanche à 11 h, sur ICI RADIO-CANADA TÉLÉ.
Ce travail consistera à marteler que le Nouveau Parti démocratique (NPD), qui a massivement détrôné le Bloc durant la vague orange de 2011, ou que les libéraux, qui ont gagné 40 sièges en 2015, n’ont pas permis aux Québécois de faire d’énormes gains.
« Ces gens-là ne travaillaient pas pour les intérêts du Québec », a-t-il expliqué.
Mais le discours familier aux militants bloquistes sera-t-il suffisant pour convaincre les Québécois de refaire confiance au parti?
« Il y a une réflexion à faire sur comment on s’adresse aux gens. Il y a un exemple qui est donné par le succès de Québec solidaire, qui a brisé un certain nombre de tabous ou de pratiques politiques, et ce rafraîchissement a été bien reçu. »
Yves-François Blanchet, candidat à la direction du Bloc québécois
Miser sur la prochaine génération
L’exercice de reconstruction lancé à la suite de la crise qui a secoué le parti depuis deux ans va peut-être aussi permettre de passer le flambeau à une nouvelle génération, donnant un souffle différent à cette formation qui ne devait être que temporaire lors de sa fondation il y a 27 ans.
« C’est une autre génération qui maintenant va prendre possession du Bloc québécois. Le principe de fondation amené par les jeunes a ceci d’intéressant qu’il veut donner la voix aux gens de la génération X plus tardive », a affirmé M. Blanchet.
Il croit aussi que le Bloc pourrait se charger de la défense des intérêts souverainistes pendant que le Parti québécois se remet sur pied. « Le mouvement souverainiste, tel qu’il est présenté à l’Assemblée nationale, aura besoin de tout son temps, de toute sa sagesse et de tout son espace mental pour se revoir, se mesurer, se compter et se reconstruire. Je pense qu’il est important, dans ce contexte-là, que quelqu’un porte le ballon et le protège », a souligné Yvea-François Blanchet.
Vers les élections de 2019
S’il veut convaincre les militants du Bloc qu’il est l’homme de la situation pour les élections de 2019, M. Blanchet refuse toutefois de s’engager à être candidat lors de ces élections si jamais il n’était pas choisi chef. « C’est une question que je ne m’étais pas posée », a-t-il admis.
« Non, ce n’est pas garanti, mais ce n’est pas non plus exclu, a-t-il dit. Ce serait une autre réflexion qui ne se poserait qu'au moment où on "engagerait" le processus. Je devrais d’abord voir si je ne suis pas élu, prendre acte de ce que ça veut dire de la part des gens du Bloc sur l’opinion qu’ils ont de ma candidature et de ce que j’ai à offrir. »