La vraie nature de François Legault

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C'est la question identitaire qui sépare Legault de Couillard, et non la question économique

Selon le chef de bureau de la Presse à Ottawa, Joël-Denis Bellavance, François Legault et la CAQ seraient perçus résolument à droite par les conservateurs qui se réjouissent de le voir percoler en tête dans les sondages. La désignation de Youri Chassin, cet ex-directeur de la recherche à l’Institut économique de Montréal, comme candidat dans la circonscription de St-Jérôme confirme sans conteste cette perception. Avec un portrait si clair, on se surprend que certains associent encore la CAQ au changement alors qu’elle prône le même néolibéralisme que le PLQ!


Les Québécois ont le don de s’emberlificoter eux-mêmes en se faisant croire que celui qui se prétendait, ni à gauche, ni à droite, ni souverainiste, ni fédéraliste, s’avérait un homme de gros bon sens. Le politicien essaie de cacher sa vraie nature et il s’y emploie encore plus à la veille des élections en se faisant discret et en étant muet sur des grands pans du programme du parti. Il est conscient que le Québec a voté aux élections fédérales massivement pour le parti de Justin Trudeau qui paraissait plus à gauche que les néo-démocrates de Thomas Mulcair, pour se débarrasser de Stephen Harper.


Le gouvernement de Philippe Couillard souffre de cette même hantise que les Canadiens avaient pour le gouvernement conservateur de Stephen Harper et le taux d’insatisfaction des Québécois à l’égard des libéraux provinciaux caracole dans les mêmes pourcentages que celui des conservateurs en fin de règne. L’espoir des libéraux repose dans la division de l’opposition afin d’être réélus par une minorité de citoyens. Cette conjoncture explique les efforts de la CAQ et du PQ à fédérer l’insatisfaction et à se présenter comme la véritable alternative de changements aux libéraux, étant entendu qu’il se trouve peu de gens pour croire aux chances de QS de prendre le pouvoir.


François Legault est conscient de cet engouement pour le changement qu’il tente de circonscrire à l’émergence de nouvelles figures politiques. Dans les faits, sa vision économique et sociale ne se distingue pas vraiment de celle des libéraux. Jusqu’à présent, son parti a réussi à éviter les débats d’idée et a surfé sur des généralités en faisant croire qu’il pourrait être source de prospérité économique, mais nous n’avons point vu l’ombre des moyens qui pourraient être déployés pour engendrer le miracle.


Les discours passés de la CAQ laissent plutôt entrevoir une nouvelle ère d’austérité et la reprise de certains débats stériles sur la taille de l’État, une plus grande place du privé en santé et en éducation, la vente de certains actifs gouvernementaux et le démantèlement de certaines institutions publiques, le tout sous un plus grand autoritarisme gouvernemental. Il ne serait pas erroné de croire qu’un éventuel gouvernement caquiste serait au service du même cercle d’amis que celui des libéraux.


Pour François Legault et son parti, les principaux défis tout au cours de la campagne électorale seront de dissimuler leurs véritables intentions et de manifester une apparente volonté de changement pour finalement aboutir dans la continuité libérale.