Lettre d'un vieil indépendantiste à un fils militant découragé

La voie vers l'Indépendance, un calvaire

Tribune libre

Dans cette lutte, car c’en est une, pour l’Indépendance, nous devons combattre trois impitoyables ennemis; la désinformation fédéraliste, le confort et l’indifférence. Imagine seulement le terrain perdu depuis le dernier référendum (volé) …
La population, totalement désinformée, croit maintenant que tout nous vient du fédéral; nous sommes presque disposés à tout accepter, sous le fallacieux prétexte d’ouverture, même l’assimilation (le cas de Montréal) et la perte de nos acquis (loi 101). Les gens ne comprennent pas que tout l’argent dont use le fédéral pour nous acheter, nous attendrir, nous endormir, vient de nos poches; c’est NOTRE argent que gère tant bien que mal le fédéral. Et nous sommes loin de recevoir autant que nous donnons (50 milliards/année en impôts, taxes et redevances, semble-t-il).
La plupart des gens ne comprennent pas non plus que réclamer l’Indépendance de notre Nation, ce n’est pas détruire le Canada ou détester l’Autre, mais seulement désirer être maîtres chez-nous, prendre, à notre avantage, toutes nos décisions, sauvegarder notre langue et notre culture qui rayonne de plus en plus à l’étranger, bonifier et diversifier notre économie, et accéder au grand concert des nations libres en étant le seul maître à bord de notre navire amiral.
Il me semble qu’il faudra adapter notre discours politique si nous voulons qu’une grande majorité de la population de notre beau Pays réagisse enfin : d’abord identifier clairement les ennemis, les obstacles (nous-mêmes, nos peurs, notre indifférence, la propagande de désinformation…); renseigner les nôtres sur les désavantages pour nous de participer à la fédération canadienne (pour eux nous ne sommes qu’une minorité linguistique); aider les gens à surmonter leurs peurs et devenir responsables de leur avenir collectif; bonifier, diversifier notre programme économique qui ne lève pas très haut; créer des événements qui réveillent le désir de l’Indépendance; s’associer à d’autres pays francophones qui pourraient éventuellement nous épauler dans notre marche vers l’émancipation (les pays qui se sont libérés du joug colonialiste); redonner aux québécoisEs le goût de leur langue et leur culture; proposer en s’associant aux plus jeunes une autre façon de faire de la politique et promouvoir UNE coalition de tous ceux, toutes celles qui désirent que le Québec devienne un Pays au plus vite, peu importe leur allégeance politique (la division nous affaiblit); et encore bien d’autres projets que nous saurons lancer en nous mettant à l’écoute du Québec (les québecs des régions).
Oui, comme tu le dis mon fils, la lutte pour l’indépendance est un calvaire, mais aussi un défi de taille pour les descendants des défricheurs et bâtisseurs de Pays que nous sommes. Penses à tes aïeux et sors de ta torpeur.
Ton père qui t’aime et te supporte,
Gui Lavoie
Indépendantiste depuis 1964.


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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    25 février 2009

    Dire nous aussi la vérité.
    Le Fédéral a le devoir d'empêcher l'arrivé du pays Québec.
    Le Québec représente seulement un treizième du budget fédéral
    (13 provinces et territoires au Canada).
    Libéraux et péquistes mêmes maladies au pouvoir.
    L'ennemi c'est le Parti Libéral...pas les anglos
    et autres lignes...

  • Archives de Vigile Répondre

    25 février 2009

    Nous sommes comme les vieux grognards de Napoléon qui marchèrent à travers toute l'Europe et la Russie pour revenir, non pas 15 ans mais 50 ans plus tard dans notre cas, fatigués des hésitations de ceux qui attendent les conditions gagnantes avec des paroles mielleuses. L' attentisme doit céder la place à la résistance passive ou pacifique à la Gandhi pour aller décrocher le pays du Québec. La violence, même en paroles risque de tout arrêter, car nous sommes pacifiste comme ces asiatiques, c'est pourquoi le Mahatma jeunât 30 jours pour dénoncer un indien qui avait utilisé la violence contre un britannique. C'est par les martyrs du stade que les indiens ont conquis leur pays. Faisons de même au lieu de nous cacher de dos dans un imper style CIA et un feutre qu'on ne parvient pas à identifier . Moreno ou Vincent qui démoralisent les troupes?

