Hold-up à Bruxelles

«La souveraineté ou la vie» nous dit Barroso

S’il est une leçon à tirer de l’exemple grec, c’est dans sa devise qu’il faut aller le cherche : « La liberté ou la mort » : Ελευθερία ή θάνατος.

UE - le fédéralisme en question

par Aldous (son site) - Dans un discours rompant avec l’habituel consensus léthargique avec lequel la Commission Européenne anesthésie le débat démocratique, José Manuel Barroso est monté au front hier devant le parlement Européen pour marteler un message autrefois cher à Mme Thatcher : There Is No Choice !

Le commissaire politique fait la leçon au président et à la chancelière.

Si notre Commissaire politique est monté au créneau, c’est que le coup d’état financier est entré dans sa phase délicate, celle où les Etats-nations seront contraintes de céder le reliquat de souveraineté qui leur reste entre les mains de puissances financière supra-nationales.

Notre Commissaire politique, a fait la leçon à la France et l’Allemagne, leur reprochant de vouloir en rester aux actions inter-gouvernementales plutôt que de remettre les armes à l’UE, seule capable selon lui de nous sortir de la crise.

Qu’a déclaré, en résumé, monsieur Barroso ?

Que nous n’avons pas le choix.
_ Que la seule issue à la crise est plus d’intégration européenne.
_ Qu’un « certain inter-gouvernementalisme pourrait être la mort de l’Europe unie telle que Nous la voulons . »

C’est-à-dire que la coopération entre nations n’est pas la solution autorisée par « Nous », qu’il est temps que l’UE règne.


« Nous » le valons bien !

Qui est ce « Nous » qui fait la leçon aux représentants élus ?

Bien entendu il inclut Barroso lui-même : Président des étudiants maoistes en 1976, il a obtenu une bourse tombée du ciel pour aller étudier à la School of Foreign Service de l’Université de Georgetown où sont formés les principaux cadres de la CIA. De retour au Portugal, il devient social démocrate (droite) et grâce à une campagne médiatique tombée elle aussi du ciel, est nommé ministre des affaires étrangères à 32 ans seulement et prendra la direction du parti. Comme le ciel est bon pour Manuel José !

Le titre de Mme la Baronne est avancé.

A moins que Barroso, tel Louis XIV, n’emploie le pluriel pour parler de lui, Nous inclut sans doute quelques autres personnes comme Catherine Ashton crypto-ministre des affaires étrangères.

Le parcours de la « baronne » est assez similaire au sien.

Vers 1977, elle militait pour le désarmement au CDN financé par l’URSS. Un passé gauchiste qui n’a pas empêché Tony Blair d’en faire une baronne et de la bombarder à la chambre des pairs où Gordon Brown l’a nommée Lord President of the Council et Leader of the House of Lords afin qu’elle puisse y faire passer le traité de Lisbonne.

M. le président "serpillère-humide".

« Nous » inclut aussi sans le moindre doute le président du Conseil Européen, l’inénarrable Herman Van Rompuy, homme politique belge néerlandophone hautement symbolique puisque qu’on a confié la présidence de l’Europe à un homme qui participe activement à l’absence de gouvernement en Belgique depuis plus d'un an. Sans doute en remerciement d’avoir été le premier à appliquer la destruction de l’état-nation chez lui ?

Imaginez-vous qu’un jour la capitale de l’UE soit renommé Von-Rompuybourg en son honneur comme ce fut le cas pour Washington ?

Reconnaissons toutefois que M. Barosso n’a pas tout renié de son passé maoïste. Il a su garder de cette époque le sens de la dialectique et du noyautage idéologique.

TINA !

Ainsi selon lui, le choix politique n’existerait pas.

C’est un piège grossier dont il faut dénoncer le sophisme.

Le choix politique existe aujourd’hui comme il a toujours existé par le passé. Les états-nations ont aujourd’hui comme par le passé tous les outils régaliens nécessaires pour conjurer ce type de crise.

Le psychodrame de la situation actuelle est maintenu artificiellement dans le but de forcer les opinions à accepter une cession complète de leur souveraineté à l’UE, c’est à dire la mise en place d’un gouvernement économique de l’UE, d’impôts levés par l’UE, le remplacement définitif des institutions démocratiques nationales (départements) par la bureaucratie de l’UE (région).

Or si je parle de psychodrame, c’est que la situation de la Grèce ne serait pas à ce point paroxystique si on n’avait pas jeté de l’huile sur le feu à dessein.

Cachez ces faillites qu’on ne saurait voir.

La Grèce n’est est pas à sa première faillite !

C’est même la quatrième depuis l’indépendance en 1821. Pourtant aucune des précédentes n’a eu un tel écho ni causé de telles frayeurs.

La dernière en date est celle de 1932, consécutive à la grande dépression de 1929 et à la « grande catastrophe » d’Asie mineur qui a inondé le pays de réfugiés chassés d’Anatolie par les Turcs.

Mais en fait la Grèce était endettée de 2.800.000 livres auprès des anglais avant même son Independence. De ce fait, elle fera faillite dès 1827.

En 1843, le roi Othon 1er de Grèce (monarchie bavaroise) n’est pas capable de rembourser les prêts souscrits auprès des « puissances protectrices » et la Grèce fait de nouveau faillite.

Georges Ier de Grèce, (de la maison danoise de Glücksburg) emprunte pour financer la guerre avec la Bulgarie. Résultat : Faillite en 1893.

On remarquera que le mécanisme est à chaque fois le même : les puissances européennes prêtent à la Grèce sous l’impulsion de dirigeants qui ont un pied à l’étranger.

Cette fois-ci, ce fut après avoir cédé sa souveraineté monétaire à la BCE et avec le concours de Goldman-Sachs que la Grèce a été mise en faillite.

Il n’y a pas plus de raisons de croire que cette fois ci l’impact sera pire que lors des précédentes.

Le PIB de la Grèce est inférieur à 2% de celui de l’UE et il n’y a aucune raison pour que sa faillite coule le reste de l’Europe.

Faux dilemme

A la lumière de ce passé, il faut comprendre que non seulement le choix politique existe, mais qu’il est criminel de penser que notre sort sera mieux assuré si nous le mettons entre les mains de puissances étrangères.

Aucune puissance étrangère ne prendre en compte nos intérêts à notre place, ne veillera à notre bien être ou à préserver nos droits et ceux de nos enfants.

Le choix que Barroso nous propose n’est pas d’échanger le nationalisme contre la paix. C’est d’échanger la liberté contre une tyrannie globale, contre des promesses illusoires de prospérité.

Cela n’est pas seulement absurde, c’est une trahison.

S’il est une leçon à tirer de l’exemple grec, c’est dans sa devise qu’il faut aller le cherche : « La liberté ou la mort » : Ελευθερία ή θάνατος.


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