  • Archives de Vigile Répondre

    25 février 2009

    M. Gui Lavoie, vous écrivez : «Dans cette lutte, car c’en est une, pour l’Indépendance, nous devons combattre trois impitoyables ennemis ; la désinformation fédéraliste, le confort et l’indifférence»
    On va les prendre un par un.
    La désinformation : Ce n'est pas surprenant vu que les plus riches entreprises québécoises, qui annoncent dans les médias, sont très majoritairement fédéralistes parce que leurs propriétaires font passer la business "accès à un plus vaste marché" avant le nationalisme québécois.
    Le confort : Il est certain que, quand on est confortable, ça tente moins de changer de position. C’est aussi vrai que, quand on est bien assis, devant notre télévision.
    L'indifférence : Ça vient du confort. Les Québécois ne sont pas torturés, ne sont peu obligés à parler anglais, sauf dans les dépanneurs, à Montréal et sa banlieue, n’ont pas peur de mourir de faim et qu’ils n’ont pas les problèmes des Palestiniens, ils doivent se pomper un peu pour se choquer de leur situation dans le Canada sauf pour les 40 % de nationalistes qui sont plus politisés.
    Avec ça, on ne devrait pas s’étonner du fait que le PQ a de la difficulté à faire avancer l’idée de souveraineté qui prend du temps à déboucher.

  • Archives de Vigile Répondre

    25 février 2009

    Superbe, merci ! Merci de prendre en main le clavier !
    « Il me semble qu’il faudra adapter notre discours politique si nous voulons qu’une grande majorité de la population de notre beau Pays réagisse enfin (...) aider les gens à surmonter leurs peurs et devenir responsables de leur avenir collectif ; (...) créer des événements qui réveillent le désir de l’Indépendance ; (...) proposer en s’associant aux plus jeunes une autre façon de faire de la politique et promouvoir UNE coalition de tous ceux, toutes celles qui désirent que le Québec devienne un Pays au plus vite, peu importe leur allégeance politique (la division nous affaiblit) ; (...)
    « Oui, comme tu le dis mon fils, la lutte pour l’indépendance est un calvaire, mais aussi un défi de taille pour les descendants des défricheurs et bâtisseurs de Pays que nous sommes. Penses à tes aïeux et sors de ta torpeur. »
    Oui... nous sommes les héritiers de nos devanciers qui, de génération en génération, ont placé en leur descendance et dans les enfants de leurs petits enfants, tous leurs espoirs patients, rigoureusement tout le contraire du découragement et de la démission, ceux-là qui pourtant auraient eu toutes les raisons de s'étaler, encore bien davantage que le nôtre qui pointe parfois et nous porte à nous y plonger en toutes inconséquences, nous faisant là d'indignes héritiers, capables de ruiner en quelques années cet héritage patiemment construit, sou par sou de misère.
    Penser à nos ancêtres et à l'espoir qu'ils ont mis en nous, à chaque génération, chacune portant sur son dos l'héritage et petit pécule de courage de ses devanciers, construisant une marche de plus vers notre populaire affranchissement... celle sur laquelle nous nous trouvons aujourd'hui. Sommes-nous à la hauteur de l'espoir que ces millions de Québécois écrasés par la bombarde, la mitraille et le sang versé, ont mis en nous ? Le seul qu'ils avaient ! Car eux, ne pouvait rien faire de mieux que de survivre et passer le flambeau ! Pourquoi les gâtés que nous sommes devrions-nous récolter ce qu'ils ont semés pour nous et nos enfants ? Pourquoi faudrait-il que nous ne soyons pas comme eux, que des passeurs de courage et de liberté ? Pourquoi faudrait-il gaspiller cet héritage en le livrant au découragement et à la démission ? Sommes-nous sortis de la cuisse de Jupiter, des demi-dieux à qui tout leur est dû sans misère ? Ne sommes-nous pas nous aussi que des passeurs ? Des passeurs qui portent le flambeau de l'héritage de tout peuple souverain qui jamais ne fera long feu parce qu'il est accompagné dans sa marche par le courage des ses devanciers, qui ont su durer sans victoire, qui ont su combattre la défaite et le défaitisme en faisant l'unité autour de ce qui se présentait à eux. Ils savaient faire avec et non pas seulement de se plaindre de ne pas avoir mieux... pour rêver mieux.
    Voir aussi...
    Échange avec Gaëtan Dostie au titre :
    Réplique à M. Pratte : "Triomphe d’un groupuscule" - ou Tollé général ?
    Défaite d’un groupuscule activiste... canadianisateur
    Merci encore !